Pourriez-vous me donner la version exacte du poème de Max Jacob, l'arc en ciel ?
Question d'origine :
Bonjour,
Dans l'anthologie "250 poème de France de Villon à nos jours" - Ed. Gründ Paris, 1961, p. 282, figure le poème de Max JACOB "Arc-en-ciel".
Le texte est plus complet que celui figurant sur votre site (https://www.guichetdusavoir.org/question/voir/64243)
à savoir :
....
Car la mer en ce lieu poudrait le cap d’un anse
Et la mer écaillait la peau des rocs immenses.
que vous avez rendu en
...comme une mort
Car la mer écaillait la peau des rocs immenses.
Mais Jésus....
Savez-vous qui a la version juste ?
Merci pour votre travail et votre réponse.
R. de M
Réponse du Guichet
Dans sa version complète, le poème de Max Jacob intitulé Arc-en-ciel dans lequel l'auteur relate sa conversion au catholicisme est composé de 13 vers.
Réponse du département Langues et Littératures :
Bonjour,
afin d'identifier la bonne version de l'Arc-en-Ciel de Max Jacob, nous avons cherché à savoir si le poème en question n'avait pas fait l'objet de remaniements de la part de son auteur. De fait, nous avons consulté l'ensemble des éditions de ce poème disponibles au sein de nos collections des plus anciennes aux plus récentes, à savoir :
- Le laboratoire central : poésies avec un portrait de l'auteur, par lui-même, recueil publié en 1921 aux éditions Au sens pareil
- Morceaux choisis, ouvrage publié en 1936 par les éditions Gallimard
- Le laboratoire central : poèmes, édition préfacée par Yvon Belaval et publiée par Gallimard en 1960
- Oeuvres ; édition établie, présentée et annotée par Antonio Rodriguez avec une préface de Guy Goffette publiée en 2012 chez Gallimard dans la collection "Quarto".
Il s'avère que ce poème n'a connu aucune modification au fil des ans, et qu'il se compose des treize vers suivants :
C’était l’heure où la nuit fait gémir les montagnes,
Les rochers noirs craquaient du pas des animaux,
Les oiseaux s’envolaient des sinistres campagnes
Pour approcher la mer, un meilleur horizon.
Le diable poursuivait un poète en ce temps.
Le poète fixait la mer comme une mort
Car la mer en ce lieu poudrait le cap d'une anse
Et la mer écaillait la peau des rocs immenses.
Mais Jésus, rayonnant de feu derrière la tête,
Portant la croix, vint à monter des rochers noirs.
Le poète a tendu les bras vers le Sauveur
Alors tout s’effaça : la nuit sombre et les bêtes.
Le poète a suivi Dieu pour son bonheur.
Bonne journée.