Quels sont les hymnes nationaux vindicatifs ?

Réponse du département Musique

Parmi les indispensables symboles de chaque état, l’hymne est essentiel. Il permet d’être reconnu comme un état souverain, par le reste du monde ainsi que par ses propres citoyens. Pour la plupart, ces chants sont nés au fil des conflits ou des luttes pour l’indépendance. Et ils sont souvent des chants de guerre, des antiennes révolutionnaires ou des dithyrambes au souverain.

Les pays qui ont arraché leur liberté par la lutte ou après de longues guerres citent le plus souvent les évènements dramatiques qu’ils ont vécus, glorifiant la résistance aux colonisateurs. Il en est ainsi de l’hymne américain, parlant du colonisateur anglais : «Leur sang a effacé les traces de leurs infectes empreintes». Cette violence verbale est commune en Amérique latine. Mais est aussi fréquente dans de nombreux pays d’Afrique ou d’Asie.

Dans le désordre, nous pouvons rappeler que la République d’Irlande fait référence aux anglais : «Là-bas nous attend l’ennemi Saxon». Andorre se réfère à son histoire dans une ode à Charlemagne qui «Nous délivra des Arabes». La Lybie invite : «Malheur aux impérialistes». La Colombie déclare : «Le roi [d’Espagne] n’est pas souverain», ainsi que le Paraguay «Pendant trois siècles, un sceptre [espagnol] a opprimé… et le sceptre fut brisé» de même le Pérou «et de casser ce sceptre dont l’Espagne orgueilleuse se réclamait».

D'autres pays se réfèrent a leurs héros nationaux, comme le Danemark avec leur roi Christian, ou Haïti qui honore le général Dessalines à l'origine de l'indépendance, ou des pays d'Amérique du Sud qui citent Bolivar et San Martin. A l'inverse, la Pologne rend hommage à Napoléon Bonaparte : "Nous serons Polonais ! Bonaparte nous a montré Comme il faut triompher !"

On trouve donc souvent des références aux anciens colonisateurs dans différents hymnes nationaux. Mais de fait, il est plutôt rare qu’un hymne national s’en prenne directement à un autre pays. A plus forte raison en le nommant.

Ouvrage consulté et cité : "Le concert des nations" de Jean Marc CARA.