Qu'est devenu le projet de constitution d'un troisième Empire ?
Question d'origine :
Bonjour,
Ma question est la suivante : Qu'est devenu le projet de constitution d'un troisième Empire?
Dans Son Altesse le Prince impérial, le Journal de Fidus, Souvenirs d'un impérialiste, Histoire illustrée de Seine-et-Marne et autres, on apprend que le Prince impérial avait confié, en 1878, à trois personnes de confiance - le baron Tristan Lambert, le journaliste Eugène Loudun et le cardinal de Bonnechose - la rédaction d'un plan de Constitution, en vue de son retour prochain en France. Loudun publie deux mémoires écrits de la main du Prince, mais il ne s'agit en rien du projet proprement dit; ce sont quelques pages devant servir d'indication à la rédaction de la Constitution future. On sait que Loudun a conféré plusieurs fois avec les deux autres personnages susmentionnés; qu'un plan était prêt et rédigé. Seulement ce plan, sous la forme de titres, chapitres et articles, demeure introuvable. Peut-être repose-t-il parmi les papiers de l'un de ces trois personnages, je ne le sais pas...
Réponse du Guichet
Nous n'avons pas trouvé mention de conservation de ce projet de constitution.
Bonjour,
Vous semblez avoir d’ores et déjà creusé votre sujet, et consulté certaines sources afin de trouver réponse à votre question.
De ce fait, vous en savez déjà beaucoup plus que nous sur le sujet. Nous avons consulté les biographies du Prince impérial à la recherche d’une mention de la rédaction de cette constitution. Nous n’en apprenons pas plus quant à une potentielle conservation d’un texte quelque part.
Voici ce qu’en dit J.Claude Lachnitt dans son ouvrage Le Prince impérial «Napoléon IV» :
«En 1878, avec son ami Tristan Lambert qu’il a invité à Camden pour un séjour de plusieurs semaines, Louis travaille à l’élaboration d’un «Mémoire pour servir d’indication à la rédaction d’une Constitution impériale.» Le jugement sévère qu’il porte sur la démocratie parlementaire, et sur l’application au gouvernement du pays des articles de la Constitution de 1875, l’amène à en prendre systématiquement le contre-pied.
Il faut voir dans ce texte d’inspiration nettement réactionnaire, le fruit de la réflexion d’un jeune homme épris d’idéal, respectueux avant tout de l’ordre assuré par l’autorité. Il y a beaucoup de noble ambition dans ces réflexions générales, non abouties, et un ardent désir de contribuer à redonner au pays sa grandeur, mais force est de reconnaître qu’elles sont totalement utopiques.
Le Prince est habité par un enthousiasme généreux qui lui masque la réalité. Militaire dans l’âme, n’est-il pas naturel qu’il place au-dessus de tout les valeurs essentielles des armées, la discipline et le respect de la hiérarchie ? S’il maintient le principe du suffrage universel, il pense en réduire sensiblement l’exercice. S’il reconnaît l’égalité des citoyens devant la loi, il souhaite leur accorder des droits politiques différents.
Aussi envisage-t-il la création d’une nouvelle aristocratie à laquelle seraient réservées les fonctions publiques. Cette aristocratie serait fondée non sur la fortune, mais sur l’intelligence et le mérite. Nullement sectaire, il voudrait maintenir les charges indépendantes du gouvernement, afin que le favoritisme disparaisse et que l’élite de tous les partis puisse servir l’État.
Enfin, il rejette tout ce qui n’est pas scrupuleusement honnête et il ne peut cacher le mépris que lui inspire «une classe de faiseurs d’affaires pour qui la spéculation est une carrière. Ils ont la puissance que donnent d’immenses capitaux. Il faut la ruiner.»
Mais ces réflexions restent confidentielles et ne seront soumises ni à Rouher, ni à aucun dirigeant du parti. Louis ne les communiquera qu’à deux personnalités qui ont sa confiance, dont il va solliciter les avis et éventuellement les suggestions ou les critiques, le journaliste Eugène Loudun et le cardinal de Bonnechose. Dans son Journal de dix ans, le premier ne cache pas son intérêt, on pourrait même dire son enthousiasme, à la lecture de ce projet. Quant au cardinal, Louis se réserve de s’en entretenir avec lui et il a chargé Tristan Lambert de l’inviter à séjourner à Arenenberg.»
Aussi, nous vous conseillons plutôt de prendre contact avec les spécialistes de l’Institut Napoléon : institut.napoleon@gmail.com ou ceux de la Fondation Napoléon. Ils pourront peut-être vous donner quelques pistes afin de répondre à votre question.
Bonnes recherches !
DANS NOS COLLECTIONS :
Ça pourrait vous intéresser :
Quelles sources consulter pour s'informer sur la Révolution...