Qui a écrit "j'ai trop été..Madame..amoureux de vos charmes" ?
Question d'origine :
Bonjour........quel est l'auteur, et dans quel titre trouve-t-on ce dialogue à double sens, lié à l'interprétation pour la question, et à la liaison verbale pour la réponse
:Elle: " as tu pu....cher amant...me causer tant d'alarmes....."
Lui: " j'ai trop été...Madame...amoureux de vos charmes...!"
Est-ce d'un auteur classique connu.....ou une composition totalement ignorée....? Merci de vos précisions.
Réponse du Guichet
Ces vers sont attribués à Racine, mais aussi à Voltaire ; ils sont également cités de manière anonyme.
Bonjour,
Une recherche dans Google livres aboutit au volume 36, année 1896 de L'intermédiaire des chercheurs et curieux : revue française constituée des questions des lecteurs et des réponses publiées dans les numéros suivants (article Wikipédia), l'ancêtre en quelque sorte du Guichet du savoir en version papier !
Nous avons retrouvée la question posée dans le volume 32, page 473, année 1895, nous la reproduisons ici :
Les auteur les plus célèbres ont laissé tomber de leurs plumes des expressions comiques qu'ils n'ont pas toujours souhaitées. Ainsi de Racine : "Que tardez-vous ? partez en diligence." (Britannicus acte V scène 2). Je désirerais avoir d'autres exemples de ces petites inconséquences. KAR. FLOR.
Voici la réponse donnée dans le volume 36 :
Vers équivoques. - De Racine lui-même : As tu pu cher amant me causer tant d'alarmes / J'ai trop été Madame amoureux de vos charmes. Racine, dit-on, aurait volontairement commis ces deux calembours à la suite d'un pari. [...]
Nous avons complété notre recherche dans la bibliothèque en ligne de la BnF Gallica à partir des vers en question. En voici les résultats :
- La Lanterne journal politique quotidien du 06/10/1892 attribue ces vers à Voltaire.
- L'Ouest éclair du 07/02/1908 dans un article sur les bienfaits des haricots mentionne les "vers fameux" mais sans donner d'auteur.
- Le Journal amusant du 10/01/1920 dans sa rubrique Collier de perles attribue également ces vers à "ce bon Voltaire".
- La Revue comique normande du 09/08/1884 les cite sans donner d'auteur.
- L'homme libre journal quotidien du matin du 24/10/1929 : Le même Racine est également coupable de ces calembours risqués : "As-tu pu cher amant ..."
Ce qui donne 2 points pour Racine, 2 points pour Voltaire, ou pour aucun des deux, car à la lecture de votre question on ne peut s'empêcher de penser à cette comptine populaire évoquée dans cette précédente question.