Je cherche des informations sur le moulin de Veules-les-Roses
Question d'origine :
Bonjour,
Toutes les informations sur le moulin de aïeux situé à veules les roses disent que de l'huile y était fabriqué mais sans préciser faite à partir de quoi. Arrivez vous à trouver l'information quelque part ?
Merci par avance pour votre recherche !
Maïro
Réponse du Guichet
Nous n'avons pas trouvé quel type d'huile était produite dans le moulin des aïeux spécifiquement. Pour le savoir, il faudrait poursuivre plus avant vos recherches aux Archives départementales de Seine-Maritime.
Toutefois, plusieurs pistes nous laissent penser qu'il devait s'agir d'huile de colza voire de lin.
Bonjour,
Tout d'abord, voici quelques précisions historiques sur ce moulin :
« Le moulin pourrait bien avoir existé dès le XVIIe siècle mais aucune trace écrite ne permet de l'affirmer » indique [son propriétaire, Claude Berville], prudent. Les premiers documents trouvés indiquent qu'un certain Marin Petit a acheté, en 1748, ce moulin à huile au Sieur Angot qui l'avait abandonné durant dix ans. Revendu à la veuve Chevalier, il devient moulin à blé et tourne jusqu'en 1952, date du décès d'Auguste Blondel, que les anciens du village ont bien connu car, selon la formule, « Les hommes se réunissaient au moulin, les femmes au lavoir ».
Du bois, du métal et des pierres meulières
Lorsqu'en 1998, les époux Berville le rachètent, ils décident de le garder « dans son jus ». Construit en grès, silex et briques et coiffé d'un toit en ardoises, ce moulin à blé est l'unique représentant local à avoir son équipement complet. Le tronc d'arbre (en chêne massif !) tournant et la roue hydraulique ont été restaurés en 2002. Pour l'entretien d'un tel ouvrage, le propriétaire apprécie « avoir le label Fondation du patrimoine qui apporte un peu d'eau au moulin, sous forme de réduction d'impôts » .
Après avoir emprunté un escalier raide qui mène au premier étage, le visiteur peut découvrir les deux énormes meules de gypse dur, pesant 2,5 tonnes chacune, qui concassaient et broyaient le blé. « L'ensemble de l'atelier devait être aligné au millimètre près pour fonctionner et nécessitait deux personnes à temps plein, le meunier et son garde moulin » .
La minuscule chambre du chasse-moute est restée en l'état : un châlit de bois recouvert d'une toile pour la couche, une étagère pour poser les godets en cuir et une trappe qui donnait sur l'étable pour chauffer la pièce !
source : Un moulin encore tout équipé ! / Paris-Normandie - samedi 13 août 2016
D'après un panonceau trouvé lors d'une visite virtuelle :
Moulin des Aïeux ou des Ayeux
Marin Petit, possédait en 1748 un moulin à huile «ci-devant au sieur Angot qui l’avait abandonné l’ayant laissé en chômage pendant 10 ans à cause des débordements d’eau ». Le moulin revendu à la veuve Chevalier, elle lui rendit sa fonction de moulin à blé en 1806.
Ce moulin changea de propriétaire 1755 à 1780 Pierre-Marin Petit, 1820 à 1832 De Roquigny, 1860 Leseigneur, 1874 Martin Guesnel, 1911 Auguste Blondel.
Ce moulin réglé par un arrêté préfectoral le 12.07.1822 est resté dans le patrimoine de la famille Blondel.
Le moulin est racheté par M. et Mme Claude Berville en mai 1993, moulin de blé, seul à présenter encore un équipement complet. Il vient d’être restauré avec une roue hydraulique et un arbre tournant neufs, terminés en 2002. Son grand rouet en bois est assez remarquable.
[faute de pouvoir lire distinctement ce panneau, quelques erreurs ont pu se glisser dans notre transcription]
Quel type d'huile fut produite dans ce moulin ?
Au XIIIe siècle déjà, le lit de la Veules héberge deux moulins à eau, appartenant au père abbé de l'abbaye bénédictine de Fécamp, seigneur de Veules. Ainsi qu'un moulin de mer qui fonctionnait grâce à un bassin fermé piégeant l'eau à marée haute. Érosion côtière oblige (la falaise recule de 20 cm par an), il n'en reste aucun vestige. « Ces moulins servaient à moudre le blé et la rabette, chou-rave ressemblant au colza dont on extrayait l'huile, et aussi à fouler le lin », expliquent Bernadette et Dominique Chaignet, membres de l'Association pour la sauvegarde du patrimoine veulais.
À la Révolution, les droits féodaux étant abolis, on assiste à une prolifération du nombre de moulins. Mais certains ne connurent qu'une existence éphémère, faute d'eau en quantité suffisante. L'un d'eux, bâti au XVIIIe, le moulin des Aïeux, produisit de l'huile puis moulut du blé jusqu'en 1952 (visible depuis la berge). À la fin du XIXe, on installa à Veules une turbine hydraulique dite Fourneyron (encore visible) de façon à alimenter l'éclairage public et quelques maisons particulières.
source : La Veules, plus petit fleuve de France / SERGENT Denis - La Croix, no. 40272 - mercredi 26 août 2015
L'huile de colza est également mentionnée dans ces documents :
- Patrimoine de Veules-les-Roses
- Dépliant : Veules Les Roses Circuit du plus petit fleuve de France
- Bulletin de liaison : histoire, archéologie, ethnographie / Centre havrais de recherche historique Les Amis du vieux Havre
Mais il possible que d’autres types d’huiles aient été fabriquées :
L’huile elle-même, qui était de colza, d’oeillette, de lin ou éventuellement de quéloque (moutarde sauvage), non seulement servait à l’alimentation, mais surtout à l’éclairage dans les grassets où trempait une rustique mèche de jonc, en attendant la lampe Carcel qui était un énorme progrès.
source : La Normandie traditionnelle / Fernand Lechanteur
Nous vous conseillons de poursuivre vos recherches aux Archives départementales de Seine-Maritime pour en savoir plus.
A lire aussi : Moulins Normands / Patrick Sorel
Bonne journée.
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