Pourquoi les boudins antillais sont-ils plus petits que les boudins de métropole ?
Question d'origine :
Pourquoi les boudins antillais sont toujours plus petits que les boudins français de métropole ?
Réponse du Guichet
Nous n'avons pas trouvé de raison particulière à la petite taille du boudin créole, chaque boudin français ayant ses propres caractéristiques. Peut-être est-il plus pratique à manger ainsi lors de l'apéritif accompagné d'un verre de punch ?
Bonjour,
Une chose est certaine : votre question ne manque pas de nous mettre en appétit !
Pourquoi les boudins antillais sont-ils plus petits que les boudins de métropole ?
On vous dirait bien que ce n'est pas la taille qui compte mais vous attendez probablement une réponse plus à propos.
L'explication est probablement d'ordre culturel.
En France, il existe plus d'une vingtaine de variétés régionales de boudins noirs, chacune ayant ses spécificités de taille, de forme et de composition. Résultat de décennies voire de siècles d'héritage, chaque spécialité culinaire a ses propres caractéristiques résultant de traditions et coutumes transmises de génération en génération.
Malgré nos recherches, nous n'avons pas trouvé de raison particulière à la petite taille du boudin créole. Nous pouvons toutefois émettre une hypothèse qui n'engage que nous : dans les Antilles, le boudin créole est généralement consommé pendant l’apéritif ou en entrée avec un verre de punch. Sa petite taille pourrait alors faciliter sa dégustation.
Petite précision : le boudin créole est confectionné à partir de sang de porc, de pain rassis, de cives et d’épices sans oublier le piment antillais. Il fait partie des principaux mets consommés à Noël.
Nous vous invitons à découvrir les différentes variétés de boudins français en consultant ces sites internet :
- Un tour de France des Boudins.
- Tiens, voilà du boudin ! Et ils sont légion…
- Les charcuteries de montagne (lire page 51 et suivantes)
- Histoires de boudin / Sophie Ginoux
Ce dernier article retrace l'histoire du boudin. En voici un extrait :
Vieux comme le monde ou presque, le boudin fait partie de la grande épopée alimentaire des hommes. Associé à plusieurs cultures culinaires, décliné de multiples manières, il a autant nourri les estomacs que les imaginaires. Il méritait donc bien que nous plongions dans son histoire, faite de traditions, d’innovations… et de beaucoup de passion !
La légende veut qu’un cuisinier de la Grèce antique, Aphtonite, soit l’inventeur du boudin noir. Mais l’utilisation du sang de porc à des fins culinaires remonte fort probablement à bien plus longtemps, puisque la domestication du sanglier, rebaptisé porc, date de 8000 ans avant notre ère. Faute de traces écrites, on prête aux héros légendaires de l’Odyssée, ainsi qu’aux Spartiates, la préparation de brouets noirs faits de sang de porc cuit avec du gras et du vinaigre. Nul ne peut dire en revanche quand l’idée d’utiliser les boyaux du porc comme poche pour contenir cette préparation émergea.
Qu’importe, on sait que les conquérants vikings, implantés des deux côtés de la Manche, dont la Normandie en France, ont popularisé ce mets que l’on prononçait à l’anglaise « boudine », un mot qui désignait aussi à l’époque un gros ventre, une bedaine. Lors de la « tuade du cochon », le sang était ainsi toujours récupéré pour faire du boudin noir, dont la recette — ⅓ de sang, ⅓ de gras et ⅓ d’oignons — a traversé le temps. Quant au boudin blanc, constitué de viande blanche, de gras, d’oeufs, de lait et de garnitures diverses, son invention ne date que du siècle des Lumières.
Bonne journée.