Je suis à la recherche du classement des départements des taux d'homicides par arme à feu
Question d'origine :
Bonjour,
Dans le domaine des statistiques judiciaires, je suis à la recherche du classement des départements français (DROM et COM compris) par taux d'homicides par arme à feu pour les années 2000 et 2020.
Pourriez-vous SVP me transmettre ce classement si possible en commençant par ceux où ce taux est le plus élevé.
Merci d'avance pour vos recherches.
Réponse du Guichet

Nous avons pu réunir plusieurs sources présentant des analyses et des statistiques des homicides par région en France. Cependant elles ne couvrent pas les années 2000 et 2020 car selon le Service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI), "la cartographie des homicides est réalisée à l’échelle régionale, en moyenne sur trois ans."
Bonjour,
Selon le document Traumatismes par arme à feu en France métropolitaine qui s'appuie sur les sources Données de mortalité (CépiDc, 2000-2010) et Enquête permanente sur les accidents de la vie courante (EPAC 2004-2011), il y aurait 500 homicides par an. Il précise également que :
les décès par arme à feu constituent, chaque année, environ 5,5 % de l’ensemble des décès
traumatiques. En 2010, cela représentait 1 767 décès, dont la majorité sont des suicides : 1 393 (soit 79 %), suivi des homicides : 165 décès (soit 9 %), 9 décès accidentels et 200 décès d’intention indéterminée (tableau 1).
Mais cette source ne présente pas de statistiques sur les homicides par arme à feu et par départements en 2000 et 2020.
Nous sommes allés sur le site du CépiDc pour tenter d'obtenir des données, mais après validation, la page Open data en accès libre affiche une erreur de connexion au serveur SAS.
En revanche, il existe des sources présentant des données sur d'autres années.
Une étude, Données sur la mortalité par arme à feu en France (statistique nationale des causes médicales de décès1979 – 1999) Suicides, accidents, homicides,causes indéterminées quant à l’intention, F. Péquignot, A. Le Toullec, M. Bovet, M. Mellah, E. Jougla, publie des données pour l'année 1999 :
En 1999, on dénombre en France 2 607 décès par arme à feu, quelle qu'en soit la nature : accident, suicide, homicide ou indéterminée quant à l'intention (Tableau 2). Le poids de ces causes de décès est de 0,5% dans la mortalité toutes causes confondues (537 459 décès) et de 6,0% dans la mortalité par mort violente (43 783 décès). Les décès par arme à feu se répartissent en 78% de suicides, 12% de cause indéterminées quant à l'intention, 6% d'homicides et 4% d'accidents. Le taux brut de décès par arme à feu correspondant est de 4,4 pour 100 000 en 1999.
Au chapitre 3.5. Disparités régionales, sont étudiés le Niveau de la mortalité par arme à feu selon les régions et l'Évolution de la mortalité par arme à feu selon les régions :
3.5.1. Niveau de la mortalité par arme à feu selon les régions
Le niveau de la mortalité par arme à feu (accidents, suicides, homicides et causes indéterminées quant à l'intention confondues) n'est pas homogène selon les régions françaises. Les effectifs de décès annuels varient selon les régions d’une quarantaine à plus de trois cents (moyenne 1995-1999). PACA, Ile-de-France et Rhône-Alpes enregistrent en moyenne trois cents décès annuels par arme à feu. Aquitaine, Nord-Pas-de-Calais et le Centre, environ deux cents. Pour dix régions, ces décès sont annuellement de l'ordre de la centaine. Enfin, les effectifs de décès les plus faibles s’observent en Corse, Franche-Comté, Limousin et Alsace.Selon les régions, les taux de décès moyens annuels varient de 2,8 à 15,9 pour 100 000. On distingue très nettement un gradient transversal de surmortalité, Nord/Sud-Ouest, allant de la Picardie et Champagne-Ardenne à la région Aquitaine (Ile-de-France exclue). Le Sud-Est est également très touché. Toutes ces régions ont un taux de décès très supérieur à la moyenne nationale. La Corse (15,9 pour 100 000) arrive en tête suivie par le Centre, le Limousin et la Picardie. PACA, Languedoc-Roussillon, Poitou-Charentes et Aquitaine ont des taux de décès de 7 pour 100000.Les niveaux de mortalité les moins élevés s’observent en Ile-de-France, Alsace, Pays de Loire, Lorraine et Bretagne (taux entre 3 et 5 pour 100 000)...
