Comment les platanes, enchâssés dans le goudron, trouvent-ils suffisamment d'eau ?
Question d'origine :
Comment les platanes des quais de Saône ou du Rhône trouvent ils suffisamment d'eau alors qu'ils sont enchâssés dans le goudron ?
Réponse du Guichet
La vie des arbres urbains est difficile mais cela va en s’améliorant… lentement.
Bonjour,
Les arbres ont besoin, comme l’explique la vidéo suivante, d’une certaine surface et profondeur de terre pour se nourrir. Cela nécessite des précautions lors de la plantation en zone urbaine, dont la plus connue est celles des «tours d’arbre» qui se retrouvent dans le mobilier si caractéristique de nos villes.
Les platanes, et plus généralement les arbres urbains, plantés dans des espaces imperméabilisés (enrobé(s), béton(s), terre battue…) sont des végétaux, comme l’explique cet article de Reporterre dont la qualité de vie est plus ou moins dégradée. Tous.tes les acteur.rice.s de l’urbanisme et des espaces verts urbains s’accordent sur ce point.
D’ailleurs la Ville de Lyon fournit un guide proposant des conseils permettant de mieux protéger les arbres déjà en place. Elle a signé une charte spécifique en 2017: «la charte de l’arbre».
Comme nous l’explique une agente du service «Innovation et Transition écologique» de la Ville de Lyon, les platanes des quais du Rhône ou de la Saône sont des arbres anciens qui ont été plantés il y a longtemps et dans de bonnes conditions. Ils ont pu ainsi développer un réseau racinaire qui leur permet d’aller chercher la plus grande partie de l’eau et des nutriments dont ils ont besoin grâce à des sources secondaires.
Actuellement, l’imperméabilisation des sols, en plus de réduire leur accès à l’eau, a tendance à les bruler du fait de la réverbération et de la chaleur emmagasinée. La Métropole de Lyon et les collectivités participantes ont engagé un processus de dés-imperméabilisation des sols qui bénéficiera aux habitant.e.s et qui permettra aux arbres de retrouver une meilleure qualité de vie. Ce processus demande de prendre certaines précautions regroupées dans le livret «Arbre de pluie», afin de ne pas blesser les arbres déjà en place.
Pour finir, il existe des notes d’espoir et de résistance à la bétonisation, à l’image de ces arbres qui poussent spontanément en se glissant dans les interstices urbains.
Toute ressemblance avec certains quartiers de Lyon ne serait que pure coïncidence…
Schuitenment vôtre,
Vous pourrez trouver à la bibliothèque des livres sur le sujet :
Gestion différenciée écologique des paysages, parcs et jardins: aménagement urbain et biodiversité de Franck Jault et Alain Divo
La permaculture urbaine, sociale et économique : stratégies pour une transition socio-écologique de Steve Read
Vers une cité végétale de Luc Schuiten et texte de Pierre Loze