Quelles sont les définitions des mots leader et leadership ?
Question d'origine :
quels sont les definitions des mots leader et leadership
Réponse du Guichet
A la mode, les termes de "leader" et de "leadership" sont souvent employés de manière mouvante et selon des contextes différents. Dans le premier cas, nous nous baserons sur l'origine anglaise du mot soit le chef d'un parti politique puis nous nous reporterons à la définition de leadership donnée par Laurent Lapierre pour qui le terme fait référence aux êtres humains en société, soumis à des autorités diverses.
Bonjour,
Les notions de leader ou de leadership sont très en vogue si l'on en croit les très nombreuses publications et l'omniprésence des termes dans les débats mais sait-on effectivement ce que ces termes englobent ?
Le Dictionnaire culturel en langue française apporte des définitions brèves mais claires qui distinguent le leader un chef, un porte-parole et le leadership qui se rapporte à la fonction, à la position du leader.
En complément Laurent Lapierre explique que :
"Le leadership est un phénomène à la fois omniprésent, ambigu et fuyant. Le concept lui-même est flou, fourre-tout, trop à la mode. Il en est question dans le monde politique, dans le milieu des affaires, dans les activités sportives, dans la vie culturelle, bref, partout.
Le leadership fait référence aux êtres humains en société, soumis à des autorités diverses. Pour en saisir un tant soit peu l’essence et la substance, il est nécessaire de s’attaquer à la compréhension de la nature humaine même, aux relations interpersonnelles, particulièrement aux rapports d’autorité, et à la vie en société organisée.
(…)
Le mot «leader» est d’origine anglaise. Il a d’abord servi à désigner le chef d’un parti politique. Cet usage existe toujours, mais il s’est généralisé depuis. Au début, il était donc lié à la détention d’un poste d’autorité formelle ; mais aujourd’hui, on peut dire sans broncher d’un leader politique qu’il n’a pas de leadership. En anglais comme en français, le mot est devenu très englobant. Le dictionnaire le définit ainsi : «fonction ou position de leader, commandement, direction ; position dominante».
Le leadership ne vient pas tant du poste d’autorité qu’on occupe que de la direction ou du pouvoir qui vient ou émane de la personne elle-même, et qui diffère donc d’une personne à l’autre. Ce qui fait le leadership de l’un ne fait pas nécessairement le leadership de l’autre. C’est donc autant, sinon plus, aux différences personnelles qu’aux similitudes susceptibles d’être observées d’un leader à l’autre qu’on s’intéresse quand on étudie le leadership. C’est le contraire des prétentions d’une «science» qui chercherait des généralisations, pour ne pas dire des généralités.
(…)
Les leaders eux-mêmes saisissent subjectivement ce qui les anime, ce qui existe en eux qui peut devenir un ferment de leadership. Généralement, quand le talent existe, ils en ont une certitude subjective, une capacité critique qui les conduit à connaître, bien avant les autres, leurs forces et leurs faiblesses. Pas tous, hélas ; mais s’ils n’ont pas cette conscience, ce ne sont pas des modèles ou des cours théoriques qui vont la leur donner.
Source : LAPIERRE Laurent, « Comprendre et raconter le leadership pour mieux l'assumer », Gestion, 2008/3 (Vol. 33), p. 12-15. DOI : 10.3917/riges.333.0012. URL : https://www.cairn.info/revue-gestion-2008-3-page-12.htm
Le Dictionnaire des sciences humaines ou le Dictionnaire des sciences économiques et sociales, tous deux rédigés sous la direction de Jean-François Dortier, apportent une même définition du leadership.
Les travaux sur le leadership datent des années 1930, avec Kurt Lewin et ses collègues Ron Lippitt et Robert W. White, et portent sur la dynamique du groupe. Les chercheurs ont établi une distinction entre trois styles de leadership :
Le leader autoritaire : le leader est directif, n’écoute pas les suggestions et prend les décisions seuls
Le style démocratique : il écoute, propose plus qu’il ne commande, suscite l’accord et l’adhésion du groupe
Le style « laisser-faire » : il intervient très peu et se contente de donner des conseils et des directives générales. Après la Seconde Guerre mondiale, les travaux sur le leadership se sont multipliés, notamment aux Etats-Unis, dans le cadre de l’armée tout d’abord, puis dans les entreprises.
(…)
L’approche de Robert R. Blake et Jane S. Mouton (The new managerial Grid, 1978) s’est axée sur les comportements, en partant d’une distinction entre les formes d’encadrement centrées sur l’activité et l’organisation du travail, et celles centrées sur les relations avec les personnes.
Les approches dites de la « contingence » cherchent à tenir compte à la fois de la caractéristique des dirigeants, des employés (leur degré de qualifications, d’implication ..) et des caractéristiques de l’Enterprise. La typologie établie par Paul Hersey et Kenneth H. Blanchard aboutit à la distinction de quatre types de leaderships principaux : le style directif, motivationnel (tourné vers la recherche de l’implication des employés), participatif et de délégation. L’approche transactionnelle, prônée notamment par George C. Homans ou Peter M. Blau, s’intéresse surtout aux formes de transaction « politique » entre les dirigeants et leurs subordonnés. Et à la façon dont chacun cherche à influencer ou prendre de l’ascendant sur l’autre (par des jeux d’argumentation, en rendant des services, en créant des situations de dépendance, en s’appropriant des zones d’expertise et de compétence, etc.)
L’approche transformationnelle se focalise sur la capacité des dirigeants à capter l’intérêt, la motivation et l’engagement des subordonnées : par le charisme du leader, la reconnaissance individuelle, la stimulation intellectuelle, la confiance ….
Enfin, nous vous laissons lire l'étude de Robert Dutton, « Leadership et valeurs », Gestion, 2008/3 (Vol. 33), p. 18-19.
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