3.5.2. Évolution de la mortalité par arme à feu selon les régions
Entre les périodes 1980-1984 et 1995-1999, les taux de décès masculins ont régressé dans l'ensemble des régions à l'exception de la Corse où la mortalité par arme à feu a doublé. Les diminutions observées, en dehors de l'Ile-de-France et l'Alsace, ne sont pas très importantes (elles n'atteignent pas 20%). En dehors de l'Auvergne et l'Aquitaine, les baisses les plus fortes concernent des régions déjà en sous-mortalité au début des années 80.Au total, pour les hommes, les zones géographiques de surmortalité restent sensiblement les mêmes en 1980-1984 et 1995-1999, pour le gradient Nord/Sud-Ouest, à l'exception de Champagne–Ardenne dont le taux dépasse nettement la moyenne nationale en 1995-1999. Le Sud-Est reste en surmortalité mais les taux de décès en Languedoc-Roussillon, ont eu tendance à s’élever par rapport à la moyenne nationale. Chez les femmes, la grande majorité des taux de décès par arme à feu ont régressé, parfois considérablement, mais la faiblesse des effectifs et des taux doit tempérer la notion de progrès. Le début des années 1980-1984 étaient déjà caractérisées par un gradient de surmortalité Nord/Sud-Ouest, de la Picardie à l'Aquitaine, hormis Poitou-Charentes. En 1995-1999, on retrouve les mêmes zones de surmortalité exceptés Poitou-Charentes et le Limousin dont les taux de décès augmentent. A l'inverse, l'Aquitaine est en situation plus favorable. Comme pour les hommes, la mortalité par arme à feu a évolué défavorablement dans le Languedoc-Roussillon. Le taux de décès pour la Corse, s'il a fortement diminué reste encore nettement plus élevé que le taux national.
Pour 2018, la fiche #1 Homicides du Ministère de l'Intérieur présente une Répartition territoriale des homicides mais sans préciser leur nature.
L'édition 2021 de Sécurité et société de l’Insee et du Service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI) du ministère de l’Intérieur, en collaboration avec le Service statistique ministériel de la Justice (SDSE) analyse les Homicides commis en France entre 2016 et 2020 mais pas sous l'angle territorial ni sous celui du type d'arme utilisée.
Pour 2021, le n°41 d'Interstats, janvier 2022, Insécurité et délinquance en 2021 : une première photographie du SSMSI traite des Homicides enregistrés par les services de police et de gendarmerie : hausse en 2021 et présente un tableau de Répartition régionale des homicides.
Dans son bilan statistique de 242 pages, Insecurité et délinquance en 2021, le SSMSI aborde largement la question des homicides avec entre autre une analyse de la répartition régionale sur la période 2019-2021 :
Sur la période 2019-2021, le nombre d’homicides pour 1 000 habitants – ou taux d’homicides par habitant – est plus élevé dans les régions ultramarines qu’en métropole. En cumul sur les trois dernières années, il atteint notamment 0,12 homicide pour 1 000 habitants en Guyane, 0,06 en Martinique, 0,05 en Guadeloupe et 0,04 à Mayotte, contre 0,01 homicide pour 1 000 habitants en moyenne sur toute la France (figure 2). En France métropolitaine, il est également supérieur au taux national en Corse (0,03 ‰) et en Provence-Alpes-Côte d’Azur (0,02 ‰). Au contraire, en Pays de la Loire, Bretagne, Bourgogne-Franche-Comté et Centre-Val de Loire, les forces de sécurité enregistrent moins d’homicides entre 2019 et 2021 relativement à la taille de leur population (moins de 0,01 ‰).
Le nombre d’homicides par habitant entre 2019 et 2021 est relativement plus faible dans les zones rurales (i.e. : en dehors des unités urbaines, voir définitions) et les petites villes que dans les moyennes et grandes agglomérations (figure 3). Par ailleurs, dans l’agglomération parisienne il est légèrement inférieur à celui des très grandes agglomérations de province de plus de 200 000 habitants, et à celui des villes moyennes recensant entre 10 000 et 100 000 habitants. Les grandes unités urbaines recensant entre 100 000 et 200 000
habitants enregistrent quant à elles un nombre plus important d’homicides par habitant (0,020 ‰), dont près de la moitié dans les agglomérations ultramarines. Le taux d’homicides par habitant dans les agglomérations métropolitaines de cette taille est donc moins élevé (0,014 ‰). Ainsi, la répartition par taille des unités urbaines est plus homogène que pour d’autres types de délinquance : entre les zones rurales et les très grandes unités urbaines (hors Paris), le nombre d’homicides par habitant est multiplié par 2,0.
Y figure un tableau des homicides enregistrés dans les régions sur la période 2019-2021 par ordre décroissant de taux pour 1 000 habitants.
On y apprend en outre que "afin de disposer d’un nombre suffisant de faits enregistrés et de pouvoir établir des comparaisons territoriales robustes, la cartographie des homicides est réalisée à l’échelle régionale, en moyenne sur trois ans. À l’échelon départemental, un exercice équivalent n’est pas pertinent sur cette même période."
Vous trouverez peut-être des données sur l'année 2000 dans l'article auquel nous n'avons pas accès, « 6. Les homicides dans la France contemporaine (1970-2007) : évolution, géographie et protagonistes », Laurent Mucchielli éd., Histoire de l’homicide en Europe. De la fin du Moyen Âge à nos jours. La Découverte, 2009, pp. 133-164.
Bonne journée.