Antoine Sauzéa a-t-il été membre du Conseil des Cinq-Cents ?
Question d'origine :
La notice biographique stéphanoise sur Antoine Sauzéa le mentionne comme membre du Conseil des Cinq-Cents.
Pouvez-vous me le confirmer?
Réf. de la notice:
Réponse du Guichet
Un ouvrage récent explique qu'Antoine Sauzéa a bien été membre du Conseil des Cinq Cents. Voici ce que nous avons trouvé.
Bonjour,
D’après la liste des députés du Conseil des Cinq Cents publiée par l’Assemblée Nationale, on trouve un Jean-Pierre Sauzéas, mais il ne s’agit pas de l’homme politique que vous recherchez.
Citons l’ouvrage Saint-Etienne et son agglomération à l'aube de la révolution industrielle de Gérard Thermeau :
p. 27 « Les clubs sont saccagés, bancs et tables casés, livres brûlés. Les autorités municipales et le district favorables au fédéralisme se compromettent irrémédiablement. Seuls quelques esprits lucide prennent leurs précautions : Antoine Sauzéa, membre du directoire du département, quitte Lyon le 21 et fait enregistrer, dans sa commune de Valbenoîte, sa désapprobation du nouvel état de chose. »
p. 42 « La plus grande confusion règne chaque année lors des élections départementales l’illustre : en l’an VI comme en l’an VII, une partie de l’assemblée électorale se déclare scissionnaire. Les résultats seront annulés par le gouvernement en l’an VI. Cependant, l’an VII voit l’élection au Cinq-Cents d’un personnage qui annonce un nouvel ordre des choses, Antoine Sauzéa.
La chute du régime et la fin de la Révolution ne soulèveront que peu d’émotion. Après six années de troubles et d’entre-égorgements, les Stéphanois ne rêvent qu’à deux choses ; la paix et l’ordre. »
p. 46 « Son beau-frère Antoine Sauzéa, sera l’inamovible sous-préfet de Saint-Etienne. Issu d’une famille de rubaniers d’une excellente réputation, Sauzéa a fait carrière sous la république bourgeoise, jusqu’à siéger aux Cinq-Cents 4.
[Note de bas de page n°4]: ADL [Archives de la Loire] - 1 M 6 «J’ai aimé et servi la révolution en homme probe ennemie de tous les excès ».
p. 359 « Le premier des fonctionnaires est le sous-préfet, Antoine Sauzéa, qui occupe le poste 14 ans. C’est le cousin germain des Sauzéa de Monteil. Négociant en rubans jusqu’en 1791, il devient membre du directoire du département de Rhône-et-Loire en 1792, évite habilement de se compromettre dans la révolte lyonnaise. Résidant à Valbenoîte il en sera juge de paix de l’an II à l’an VII avant d’être élu aux Cinq-Cents. Très attaché à sa ville, il souffrira d’être exilé à Roanne lors des Cent-Jours. »
D'autre part, dans l’ouvrage La Loire et l'Aigle : les Foréziens face à l'Etat napoléonien / Pascal Chambon ; [publ. par l']Institut des études régionales et des patrimoines on lit p. 82:
« Tout de même, à différents moments de la crise révolutionnaire et dans certaines circonstances, les solidarités avaient transcendé les classes sociales: le fameux député ouvrier Noël Pointe, arrêté et pris en otage par les lyonnais, doit sa libération à ses compatriote stéphanois J.-P. Sauzéa et L. Pleney et peut-être, du maire Praire-Royet. Inversement, Antoine Sauzéa, membre du directoire du département, réussit à enregistrer par la municipalité de Valbenoîte une profession de foi de fidélité à la Convention; texte transmis au président de la dite assemblée par le député Pointe et enregistré au Comité du Salut Public: précautions qui protégèrent l’intéressé, plus tard sous-préfet à Saint-Etienne sous l’Empire. »
Voici un ouvrage qui peut également vous être utile : Saint-Etienne et son district pendant la Révolution de Jean-Baptiste Galley (1902).