Je cherche des informations sur l'Institution Leidrade
Question d'origine :
Bonjour,
Pour faire un exposé j'aurais besoin d'informations dont je ne trouve pas de sources, concernant l'Institution Leidrade qui était dans le haut de la montée du chemin neuf (au 59 ?) avant 1943 et qui a servi en 14/18 d'hôpital militaire et civil (sources musée de l'Armée à Lyon. Je sais tout de même que ce fut le chanoine Lavalée, par ailleurs enseignant de philo et théologie aux facultés catholiques, qui en fut le directeur (dates inconnues)...
Ce serait parfaitement génial si vous pouviez m'aider...
Bien cordialement
Jean c.

Réponse du Guichet

Nous possédons quelques ouvrages consacrés à l'établissement, datant majoritairement de la seconde moitié du XIXè siècle. Certains sont consultables en ligne.
Bonjour,
Nous avons trouvé peu de sources récentes sur l'Institution Leidrade, autrement appelée "petit séminaire Saint-Jean" ou "école cathédrale de Lyon", du fait de sa première localisation dans les locaux de la cathédrale. En revanche, plusieurs ouvrages lui ont été consacrés au XIXè siècle, notamment :
L'antique école de Leidrade / Jean Pourrat
On peut lire quelques mots sur l'établissement dans La jeunesse de Monchanin : 1895-1925 : mystique et intelligence critique, également consultable sur Google livres, de Jacques Petit, biographie du prêtre christiano-hindou Jules Monchanin, aka Swami Paramarubyananda, qui a intégré le petit séminaire en 1911 :
L'"Antique École Leidrade" (ou petit séminaire Saint-Jean, ou Maîtrise de la Primatiale) remonterait à une des écoles épiscopales instituées par Charlemagne dans le Capitulaire de 789 et aurait été fondée en 790 par l'archevêque Leidrade. Les chanoines de la cathédrale l'installèrent en 1352 près de la cathédrale Saint-Jean, à la Manécanterie. Dissoute sous la révolution, le cardinal Fesch la rachète en 1809.
[...]
En décembre 1906, le petit séminaire a été expulsé de ses locaux, place Saint-Jean et a trouvé refuge, un mois plus tard, Montée du Chemin neuf, à mi-pente sur le chemin de Fourvière, chez les dames de Marie-Thérèse, dont le pensionnat lui-même est expulsé en Italie.
En 1911, Leidrade compte environ 130 élèves. Ainsi que les trois autres petits séminaires du diocèse, il est placé sous la responsabilité de Mgr Lavallée, vicaire général, nommé depuis 1906 à la direction de l'enseignement secondaire.
Une note en bas de page nous apprend que "L'Institution Leidrade, fin 1914, émigrera encore, devant céder la place à un hôpital militaire et s'abritera au Séminaire universitaire jusqu'en 1919", comme vous le signalez. Elle renvoie à l'ouvrage Livre d'or du clergé diocesain de Lyon pendant la guerre 1914-1918 ; préfacé par Etienne Bornet, F. Lavalée ; collab. L.J. Maurin cardinal, plus particulièrement consacré à cette période troublée, présentant des biographies fouillées de prêtres, enseignants et séminaristes l'ayant vécu, et dont une large part est morte à la guerre.
Quant à Mgr Fleury Lavallée (1870-1961), on trouve une page biographique sur le site Chapitre du diocèse de Fréjus-Toulon : on peut y lire qu'en 1900
il est professeur de latin aux Facultés catholiques de Lyon. On lui confie la responsabilité de l’Institution Leidrade, ancien petit-séminaire de la primatiale Saint-Jean et des trois autres petits séminaires du diocèse. Vicaire général en 1906, il est à la direction de l’enseignement secondaire. « Prêtre humaniste » au jugement de Jules Monchanin qui fait sa connaissance en 1911, il visitait régulièrement tous les établissements d’enseignement secondaire du diocèse, connaissait tous les élèves par leur nom et présidait avec une certaine sévérité aux examens de fin d’année. En 1910 il est choisi pour devenir le quatrième recteur des Facultés catholiques de Lyon, il le restera jusqu’en 1945. La même année 1910, il est fait Prélat de Sa Sainteté. Il présidera à l'extension de l'institution, avec l'ouverture de l'institut de chimie industrielle en 1919 et celle des facultés de droit canon et de philosophie en 1935. Orateur écouté ("il excellait dans l'homélie", au dire du Père Henri de Lubac), il défend avec fougue le catholicisme et ses institutions, l’enseignement chrétien en particulier.
Si nous trouvons peu de documents sur les périodes tardives, nous vous invitons à contacter l'Association des anciens maîtres et élèves de l’institution Leidrade, active dans la préservation de la mémoire de l'institution. On trouve une histoire succincte de celle-ci sur leur site, qui s'intéresse notamment à la période d'après la révolution :
Après la tourmente, en 1803, le vicaire général Courbon chargea M. Ducreux d'ouvrir un petit pensionnat destiné à desservir le chœur de Saint-Jean, puis, en 1809, le cardinal Fesch racheta de ses deniers la Manécanterie devenue bien national, et l'y installa. Ainsi ressuscita « l'école de chant et de cérémonie » de la cathédrale, que Monseigneur de Pins parvint à préserver de l'Administration qui y voyait un collège déguisé. Se développant, et étouffant dans ses murs étroits, elle put, en 1844, traverser la place et occuper l'hôtel de Chevrières. En 1868, enfin, le cardinal de Bonald put attribuer à l'Antiqua Leidradi Schola le titre et la qualité de petit séminaire. Désormais partie intégrante du séminaire, la maîtrise avait trouvé l'organisation qu'elle allait garder pendant un siècle, jusqu'à la disparition du petit séminaire, en 1968, qui devait donner à M. J.F. Duchamp l'occasion de faire renaître une fois encore, par étapes, les Petits Chanteurs de Saint-Jean. Mais « ceci est une autre histoire ».