Je cherche des informations sur un monsieur Boher
Question d'origine :
Bonsoir, je cherche un renseignement concernant un M Boher (pas de prénom) qui a habité au 184 rue Garibaldi à Lyon3ème avec ma GMP Marie Serre (Née 15/9/1883 Lyon3 - Divorce 2/5/1917 - Dc 9/8/1956) entre 1917 et juillet 1919. Epoque de la guerre...donc pas trop de document, notamment les recensements. A votre avis, quel document me permettrait de localiser ce M Boher à cette adresse ? Au 184 rue Garibaldi il y a avait un café Berland, ils devaient sans doute louer un appartement au dessus. Comment faire pour trouver un contrat de location éventuel, ou autre ? Ce Monsieur Boher semble être reparti (chez lui ?) à sa démobilisation en 1919. Mais pendant ces deux ans il était déclaré habiter à cette adresse. Au niveau des impôts pensez-vous qu'il y ait quelque chose ? Merci de votre aide car là je piétine.
Réponse du Guichet
Une annonce de l’étude de Maître Sestier, avoué, parue dans le Salut public du 23 novembre 1917, publie le jugement du divorce de Marie Serre. On y lit qu’elle réside alors « rue Garibaldi , 148 , chez M. Boher ».
En dehors des recensements en ligne et des annuaires/indicateurs papier déjà cités dans nos précédentes réponses, nous n’avons pas accès à d’autres sources permettant d’aller plus loin. Il vous faudra orienter votre recherche vers les fonds d’archives municipales et départementales, voir au-delà.
Vous retrouverez l'annonce parue dans le Salut public du 23 novembre 1917 sur Lectura plus : Divorce
Comme indiqué dans les annuaires Henry de 1917 et 1919, au 148 rue Garibaldi existaient des «garnis». Ces chambres meublées abritant une population modeste et des gens de passage suscitaient la méfiance de l’administration et faisaient l’objet d’une surveillance par la police.
A ce propos, vous pouvez lire sur le site de l’ENS de Lyon, l’atelier numérique de l’histoire, les articles suivants :
« (...) Un garni est une chambre meublée louée à la journée, à la semaine ou au mois. C'était un logement très fréquenté par des populations modestes ou encore par la "population flottante". Les garnis s'attirent au cours du XIXème siècle et avec les grandes enquêtes hygiéniques une réputation médiocre. Pour les bien-pensants le garni est un foyer bactériologique et un refuge d'individus aux activités louches - malfaiteurs, prostituées. (...) »
« (...) Lieu fréquemment associé à la figure de la fille publique, le garni suscite crainte et soupçon. Anne Granier dans son mémoire « Vivre dans un garni à Lyon pendant l'entre-deux guerres » nous donne le nombre de 4480 garnis et maisons meublées en 1914. Ces chambres, louées meublées, sont déjà victimes d'une mauvaise réputation au XIXe siècle. Elle écrit : « Le premier soupçon qui porte sur les garnis mêle à la fois l'hygiène et la morale, dans la plus pure tradition des hygiénistes du XIXe siècle. » C'est pourquoi ces lieux sont soumis, en permanence, à la surveillance de la police des hôtels et garnis. Pour A. Faure et C. Levy-Vroelant, « le garni est un habitat « sous surveillance », un habitat discriminé et discriminant. » Celui qui loge en garni peut disparaître sans laisser de traces. Les femmes seules sont souvent mal vues quand elles ne sont pas simplement refusées. Alain Corbin estime que le tarif pour louer une de ces chambres est de deux ou trois francs. (...) »
Ces deux articles citent un mémoire d'Anne Granier : "Vivre dans un garni à Lyon pendant l'entre-deux-guerres" (M1 Histoire, Ens de Lyon, Soutenu le 28 juin 2011), mais nous n’avons pas trouvé ce document au catalogue de la bibliothèque de l’ENS de Lyon.
On trouve de la même autrice un mémoire de master de 2e année référencé au Sudoc, et conservé au Campus Condorcet à Aubervilliers :
Histoires de garnis : Lyon, Saint-Etienne et Villefranche-sur-Saône pendant l'entre-deux-guerres / Anne Granier ; sous la direction de Jean-Luc Pinol, Mémoire de master recherche 2e année : Histoire : Lyon, École normale supérieure : 2012
Une piste pourrait être d’explorer les archives policières conservées aux Archives départementales du Rhône. Pourriez-vous trouver trace de ce M. Boher dans un document de surveillance des garnis ? Vu le nombre de garnis dénombrés à Lyon en 1914, c’est loin d’être certain.
Les Archives départementales du Rhône ou les Archives municipales de Lyon peuvent-elles posséder des registres en provenance de ces garnis ? Cela nous semble également peu probable (encore moins un contrat de location !), mais vous pouvez contacter ces deux institutions qui vous guiderons dans leurs fonds et pourront peut-être vous fournir des pistes de recherche.
Si ce monsieur Boher était incorporé à l'armée française, une autre piste serait une recherche dans les archives militaires, voir les ressources en ligne du Grand Mémorial sur Francearchives.fr : Retracez le parcours militaire des Poilus
Concernant les archives fiscales, vous pouvez lire : Faire une recherche dans les archives fiscales sur France archives.
Bonne continuation dans vos recherches !