La dalle funéraire d' Elisabeth Temple est-elle toujours visible à l'Hôtel Dieu ?
Question d'origine :
Bonjour,
Me référant à une question anonyme sur Eliza Lee (= Elisabeth Temple morte à Lyon en octobre 1736), à laquelle vous avez répondu le 17/12/2004, je vous prie de me faire savoir si sa dalle funéraire est toujours visible dans l'ancienne "cour de la Pharmacie" (actuelle cour du Magasin) dans l'enceinte de l'actuel Grand Hôtel-Dieu de Lyon (Intercontinental Lyon - Hôtel-Dieu). Une photo de la dalle est reproduite sur le site https://patrimoine.auvergnerhonealpes.fr./dossier/ensemble-de-3-dalles-funeraires-dv-b-elizabeth-temple ... (Inventaire Général du Patrimoine Culturel). Le cas échéant, je me rendrais à Lyon depuis Genève.
Avec mes remerciements et mes meilleures salutations,
Cornelia Pechota, Dre ès lettres
Réponse du Guichet
La dalle funéraire d'Elizabeth Temple est visible dans la galerie du rez-de-chaussée du Petit Dôme.
Bonjour,
Vous souhaitez savoir si la dalle funéraire d'Eliza Lee, aussi connue sous le nom d'Elizabeth Temple, est toujours visible dans l'enceinte du Grand-Hôtel Dieu de Lyon depuis sa réhabilitation.
Cette jeune femme est en effet décédée à Lyon, en 1736. Belle fille du poète anglais Edward Young, elle était atteinte de phtisie. Son médecin lui conseille alors un séjour dans le sud de la France. Malheureusement, elle décèdera avant d'arriver à bon port, sur le chemin, à Lyon. De religion protestante, elle est enterrée dans le carré protestant de l'Hôtel-Dieu.
Le chantier de l'Hôtel-Dieu pour sa reconversion, dont l'inauguration a eu lieu en 2018, a donné lieu a une importante campagne de fouilles menée par le service archéologique de la Ville de Lyon. Des centaines de corps ont été découverts, les plus anciens remontant au XVe siècle.
Des sépultures juives du XVIIIe et protestantes du XVIIe siècle ont été mises au jour.
Malgré le peu de sources trouvées sur la sépulture d'Eliza Lee, nous avons tout de même pu avoir une indication sur le site Patrimoine-Lyon.org :
Le "Petit Dôme"
Ce premier dôme à pans a été érigé par le maître maçon Jacques Blanc. Il a une hauteur de 26 m, et une forme carrée de 11 m de côté. L’autel, au centre, où étaient célébrées les messes pour les malades, est en marbre polychrome.
Dans la galerie du rez-de-chaussée, deux tombes ont été réinstallées après avoir été retrouvées dans la cour de l’ancienne pharmacie, autrefois cimetière de juifs et de protestants.
Il s’agit de pierres tombales de deux jeunes filles anglaises dont l’une, Élisabeth Temple, était la fille du poète anglais Arthur Young.
La dalle funéraire d'Eliza Lee serait donc visible dans la galerie du rez-de-chaussée du Petit Dôme.
Nous avons par ailleurs contacté le Grand-Hôtel-Dieu et sommes en attente d'une réponse davantage détaillée, que nous ne manquerons pas de vous transférer en complétant ici dès réception.
Si vous souhaitez en savoir plus sur les fouilles archéologiques menées avant travaux dans ce bâtiment, vous pouvez également consulter cette conférence en ligne organisée par le service de la documentation régionale à la bibliothèque municipale de Lyon Part-Dieu le 1er décembre 2018 :
L’Hôtel-Dieu, un patrimoine urbain révélé par l’archéologie
Espérant avoir répondu en partie à votre question, nous vous souhaitons une agréable journée.
Sources consultées :
Le Grand Hôtel-Dieu de Lyon [Livre] : carnet de l'avant
La reconversion du patrimoine public monumental [Livre] : l'exemple du Grand Hôtel-Dieu de Lyon
Grand Hôtel-Dieu [Revue] : histoire d'une reconversion exceptionnelle
L'Hôtel-Dieu, une passion lyonnaise [Livre]
Source que nous aurions aimé pouvoir consulter mais non disponible pour le moment :
Le Grand Hôtel-Dieu de Lyon [Livre] : carnet de chantier
Complément(s) de réponse
Bonjour,
Nous avons pu avoir un complément de réponse de la part du Conservateur du Musée et Chef de projet de la Chapelle, de la Mission Culture et Patrimoine historique, qui nous a envoyé une photo de la dalle funéraire :
:
Vous souhaitant une bonne journée, espérant avoir répondu à votre question
Question d'origine :
Bonjour,
Suite à ma question du 23/06/2023 concernant Elizabeth Temple, descendante de Charles II et belle-fille du poète Edward Young, morte et inhumée à Lyon en 1736, je souhaiterais savoir s'il existe une photo de son cercueil de plomb mis au jour en décembre 2015 lors de la fouille de la cour de la Pharmacie de l'Hôtel-Dieu. Merci de me dire aussi pourquoi ce cercueil n'a pas été ouvert et si l'endroit dans la cour Saint-Louis actuelle, où il a été ré-inhumé, est marqué à l'extérieur de manière visible et, le cas échéant, sous quelle forme (nom etc.). Je n'ai pas trouvé de réponse à mes questions dans les différents articles publiés à ce sujet ces derniers temps.
