Les novélisations des films Disney sont-elles canoniques ?
Question d'origine :
Bonjour, après plusieurs recherches, je viens vers vous, car j'aimerai plus d'informations au sujet de tous les livres Disney que je vois en librairies ces dernières années (Twisted Tales, Villains, Queen Concil's, Happily Never After, Les princes, City of Vilains, Dangerous Secret, Modern Princess, Happily Ever Island...). Ce que je me demande, c'est déjà d'où ils viennent. Je sais qu'ils sont édités par les éditions Disney, mais je voulais savoir qui faisais la démarche. Est-ce les studios qui donnent l'idée à des auteurs ou des auteurs qui viennent présenter un manuscrit aux studios ? Je voulais également savoir si, par conséquent, les studios Disney "reconnaissaient" ses livres comme étant "véridiques". Ce que j'entends par là, c'est est ce que les histoires présentent dans les livres sont validés officiellement par le studio ou s'agit-il juste de fan fiction ? Parce que certains livres changent des fois toute l'histoire du film, les liens entre les personnages...
Réponse du Guichet

Les titres édités dans la collection Hachette Heroes par exemple, sont reconnus contractuellement par Disney. Il y a fort à parier que ces deux géants de l'édition et de l'animation réunis passent commande des titres adaptés en tout premier lieu de contes, mythes, légendes ou personnes réelles puis de films animés.
Bonjour,
Les titres que vous citez ne sont qu'un nombre infime parmi la multitude éditée par les éditions Hachette qui collaborent avec Disney depuis 1934 selon Wikipédia dans l'article Unique Heritage Entertainment :
Le tout premier livre Disney Les Aventures de Mickey, est publié en 1931 avec le soutien de l’éditeur Hachette.
Devant le succès rencontré par la souris, Paul Winckler décide de lui consacrer son propre journal, c'est ainsi que naît Le Journal de Mickey édité par Opera Mundi puis par Édi-Monde en collaboration avec les Éditions Hachette puis Picsou magazine en 1972 et Super Picsou en 1977, la société disparaît dans les années 1990.
Fruit d'une longue complicité entre Disney et Hachette en 199 un an tout juste avant la création du parc Euro Disney à Paris, Hachette Filipacchi Médias et la filiale française de Walt Disney Company créent Disney Hachette Presse afin de poursuivre l'édition de titre de presse jeunesse du groupe Disney en France.
Dans Hachette entre héritage et renouvellement (1920-1960) : comment « faire collection » face au défi des albums « transmédiatiques » ? de Julien Baudry and Marie-Pierre Litaudon, Strenæ, 11 | 2016, on peut lire :
Les premières années de l’après-guerre sont pour Hachette un moment décisif dans sa reprise en main éditoriale des albums issus d'autres médias, et particulièrement des albums Disney. Le tournant s’opère avec la signature d’un nouveau contrat avec WDSA, le 9 juillet 1947.
Hachette est donc lié à Disney de manière contractuelle et juridique :
Ce contrat reprend nombre de contraintes précédemment stipulées (concernant l’usage des personnages et sujets Disney, la conception des ouvrages soumise à autorisation, leur propriété comme la publicité afférente). Hachette doit toujours publier au moins trois livres ou albums tirés des longs métrages et trois des courts métrages, et s’engage dans l’édition de trois publications périodiques : deux hebdomadaires, Journal de Mickey (reprise du titre de 1934 interrompu par la guerre) et Hardi Donald, et un mensuel « Walt Disney comics » - finalement rebaptisé Les Belles Histoires de Walt Disney. [...] La maison française doit s’acquitter pour l’ensemble d’une avance importante sur ses redevances annuelles (500 000 fr), somme définitivement acquise à WDSA, quel que soit le résultat final des ventes. Enfin, les tirages sont [...] contraints : pas moins de 30 000 exemplaires par titre et par an pour les albums.
Des exigences d’un tel volume engagent Hachette dans une politique éditoriale plus populaire que dans l’entre-deux-guerres. Mais la reprise économique et le baby boom qui l’accompagne lui ouvrent le marché de masse.
[...] L’éditeur prend licence pour des personnages (Mickey, Minnie, Pluto, Goofy, Donald Duck) et des titres de films, mais il lui revient de concevoir la maquette des albums à partir des dessins, illustrations ou épreuves fournis par la société américaine. Les contraintes imposées par le contrat s’exercent donc sur des titres publiés… et non sur les collections elles-mêmes. En d’autres termes, Hachette est libre de concevoir ces dernières à sa guise et d’y ajouter ses propres albums. C’est dans cet esprit qu’il va développer, à côté des traditionnelles collections « Albums Mickey » et « Silly Symphonies », ses propres « Albums de coloriage et de découpage » ; suivront à partir de 1949 ses « Albums Hop-là », avec une nouvelle finition, puis ses « Grands albums Hachette » en 1951. Y figureront à côté des titres de Disney, ceux de Jean de Brunhoff ou d’Alain Saint-Ogan. Ainsi les collections tendent-elles à devenir le lieu de mise en scène d’un répertoire mutualisé, « interprété » en fonction des critères matériels et fonctionnels qui définissent chacune d’elles. En somme, une stratégie comparable à celle des éditeurs imagiers optimisant un fonds d’images (porteur d’une trame narrative) que le texte et la mise en pages se chargent de renouveler.
Depuis, les titres publiés par Hachette sous licence Walt Disney comme l'indique cette page Walt Disney company, se multiplient et les collections se diversifient, s'adressant à différentes tranches d'âges. Par exemple parmi les séries que vous citez, Twisted Tales et Villains Disney appartiennent à la collection Hachette Heroes qui se définit ainsi sur le web :
Hachette Heroes est un pôle d’édition pop-culturel au sein d'Hachette Pratique.
Nous avons pour vocation d’éditer des livres ayant trait au cinéma classique et d’animation, aux jeux vidéo & aux comics.
Nous sommes la maison des grandes licences (Star Wars, Marvel, Disney, Harry Potter), des Youtubers les plus influents (Pewdiepie) et des auteurs phares de la scène geek.
Notre catalogue se déploie dans le beau livre, le livre d’activité, le livre de cuisine ainsi que le loisir créatif.
A noter également qu'en 2015 Disney se lançait dans l'édition en ligne comme le titrait Livres Hebdo.
On comprend qu'Hachette et Disney fabriquent du livre de manière industrielle. Leur union contractualisée valide de fait les productions réalisées par leurs soins dont il y a fort à parier qu'elles sont issues de commandes d'œuvres qui n'ont rien d'original étant elles-mêmes souvent reprises de contes "notamment européens (Blanche Neige et les Sept Nains, Cendrillon…) mais également de mythes (Hercule), de légendes (Atlantide, l'Empire Perdu) et de personnages ayant réellement existés (Mulan, Pocahontas, une Légende Indienne)" (source : L'Animation Disney - De la Version des Livres à celle des Film, Chroniques Disney).
Bonne journée.