Question d'origine :
J'aimerais avoir des renseignements sur le peintre Louis Clément Anglès (pseudo Géoluc), né en 1894 à Marseille.
Il a aquarellé un exemplaire de La Guerre des Boutons publié en 1946 aux Ed Hartmann, donc pièce unique.
J'ai trouvé quelques reproductions de ses tableaux sur le net, mais aucun renseignement sur le peintre lui même, même pas sa date de décès.
Cette recherche vise à publier un article dans le bulletin annuel de l'Association des Amis de Louis Pergaud.
Merci pour votre aide. Bien cordialement.
Réponse du Guichet
Nous avons trouvé des informations très incomplètes sur Géoluc. En particulier, sa date de mort reste inconnue. Tout ce que nous pouvons dire, c'est qu'après des débuts comme dessinateur de presse, il est entré dans le circuit des peintres de salons parisiens, et qu'il y était encore actif en 1951. Nous vous invitons toutefois à vous mettre en contact avec des institutions du midi, peut-être plus à même de vous répondre.
Bonjour,
Effectivement il est difficile de trouver des informations sur Géoluc et singulièrement la date de son décès.
Le Dictionnaire critique et documentaire des peintres sculpteurs dessinateurs et graveurs d'Emmanuel Bénézit donne surtout des informations sur son début de carrière en tant que dessinateur de presse :
GEOLUC, pseudonyme d'Anglès Louis Clément
Né le 8 mai 1894 à Marseille (Bouches-du-Rhône). XXe siècle. Français.
Peintre de paysages, marines, dessinateur, illustrateur.
Venu à Montmartre en 1909, il se lia avec Steinlen et Poulbot, qui le firent collaborer aux journaux satiriques du moment. Il multiplia ensuite, pour les quotidiens de Paris et de Marseille, les croquis d'audience des grands procès. Il illustra divers reportages, avant de se consacrer définitivement à la peinture. En 1916, il fut le compagnon d'équipage du glorieux pilote Navarre.
Peintre de paysages et de marines, qualifié de robuste et émouvant, il eut l'originalité de peindre les rares ciels tourmentés en Provence. Il peignit une composition allégorique sur le vol tragique de Nungesser et Coli, qui fut acquise en 1927 par l'Aéroclub Américain.
VENTES PUBLIQUES : Paris, 17 oct 1997 : Le Port de Marseille, h/t (140x260) : FRF 18600
Pour vous donner une idée du climat intellectuel dans lequel notre homme évoluait au début de sa carrière, voir les fiches Wikipédia des dessinateurs Théophile Alexandre Steinlen (1859-1923) et Francisque Poulbot (1879-1946). Retronews, la base de presse ancienne numérisée de la Bibliothèque nationale de France, et consultable en ligne avec votre abonnement BmL, présente d'ailleurs des numéros du journal Le Petit Marseillais avec des dessins de presse de Géoluc jusqu'au 17 septembre 1934, après quoi son nom n'apparaît plus dans la presse qu'à l'occasion d'une exposition qui s'est tenue du 3 au 14 décembre 1946 à la galerie Camine (rue de Seine, Paris), annoncée par les journaux L'Aube, Carrefour, et L'Ordre, Variétés consultables sur Gallica...
Entre-temps, un numéro de Rouge-Midi, organe communiste des Alpes-Maritimes, daté du 21 février 1945, nous apprend que Géoluc a participé à une exposition collective au Comptoir du Vieux-Port au profit des anciens combattants.
Sur Gallica toujours, nous trouvons un numéro de Libération du 29 août 1951 relatant la première édition de la biennale d'art contemporain de Menton. Géoluc y est cité parmi une trentaine d'"artistes familiers des Salons et galeries de Paris", sans commentaires particuliers, mais cette mention suggère que l'artiste était encore en vie à cette date.
Il semble que Géoluc n'ait pas connu une gloire fracassante, et on trouve certaines de ses toiles estimées en ligne entre 700 et 850 euros. Ce qui ne veut pas dire qu'il n'existe pas un intérêt local pour le peintre : sur la base de périodiques Europresse (consultable avec l'offre numérique de la BmL), on peut lire dans un entrefilet de La Provence du 25 mai 2022 :
C'est l'une des très rares pièces de la collection à ne pas dormir au garage.
Bien en vue dans le salon, ce cendrier pêcheur est la perle parmi tous les objets chinés par Philippe Floch. L'objet a été fabriqué en série très limitée par l'artiste marseillais Géoluc dans les années 1950. " C'est le Graal, c'est quasiment le seul de ce type qui existe encore ", indique le collectionneur, les yeux remplis d'étoiles.
Pour une telle pièce, la valeur peut se compter en milliers d'euros du fait de sa rareté.
Nous ne pouvons rien dire de plus sur cet artiste, dont la date de mort reste un mystère. Mais nous supposons qu'il est mort : à défaut, il aurait aujourd'hui 128 ans, battant le record de Jeanne Calment et nous trouverions sa trace dans la presse récente et les livres des records.
Peut-être pourriez-vous contacter le réseaux des bibliothèques marseillaises qui possèdent un fonds sur les artistes locaux pour en savoir plus.
Vous pourriez également faire appel aux Archives de Marseille et à celles des Bouches-du-Rhône.
De notre côté, nous rangeons cette réponse dans notre rubrique "SOS le Guichet sèche" et nous la partageons sur les réseaux sociaux. Si un.e internaute ayant des informations complémentaires se manifeste, nous vous le ferons savoir.
En complément, voici deux réponses du Guichet sur les recherches généalogiques, qui vous donneront des outils pour poursuivre vos recherches :
Comment retracer les activités de mon aïeule pendant la guerre ?
Bonne journée.