Quelle est l'histoire de la piscine de Monplaisir ?
Question d'origine :
Bonjour,
j'aimerais connaitre l'histoire de la piscine de Monplaisir. J'ai entendu dire qu'elle aurait été créée par un fabricant de lingerie et maillots de bain pour faire la promotion de ses produits, est ce vrai ? qui était-ce ? et de quand date cette piscine ? quand a t elle été fermée et pourquoi ?
merci
Réponse du Guichet

Bonjour, vous souhaitez connaître l'histoire de la piscine de Monplaisir, voici le résultat de nos recherches.
Bonjour,
L'histoire de la piscine Monplaisir est liée à celle de la famille Neyron Champollon, qui a créé l'entreprise Rasurel, spécialisée dans le textile, et plus particulièrement la lingerie et maillots de bain.
Louis Neyron, né à Nantua en 1856 dans une famille de notaires, va s'orienter à la fin de ses études de droit vers l'industrie textile. Il crée en 1882 sa première entreprise, puis rapidement la "Société du Docteur Rasurel", qui deviendra "Rasurel".
D'après ce site :
Il fabrique un fil de laine d’Australie associé à la ouate de tourbe de Hollande, fil qui est tricoté à la machine donnant un tissu de maille. Dans ce matériau novateur, isolant, antiseptique et souple, il va créer des draps, couvertures puis tout une gamme de sous vêtements que porteront des millions de Français durant des générations. RASUREL exportera dans le monde entier. A l’aube du 20e siècle, Louis NEYRON a acquis la notoriété d’un grand capitaine d’industrie.
Après un premier mariage avec Eugénie du Louvat de Champollon, duquel il sortira veuf, il épouse en secondes noces sa sœur, Marie Félicie du Louvat de Champollon, en 1887. Ils auront deux garçons et deux filles. Jacques Neyron, l'un des deux fils, était pressenti pour reprendre la direction de l'entreprise familiale, mais suite à son décès brutal durant la Bataille de la Somme, en juin 1940, c'est son frère, Pierre, qui en héritera.
Pierre Neyron était une personnalité hors norme, créative. Un athlète complet –équitation, natation, nautisme, ski, etc…- qui va développer la marque vers le Sportswear à coup d’opérations publicitaires sensationnelles, d’insertions dans les magazines, de textes peints sur les façades des maisons le long des routes de France. Il se retire en vendant la marque à Messieurs BUGNON, propriétaires de LEJABY. Cette Société, malgré plusieurs changements de propriétaires conserve encore le nom de la marque RASUREL pour les maillots de bain à un haut niveau de qualité fabriqués en France.
Quant à l'histoire de la piscine de Monplaisir, voici ce que nous avons trouvé sur le site de l'Inventaire général en Auvergne-Rhône-Alpes :
Localisé avenue des Frères Lumière, ce site constitué d’une villa, de 2 bassins de nage, d’un bâtiment théâtre et d’un parc arboré, était l’ancienne propriété de la Famille Neyron Champollon, créateur de l’entreprise Rasurel. Située dans une des plus vastes propriétés du quartier, la maison est implantée sur une parcelle du lotissement des Tournelles, là où le baron avait fait bâtir sa « maison témoin » dont il ne reste a priori rien aujourd’hui. Pierre Neyron de Champollon industriel et grand sportif (1896-1974), créateur des usines Rasurel, fabricant de sous-vêtements et de maillots de bains habita la demeure et fit construire dans les années 1930, deux piscines une d’été et l’autre d’hiver qui ont été en fonction jusqu’à la fin de l’année 2013 ainsi qu’une salle prévue pour les défilés des collections. Les bassins créés servaient de bancs d’essais. La grande salle rattachée à la piscine avec sa scène permettait l’organisation de défilés.
En 1962, cette demeure bourgeoise est totalement rénovée et très largement modifiée dans son aspect intérieur et extérieur, dépose de la toiture et création d’un niveau supplémentaire, pour accueillir la Maison des Jeunes et de la Culture du quartier Monplaisir. Ce projet s’inscrit dans un projet global de développement des M.J. C. au niveau national, initié en 1959 par Maurice Herzog (alpiniste lyonnais) devenu secrétaire d’État à la jeunesse et aux sports.
En 1997, (cet équipement devenant obsolète devant l’afflux des adhérents), est réalisée une extension de 1 400 m² à l’ouest de la parcelle sur l’ancien tènement des usines de salaisons Morey par les architectes Anne Burlat et Gérard Cuzin, dans le même temps la véranda de la villa est démolie. Cette extension comprend, une salle de spectacle, des salles de sport et d’activités, d’un bar-restaurant. Aujourd’hui, 22 administrateurs, 17 permanents, 2 300 adhérents (venant de toute la ville de Lyon) accompagnent ce grand équipement de quartier. Deux bassins de nage pratiqués différemment : celui d’été a un usage de piscine municipale et celui d’hiver est géré par la MJC pour les cours de natation des adhérents et d’un public scolaire (beaucoup de succès : 500 adhérents rien que pour cette activité).
Contexte : 2 bassins, un extérieur et un intérieur amenés à disparaître dans un projet de restructuration des espaces extérieurs de la MJC. Fermeture de la piscine au regard de contraintes de sécurité, en effet le bassin intérieur ne répond plus à la réglementation EPR (Établissement Recevant du Public).
Deux bassins de nage qui disparaissent du 8e arrondissement, où il ne restera que la piscine d’été de Mermoz.
Pour quel programme ? Évolution du bâti pour l’accueil d’activités de la MJC sans activités de natation comblement des deux bassins.
Nous avons trouvé, dans notre base Photographes en Rhône-Alpes, cette photographie de l'inauguration de la piscine de Monplaisir après rénovation, en 1965 :
Dans un article du journal Le Progrès, daté du 28 mai 2014, "Clap de fin pour la piscine de Monplaisir qui boit la tasse", nous pouvons lire :
La piscine de Monplaisir fermera définitivement le 31 mai en raison d’importantes infiltrations du bassin intérieur. Explications.
A l’heure où l’augmentation des tarifs des piscines fait toujours des vagues à Lyon et notamment lors du dernier conseil municipal en date de ce lundi, une bien mauvaise nouvelle est tombée à propos de la piscine Monplaisir-Lumière qui va fermer ses portes le 31 mai.
Le bruit courait déjà depuis quelque temps que cet espace nautique avenue des Frère-Lumière perdait une dizaine de mètres cube d’eau par jour. Si la mairie centrale par la voix de son nouvel adjoint aux sports, Yann Cucherat, n’a pas confirmé la dite perte, en revanche, il n’a pas lésiné sur la solution à adopter : « C’est un problème d’étanchéité du bassin intérieur constaté depuis déjà longtemps. En 2012, une étude des services techniques de la ville a été réalisée. Aujourd’hui, on observe d’importantes fissures dans la façade du mur extérieur. Le phénomène s’est amplifié et pose de réels problèmes de sécurité. Outre ces infiltrations, il faut également noter que le bassin n’est plus aux normes. Bref, les travaux envisagés sont bien trop lourds à supporter pour la ville, laquelle a déjà dépensé 69 millions d’euros de rénovations pour ses piscines. On ne va pas gaspiller l’argent public » a souligné l’adjoint aux sports.
Ce sont donc des problèmes techniques et de sécurité non supportables financièrement par la ville de Lyon qui ont mis fin à l'existence de cette piscine.
Espérant avoir répondu à vos questions, nous vous souhaitons une bonne journée.
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