A partir de quelle époque voit-on arriver les jantes de vélo en acier ?
Question d'origine :
Bonjour,
A l'origine les jantes de vélo étaient faites en bois.
A partir de quelle époque voit-on arriver les jantes de vélo en acier ?
Merci pour votre aide,
Lou
Réponse du Guichet
Les premières jantes en acier dateraient de 1875 mais plus généralement, l'abandon du bois pour d'autres matériaux seraient plus tardifs.
Bonjour,
Un dossier sur le cyclisme publié sur le site de la bibliothèque numérique Gallica indique :
En 1875, Jules Truffault (1845-1920) invente la jante creuse en acier.
Ce dossier s’appuie sur un ouvrage du XIXe siècle, Le cyclisme théorique et pratique par L. Baudry de Saunier qui mentionne :
Mais l’année 1875 devait avoir toutes ses gloires […] elle inventaire ce perfectionnement dont on n’a jamais assez vanté toute le mérite, la jante creuse. Jules Truffault plaçait ainsi en une seule journée son nom à côté de celui de Michaux et devenait une des grandes personnalités du cyclisme …
Cette information est reprise sur le site materiel-velo.com :
Les vélos se dotent aussi de fourches creuses à l'initiative de Jules Truffault qui utilise pour cela des fourreaux de sabre qui donneront par la suite leur nom à cette pièce.
Elle correspondait effectivement aux diverses inventions relatives au remplacement du bois par de l’acier :
Puis le grand bi en bois fut remplacé par le grand bi en acier. Vers 1875, le français Jules Truffault allégea jantes et fourches en les fabriquant creuses à partir d'un stock déclassé de fourreaux de sabre et construisit une machine en remplaçant les lourds rayons en bois par des rayons métalliques en tension.
Source : blog
Néanmoins, cet usage est loin d’être généralisé puisqu'en 1903, les coureur du Tour de France pédalent sur des " des vélos en acier de 15kg dotés de jantes en bois... " selon Le vélo de route pour tous, 2017.
Il faut attendre les années 30 pour qu’une nouvelle solution émerge :
« Kilos en moins, kilomètres en plus », titrait la firme Duralumin dans une de ses plaquettes des années 30. La mécanique était maintenant bonne et la géométrie des cadres bien connue. On pensait à alléger. L’aluminium, déjà apprécié, fut naturellement rappelé. Comme il manquait toujours de rigidité pour être employé seul, on l’utilisa en alliage. La société Duralumin ne cachait pas sa recette : 95 % d’aluminium, 4% de cuivre (et oui !), 0,5 % de magnésium et 0,5 % de manganèse. Pour fortifier l’alliage on le trempa à 500 C.
Le bénéfice le plus intéressant concernait les roues. Les jantes en acier doux s’avéraient lourdes – ce qui est gênant pour un organe en mouvement – et, de plus, elles « pliaient » facilement. Le nouvel alliage leur conféra une charge de rupture bien supérieure.
Source : Deux roues : la véritable histoire du vélo
Cette information est reprise dans Le Tour de France pour les Nuls par Jean-Paul Vespini (2013) :
Les années 1930 sont celles de la révolution du dérailleur et de la généralisation des jantes en duralium (à la place des jantes en bois), munies d’un boyaux collées par un ruban …
Ou Les 100 histoires du Tour de France par Mustapha Kessous, Clément Lacombe (2013) :
Depuis le début de ce Tour 1935 (...) Cette maudite torpeur estivale martyrise les jantes en duralium, un alliage d’aluminium. Cette récente innovation technologique vient de s’imposer sur la Grande Boucle, remplaçant les jantes en bois plus friables …
Bonne journée.