Dans l'eau, est-ce qu'une personne "tronc" flotte mieux qu'une personne avec tous ses membres ?
Question d'origine :
Dans l'eau, est-ce qu'un homme ou une femme tronc flottent mieux qu'une personne avec tous ses membres ? Comme il y a moins d'os et de muscles, qui sont des éléments lourds qui font couler, ont-ils plus de chance de survivre à une noyade ?
Et si oui, est-ce qu'il ou elle coule ?
Merci à vous.
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Réponse du Guichet
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La flottabilité du nageur est « fonction de la densité du sujet et du milieu » et répond au principe de la poussée d'Archimède.
Bonjour,
Vous nous avez interrogés la semaine dernière sur la « possibilité de taser un tétraplégique » et cette récente demande nous surprend pour ne pas dire qu’elle nous questionne…
Ceci étant dit et pour vous répondre, il importe de souligner que la flottabilité du nageur est « fonction de la densité du sujet et du milieu » et n’est donc pas nécessairement liée à un handicap.
Ainsi, le magazine ça m’intéresse présente un article, « certaines personnes flottent-elles mieux que d’autres ? » dans lequel il explique le phénomène de la flottaison :
Vous l’avez sûrement remarqué à la piscine ou à la mer : certaines personnes flottent mieux que d’autres. Pourquoi ? Parce que notre morphologie détermine la densité de notre corps, c’est-à-dire sa masse par rapport à son volume, et donc l’efficacité de la poussée d’Archimède. Parmi les différents facteurs : la proportion de masse adipeuse par rapport à la masse musculaire. La masse volumique de la graisse est d’environ 0,9 kg par litre, celle du muscle de 1,7 kg par litre.
Le gras fait flotter
Les personnes plus grasses flotteront donc mieux, c’est le cas des femmes. Ces dernières bénéficient également d’une meilleure stabilité en position horizontale car leur centre de gravité est situé au niveau du nombril du fait de leur bassin plus large. Les hommes sont désavantagés par leur cage thoracique plus grande : déséquilibrés, ils ont les jambes qui coulent. Enfin, les personnes à peau noire flotteraient moins bien du fait d’un épiderme plus épais, d’un volume pulmonaire plus petit et d’un pourcentage supérieur d’os compact.
Futura Sciences présente un comparatif et dédie un article sur « le corps humain des femmes flottent mieux que les hommes » :
C'est la densité qui donne une idée du poids (ou de la masse) d'un corps en fonction du volume qu'il occupe. Ainsi, la densité de notre corps y est pour beaucoup dans notre capacité ou non à flotter. La densité de la graisse oscille entre 0,85 et 0,95 ; celle du muscle est de l'ordre de 1,087 et celle des os varie entre 1,105 et 1,8.
Le corps des femmes est composé en moyenne de 23 % de graisse et de 28 % de muscle. Le corps d'un homme contient 15 % de graisse et 35 % de muscle. Résultat : la densité du corps d'une femme est de l'ordre de 0,87 et celle du corps d'un homme de 0,98. La faute aux hormones sexuelles. Les femmes flottent donc mieux que les hommes. Et d'autant mieux du fait d'une répartition assez uniforme de la graisse dans leur corps (poitrine, fesses, cuisses).
Améliorer sa flottabilité
Au-delà de cette différence homme-femme, certaines astuces peuvent nous permettre de mieux flotter. Si la graisse nous aide à mieux flotter, il n'est tout de même pas conseillé d'en accumuler dans notre corps !D'autres techniques se révèlent plus efficaces et sans danger. Garder de l'air dans nos poumons, par exemple, nous permet de mieux flotter (un peu comme un ballon bien gonflé qu'il est difficile d'immerger), surtout pour celles et ceux d'entre nous qui jouissent d'une importante capacité pulmonaire et/ou d'une densité osseuse plus faible que la moyenne.
De même, répartir notre poids à la surface de l'eau est plus efficace que de se mettre en boule. Enfin, pensez à vous relaxer car des muscles contractés nuisent à la flottabilité.
Nous vous laissons aussi regarder une publication sur la nage et le handicap.
Par ailleurs, nous tenons à attirer votre attention sur divers exploits. En effet, Philippe Croizon, amputé des quatre membres, a réalisé diverses traversées dont la traversée de la Manche en 2010 et celles de 4 détroits en 2012 dont le Détroit de Béring dans une eau à quatre degrés. (voir par exemple l’article publié dans Le Monde).
Plus récemment le nageur quadri-amputé Thoé Curin a traversé le lac titicaca sur 122 km. L’exploit est relaté dans divers journaux dont Le Figaro.