Quelles confréries existaient en 1832 à Lyon ?
Question d'origine :
Bonjour Madame, Monsieur,
Dans le cadre de l'écriture d'un roman dont l'époque se situe en 1832 sur Lyon, pourriez-vous me préciser les noms de quelques confréries de l'époque. La loi des associations datant de 1901, une confrérie pouvait-elle déjà exister, sinon quelle en était sa dénomination ?
Je vous remercie infiniment d'avance car mon perfectionnisme m'interdit d'écrire n'importe quoi.
Bien cordialement
ZébulonDeLyon
Réponse du Guichet
Il existait en effet des associations ou confréries en 1833, notamment celles liées au mutualisme. L'une d'entre-elles, la "Société des Amis du roi", semble répondre à votre question.
Compte-tenu de votre date (1833), une association en lien avec le mutualisme et les insurrections des Canuts nous semble tout indiquée. L'ouvrage de référence de Fernand Rude consacré au mouvement ouvrier lyonnais (BML, 6900 Z6 RUD, p.64-66; 120-124 et 251-256) fait en effet mention de la Société des Amis du Roi. Cette association dont le but, lors de sa fondation, était politique, fut réorganisée en forme d' "association de bienfaisance et de secours à domicile", sous le nom de "Société des Amis du Roi et de la Religion", dont le règlement, composé de 70 articles, fut rédigé et arrêté le 20 septembre 1817 avant d'être approuvé le 23 septembre par le comte de Fargues, maire de lyon. Cependant, suite à plusieurs grèves des ouvriers chapeliers, l'association attira sur elle l'attention des autorités qui décidèrent donc d'en finir et un arrêté du maire de Lyon, le 25 novembre 1819, ordonna l'interdiction de la société comme "existant sans autorisation légale".
L'année 1827 avait eu le temps de favoriser la naissance ou la renaissance des associations ouvrières de secours mutuels. C'est alors que l'on vit réaparaitre au grand jour la société "Amis du Roi et de la Religion" qui avait cependant continué d'exister dans la clandestinité, malgré les ordonnances d'interdiction, non sans en modifier son titre en "Société de bienfaisance et de secours à domicile des fabricants d'étoffes de soies de la Ville de Lyon - Amis de la Religion et du Roi".
Dissoute en 1831, la société devait par la suite continuer d'exister clandestinement, toujours d'après Fernand Rude (note 1, p.256).
Autour des insurrections lyonnaises vous trouverez encore d'autres sociétés du même type : "L'Ordre des Frères-Unis", fondé par les maîtres et ouvriers tireurs d'or, guimpiers, passementiers et enjoliveurs ; "Les Frères de la concorde" (ouvriers cordonniers), etc.