Question d'origine :
Bonjour ,
Je cherche le CV de l'abbé PATINGRE, décédé ds le diocèse de Besançon.
Je sais qu'il a été curé de la paroisse St Michel à Torpes (25) vers l'année 1945 et ensuite nommé à la paroisse St Joseph à Besançon où il participa à la construction de l'église avec des prisonniers de la Butte. Il a eu des pbs avec sa hiérarchie pour sa mise à la retraite et quitter "ses" locaux...?
Pouvez vous confirmer et compléter plus précisément. Merci.
(Je suis une lyonnaise originaire de Franche Comté)
Réponse du Guichet
Les archives diocésaines de Besançon vous aideront à retracer le parcours religieux de l'abbé Patingre.
Bonjour,
Joseph Emile Xavier PATINGRE appelé aussi abbé Patingre est né le 8 décembre 1901 à Lepuix-Neuf (90) et est décédé le 16 décembre 1978 à l'age de 77 ans à Besançon.
Voir Geneanet. Son acte de décès porte le numéro 1810.
Ses dates de naissance/décès sont également mentionnées dans la base Base du clergé séculier comtois proposée par les archives historiques du diocèse de Besançon.
La base informatique complète qui comporte d'autres informations (ex : dates d'ordinations, de nominations, etc) est consultable sur place à la Bibliothèque Grammont.
Pour retracer son parcours religieux, nous vous invitons donc à vous rendre aux archives diocésaines de Besançon.
L'archiviste, que nous avons contactée, vous propose de lui écrire directement en indiquant l'objet précis de vos recherches afin qu'elle puisse mieux vous orienter et vous guider : archives-historiques@diocese-besancon.fr
Voici, en complément, quelques données trouvées sur internet :
Joseph Patingre est à l'origine de la construction de l'église Saint-Joseph, bâtie par des prisonniers sur les ruines d’une chapelle démolie par un tank :
" Elle est érigée de 1952 à 1954, sous la houlette de deux religieux bâtisseurs, le père Joseph Patingre et son vicaire Marcel Ferreux. Ce sont eux qui présideront au chantier de construction d’une bâtisse à la fois contemporaine et classique, imaginée par l’architecte René Tournier, à qui Besançon doit aussi la Cité universitaire du quai Veil-Picard et de nombreux autres bâtiments.
Fait marquant : de simples paroissiens contribueront bénévolement à l’essentiel du chantier, ainsi que des détenus de la prison de la Butte, toute proche. Seuls la charpente et le carrelage nécessiteront l’intervention d’entreprises. Pour la maçonnerie, la taille des pierres, la pose des vitraux, environ deux cents détenus se relaient pendant les trente mois du chantier, souvent de bonne grâce : en fin de peine, ces travaux étaient pour eux synonymes d’une liberté bientôt recouvrée. "
source : Il raconte la naissance de l'église Saint-Joseph / L'Est Républicain - mardi 6 juillet 2021
Vous en trouverez également quelques photos sur cette page facebook : Besançon, j'aime ma ville d’autrefois
Il semblerait que la démolition de l'ancienne chapelle ait été souhaitée par l'abbé Patingre pour ériger la nouvelle église :
Voici une histoire inouïe. Printemps 1952. Un tank rase la chapelle Saint-Joseph, construite en 1910. Un tank, oui. « Monsieur le curé était tout à fait consentant », commente la presse locale. Avec une dose d'ironie. Mais sans trahir la vérité des faits.
Oui, le curé de la paroisse, à l'époque, l'abbé Joseph Patingre, avait souhaité cette éradication. Parce qu'il voulait mieux qu'une chapelle, une église. Ce qui fut fait deux ans et demi plus tard. Sa « mise en service », si l'on peut dire, date du 24 octobre 1954. Il y a tout juste 60 ans.
La démolition fut menée par des militaires du 6e Dragons. « Le colonel avait considéré que ça faisait un exercice pour ses soldats », précise Jean-Paul Simon. Un paroissien de « Saint-Jo », qui a monté tout seul cette exposition. Avec la bénédiction de l'actuel curé, l'abbé Albert Viennet.
source : Dans le rétroviseur de Saint-Joseph / Joël MAMET - L'Est Républicain - Doubs-Haut Doubs - Besançon, jeudi 23 octobre 2014
Comme vous le savez déjà, il est entré en opposition face à son archevêque, Mgr Lallier. Cette histoire est relatée dans un article du journal Le Monde : L'ancien curé de Saint-Joseph refuse de quitter son presbytère
le chanoine Patingre refusait de quitter Saint-Joseph, où il exerçait depuis une vingtaine d'années, pour prendre en charge une petite paroisse du territoire de Belfort, où, n'ayant plus de vicaires à ses côtés, il lui aurait été épargné d'entrer en conflit avec eux.
Refusant cette mutation, le chanoine fut sommé de donner sa démission en mai 1968, puis frappé d'une suspension qui, non seulement lui retirait la charge de la paroisse Saint-Joseph, mais lui interdisait en outre d'exercer son ministère et notamment de dire la messe. Le chanoine se retira alors dans le presbytère voisin de l'église Saint-Joseph, presbytère qu'il affirme avoir construit avec ses deniers et qu'il considère comme sa propriété. Il y fit transférer un autel et continua à y dire la messe pour les quelques paroissiens qui lui étaient restés fidèles.
Un dossier est consacré à cette affaire aux archives nationales de France :
19990252/1
Dossier : Différend opposant Monseigneur Lallier et le chanoine Patingre, curé de Saint-Joseph de Besançon 1968-197
Il a aussi créé la colonie de vacances de Bians-les-Usiers, construite en 1958 avec des prisonniers bisontins de la Butte. Il prenait soin des moniteurs à qui il apportait parfois "une bouteille de bon vin" nous dit L'Est Républicain du 7 juillet 2019.
Il a été directeur de la Bousbotte dans les années 30. il s'agissait d'un grand club catholique de football de Besançon.
L'abbé Patingre n'apparait pas dans la base de données CulteGenWeb qui contient actuellement 20.000 religieux.
Peut-être trouverez-vous quelque éloge funèbre ou article biographique dans la presse locale de décembre 1978 ?
Nous vous conseillons de vous rendre à la Bibliothèque de Besançon pour y consulter les journaux de l'époque ainsi que le livre de Jean-Paul Simon : Église Saint-Joseph, Besançon son histoire, son patrimoine culturel.
Un livre à consulter pour vous guider dans vos recherches : Retracer le parcours d'un religieux de Jean-Paul Duquesnoy.
N'hésitez pas à venir compléter ces quelques éléments biographiques dans notre rubrique "commentaires" au bas de la page lorsque vous en saurez plus.
Bonnes recherches !