Pourquoi certaines rues sont appelées "Cours" et pas "boulevard" ou "avenue" ?
Question d'origine :
Bonjour à toute l'équipe,
Savez-vous pourquoi certaines rues sont appelées "Cours" et pas "boulevard" ou "avenue" ? Spécificité lyonnaise ?
Merci de votre réponse... si vous l'avez et bonne journée
Nadine
Réponse du Guichet
Originellement un boulevard désignait un terre-plein d'un rempart, le terrain et avenue un lieu par lequel on arrive. Au milieu du XIXe siècle, boulevard est devenu un synonyme d'avenue. L'utilisation du terme "cours", désignant une « longue et large avenue » semble apparaître sous Marie de Médicis.
Bonjour,
Cette question nous a souvent été posée et nous vous renvoyons donc vers celles-ci (attention certains liens ne fonctionnent plus) :
cours et avenue
rue, avenue ou boulevard?
cours et avenues à Lyon
Nous citions les définitions apportées dans divers dictionnaires dont le Dictionnaire historique de la langue française :
AVENUE n. f. est la substantivation du féminin de ce participe. Le mot signifie anciennement (1160) « approche, venue » (d’envahisseurs, etc.) » et ceci jusqu’au XVIe siècle. C’est alors qu’il prend une valeur spatiale : avenue (av. 1475, Chastellain) désigne un lieu par lequel on « advient », on arrive, c’est-à-dire une porte, un passage, une ouverture en général. D’où le sens figuré de « voie d’accès » (déjà chez Montaigne). Courant à l’époque classique, ce sens se spécialise (1611) pour « allée* (autre participe passé substantivé) bordée d’arbres ». A cette acception s’ajoute (fin XIXe s.) celle de « large voie urbaine », en concurrence avec boulevard (qui a changé de sens).
COURS : Le sens de « longue et large avenue », purement spatial, peut être daté de 1616, date de l’établissement, par Marie de Médicis, d’une allée appelée plus tard Cours-la-Reine à Paris. Il subit certainement l’influence de l’italien corso.
Corso n. m. à lui-même été repris tel quel en français avec le même sens (1807), et étendu à un défilé de chars lors d’une fête (1846). Par exemple dans corso fleuri.
Le cours apparaît comme une« longue et large avenue".
Le Boulevard est une "large rue souvent bordée d’arbres (à l’origine sur l’emplacement d’anciens remparts)".
L'emploi de ces termes semble couvrir l'ensemble du territoire en France et n'est peut-être pas spécifiquement lyonnais mais il faudrait effectuer des recherches villes par villes.
Pour compléter ces premières informations, nous nous sommes tournées vers les dictionnaires de géographie.
Ainsi le Dictionnaire de l'urbanisme et de l'aménagement désigne :
Avenue : terme formé sur le participe passé du verbe avenir (du latin advenire), il désigne d'abord, au propre et au figuré, le chemin par lequel on arrive à un lieu ou à une destination, puis par extension l'allée d'arbres menant à un château et enfin une longue voie urbaine bordée d'arbres. Dans cette acceptation, l'avenue issue de l'art des parc et des jardins est une création de l'âge classique (Versailles, par exemple) qui accueille la circulation des carrosses, les défilés militaires, les fêtes urbaines et se trouve connotée par l'apparat. Cette traduction de prestige a été poursuivie par l'urbanisme du XIXe siècle. Elle est illustrée en France par le Paris de Haussmann qui créa des "systèmes" d'avenues, autour de places et de ronds-points et fit des avenues de l'Impératrice (aujourd’hui Avenue Foch) et des Champs-Élysées des modèles, copiés dans le monde entier ...
Boulevard : de l'allemand Bollwerk, ouvrage de défense, fortification (XVe siècle) ce terme signifie d'abord le terre-plein d'un rempart, le terrain occupé par un bastion ou une courtine. Par extension, il désigne ensuite la place forte, puis la promenade ou la large voie de circulation plantée d'arbres qui, sur l'emplacement de ses anciens murs ou fortifications, fait le tour d'une ville. Dans cette acceptation, la seule en usage aujourd'hui, les premiers boulevards datent de l'âge classique (cf. à Paris les "grands boulevards crées sous Louis XIV). Au XIXe siècle, la démolition systématique des anciens remparts a permis, à travers l'Europe, la création généralisée de boulevards.
A paris, Haussmann a achevé l’œuvre entamée sous l'Ancien régime. Mais il a fallu attendre la démolition de l'enceinte de Thiers (1920) pour que Paris soit entouré d'une deuxième ceinture de boulevards, dits extérieurs ou des maréchaux (...) Par abus de langage, depuis le dernier tiers du XIXe siècle, boulevard est devenu synonyme d'avenue, comme en témoigne la relation, par Hausmann, du tracé de "deux boulevards de quarante mètres de largeur, partant du pont de l'Alma : savoir l'un nommé depuis lors avenue de l'Alma ..."
Le Dictionnaire. La ville et l'urbain complète cette première définition de boulevard mais n'apporte aucun élément pour "cours" ou "avenue".
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