Que signifient ces traces sur l'église Saint Magnus située en Rhénanie-du-Nord Westphalie ?
Question d'origine :
Bonjour,
à Everswinkel commune de Rhénanie-du-Nord Westphalie ( district de Münster) l'église Saint Magnus présente des traces de chaque côté d'un emplacement de porte visibles de l'extérieur. Quelle signification leur attribuer?
Réponse du Guichet
Parfois appelées "griffes du diable", ces rainures verticales sont des traces laissées par les paysans ou parfois des tisserands venus affuter leurs outils ou navettes sur les pierres d'églises. Plusieurs explications superstitieuses sont avancées : la poudre laissée par la pierre, une fois ingérée pourrait protéger de la peste ; le contact avec ces édifices sacrés aurait également la vertu de bénir ces outils mais aussi le fruit des récoltes.
On les retrouve en France sur des pierres d'Eglises alsaciennes et basques notamment mais aussi sur des pierres remontant à la préhistoire.
Bonjour,
Plusieurs raisons sont évoquées pour évoquer la présence de ces rainures sur l'église Saint Magnus. Voici ce qui est indiqué sur un site consacré aux travaux effectués dans l'église Saint Magnus qui cite un article de Wikipedia :
Des traces mystérieuses se trouvent au portail sud fermé de Saint Magnus. Ces sillons pour la plupart verticaux et presque parallèles dans la maçonnerie des églises et autres édifices sacrés sont appelés sillons de la peste. De nombreuses explications à la formation des rainures ont été avancées, telles que des croyances superstitieuses, l'aiguisage et l'affûtage d'armes et d'outils, ou l'extraction de poudre de pierre à des fins médicinales superstitieuses ou populaires.
On pense que les ornières de pierre ont été créées lorsque les gens ont gratté la poussière de pierre des murs des églises par crainte de la peste noire. Mélangé à de l'eau, ils buvaient cette poussière dans l'espoir de se protéger de la peste.
Mais il y a aussi une explication profane : Au Moyen Âge jusqu'au XIXe siècle, avant l'introduction des allumettes, l'acier à feu servait à faire du feu. Des étincelles ont été frappées sur le grès des églises et enflammées avec de l'amadou. Alors les fidèles ont allumé leurs lanternes pour le chemin du retour.
Même si les explications de ces traces ne sont pas claires, il est clair que les gens ont toujours voulu ressentir la proximité de Dieu dans les moments difficiles. Rester en bonne santé.
Source : Wikipédia
Voir aussi cet autre article : Pestrille.
On retrouve ces mêmes rainures dans des églises alsaciennes où elles sont appelées les "griffes du diable" :
- Griffe du diable à Hohatzenheim :
Cinq longues et profondes griffures creusées dans le grès. Elles n’ont en fait rien à voir avec le diable. Il s’agit en réalité des traces laissées depuis des siècles par les paysans qui venaient aiguiser et faire bénir par la même occasion leurs outils. Et oui, le contact avec les murs d’un édifice sacré rendait sacré.
Ça paraît logique, non ? Et donc, puisque par contact, les outils touchaient la terre et les récoltes, dans la même logique, cela rendait un peu tout sacré. Donc ne vous en laissez pas conter, pas de diable par ici.
source : Découvrez les griffes du diable à l'église de Hohatzenheim et Les mystères de Hohatzenheim
- Griffes du diable à Dettwiller
Des griffes du diable sont visibles sur les montants de la porte murée se trouvant au sud de l'église. Les origines de ces rainures verticales ont suscité de nombreuses hypothèses mais toutes postulent un affutage de lames contre la pierre. À Dettwiller, l'hypothèse de l'affutage d'armes par des soldats et d'outils par des tailleurs de pierres ont été écartées.
L'idée selon laquelle les tisserands affutaient leurs navettes semblent plus probable ; elle a déjà été attestée à Rosheim et Rouffach ; on retrouve également de telles marques à Pfaffenheim. Au XVIIIe siècle en effet, des familles de tisserands habitaient à côté de l'église et il n'est pas impossible qu'ils se soient servis de ses murs pour ré-affuter les pointes émoussées de leurs navettes.
Quant au fait que ce genre de marque se trouve généralement sur les murs des églises, il peut être expliqué par des idées superstitieuses ainsi que par le fait qu'au Moyen Âge les églises comptaient parmi les rares bâtiments construits en pierre.
On en trouve également dans le pays basque : D'étranges pierres à rainures dans des murs d'église.
A noter, on trouve dans quelques régions de France, des "polissoirs" remontant au néolithique :
En archéologie préhistorique, un polissoir est un bloc de roche dure (grès, quartzite, granite, silex) ayant servi, au Néolithique, à polir les haches en pierre (silex et autres roches dures). Ils sont de deux types : à gorges longitudinales ou à dépression circulaire. Par convention, les polissoirs sont classés parmi les mégalithes bien qu'ils n'en possèdent aucune des caractéristiques.
Pour en savoir plus à ce sujet :
- Les polisseurs néolithiques de l'Eure-et-Loir (région Sud), du Loiret, du Loir-et-Cher et de la Seine-et-Marne (portion gâtinaise) / Nouel André. In: Bulletin de la Société préhistorique de France, tome 58, n°7, 1961. Travaux en retard. pp. 493-511.
- Polissoirs Néolithiques / Georges Mousset - SAHPL
- Rainures énigmatiques de Boigneville (Seine-et-Oise) / Maillet Auguste. In: Bulletin de la Société préhistorique de France, tome 5, n°3, 1908. pp. 138-143.
Bonne journée.