Avec mes remerciements et mes meilleures salutations,
Cornelia Pechota, Dre ès lettres
Reformulation :
Réponse du Guichet
Les réponses à vos questions sont probablement contenues dans le rapport de fouille de la DRAC Auvergne Rhône-Alpes, qui n'est pour le moment pas encore diffusé.
Bonjour,
Nous supposons que vos sources quant à l'existence d'un cercueil de plomb sont ces quelques lignes parues sur le site du service archéologique concernant la Fouille de la cour de la Pharmacie :
Un cercueil en plomb, trapézoïdal à couvercle plat, a également été mis au jour. Il était intégré dans un coffre en bois cloué sur lequel ont été apposées une épitaphe au nom d’Elizabeth Temple, aristocrate anglaise décédée en 1736, et ses initiales « ET » en clous de tapissier. Il n’a pu être ouvert faute d’autorisations de la part du SRA.
Si c'est bien le cas, rien dans cet extrait ne dit que l'autorisation d'ouvrir le cercueil a été refusé par la DRAC, mais simplement que cette autorisation n'a pas été obtenue (faute d'avoir été demandée, peut-être). En tout cas, pour en avoir le coeur net, nous avons tenté de joindre le Service régional de l'archéologie à la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC) Auvergne-Rhône-Alpes. Nous ne sommes malheureusement pas parvenu à joindre le chargé de territoire prescripteur de ces fouilles qui aurait été le mieux à même de répondre à notre question. En revanche, nous avons obtenu les renseignements suivants :
il est possible que, si interdiction il y eut, cela soit dû au danger que représentait la manipulation du plomb.
le cercueil a bien été photographié, mais les photos ne sont communicables qu'après la diffusion du rapport de fouille, qui n'est, en mai 2024, toujours pas édité.
le cercueil a bien été inhumé à nouveau après les fouilles, pratiquement à la place qu'il occupait jusqu'à celles-ci, parce que les descendants de la famille d'Elizabeth Temple n'ont pas souhaité récupérer sa dépouille.
Le catalogue du centre de documentation de la DRAC, s'il s'avère, de l'aveu même de la documentaliste, un peu aléatoire à l'usage fournit la localisation des rapports de fouille. Un outil précieux sans doute, mais que nous avons vite renoncé à utiliser.
On peut peut être se faire une idée du cercueil en consultant la photo accompagnant l'article du Service archéologique de la Ville de Lyon déjà cité ; s'il ne s'agit sans doute pas de celui de Elizabeth Temple, qui était lui-même contenu dans un coffre en bois, il doit lui ressembler beaucoup.
Edit : Il s'agit bien du cercueil d'Elizabeth Temple dont on distingue les initiales E.T. tracées en tête de clous. Des fragments de bois témoigne de l’existence de la caisse qui le contenait.
Nous sommes allés vérifier sur place s'il existait un marquage permettant de localiser l'emplacement de la tombe de la jeune femme. La petite superficie de la cour Saint-Louis est presque entièrement occupée par un jardin qui sert de terrasse au café tout proche; une sorte de fontaine monumentale est érigée en son centre, et des allées serpentent au milieu de massifs de plantes. Nous n'avons rien remarqué qui puisse s'apparenter à une tombe.
Face à la fontaine, au sol, un agencement bizarre de mosaïque pourrait être chargé d'indiquer un emplacement, mais sans aucune précision alentour de quoi il s'agit.
Pas de mémorial sur les murs sous les arcades de la cour non plus. Nous avons interrogé une guide en visite dans la cour, qui n'a pas su nous répondre. Peut-être le QR code touristique affiché sur un des murs mène-t-il à plus d'information ?
A l'entrée de la cour, la pierre tombale est exposée accompagnée d'une transcription des inscriptions qui l'orne.
A propos de ces inscriptions, la traduction en est donnée par l'ouvrage Le Tombeau de Narcissa (p.10), consultable sur Google Livres :
Pour répondre complètement à votre question il faudrait pouvoir se référer au rapport de fouille, mais tant qu'il n'aura pas été officiellement publié, cela parait difficile.
Nous avons contacté par mail notre collègue du service archéologique de la ville de Lyon, Mr. Rassart, dont nous publierons ici la réponse, le cas échéant.
Nos tentatives de joindre Luc FANCOISE-DI-MIRET, le prescripteur des fouilles de l'Hôtel-Dieu à la DRAC (service régionale de l'Archéologie) s'étant avéré infructueuse, nous vous conseillons de poursuivre cette piste, par téléphone (à partir de la semaine prochaine) ou par e-mail.
Espérant une résolution fructueuse de vos recherches, nous vous souhaitons une agréable journée.