Femme de lettres portugaise (Casalda Marquinheira, Arruda dos Vinhos, 1892 – Lisbonne 1958).
Ses recueils de poèmes, publiés sous le pseudonyme de João Falco (Un jour et un autre jour, 1926 ; Solitude, 1939 ; Une vie commence, 1940), et ses chroniques (Cette ville, 1942 ; Tout titre fait l'affaire, 1959) l'imposent comme une personnalité atypique dans les lettres portugaises. L'aspect autoanalytique de son œuvre (évident dans Revenir en arrière pourquoi ?, 1956) se mêle à l'observation sociale : elle dépeint souvent les gens du peuple pris dans les rouages de la civilisation bourgeoise (Chroniques de la montagne, 1962) et évoque la prise de conscience progressive de la condition féminine dans la société portugaise.
Quelques mots également dans La Littérature portugaise de Georges Gentil et Robert Bréchon, que nous ne possédons pas mais dont on peut lire quelques extraits sur Google livres. L'autrice est d'abord mentionnée parmi les contributeurs de la "seconde génération moderniste" de la revue Presença sous son pseudonyme masculin João Falco. La seconde mention est un peu plus étoffée et a le mérite de contenir une citation traduite :
Irène Lisboa, pédagogue de profession et auteur de livres pour enfants, a une simplicité qui contraste avec l'emphase de beaucoup de ces prédécesseurs. On l'a comparée à Katherine Mansfield, à Amiel, à Kierkegaard ; elle semble plus proche du Dostoïevski du Souterrain, et de Kafka. Foncièrement citadine, elle est attachée à la ville dont elle porte le nom [Lisbonne, donc]. Sentimentale cérébrale, comme Pessoa, elle a écrit des Petits Poèmes mentaux. On pourrait voir dans ce texte intitulée Bagatelles un énoncé de son Art poétique :
[...]
"Ce livre, comment l'écrire ?
La passion, la folie, l'excès, le doute, l'interrogation, l'affolement,
il faut les respecter
en faire toute une culture.
Ils seront sa beauté, sa raison."
On n'est pas loin de penser aujourd'hui que, par son art de l'effacement et son goût du fragment, dont elle fait toute une esthétique, Irène Lisboa est la plus authentiquement "moderne" des écrivains du second modernisme.
Enfin, une fiche du Dictionnaire universel des créatrices (payant) lui est consacrée.
Selon la catalogue de la BnF, aucune de ses oeuvres n'a été traduite à ce jour en français. Si vous souhaitez toutefois en apprendre plus sur elle, il reste possible de traduire, par exemple, sa page Wikipédia en portugais, très riche. Des traducteurs en ligne tels que Google translate ou encore DeepL peuvent vous y aider.
Bonne journée.