Question d'origine :
Comment rassurer une personne proche qui a peur de mourir?
Réponse du Guichet
La peur de la mort est légitime, car elle est abstraite, il est difficile de se la représenter. L'évoquer avec des proches, ou des personnes extérieures comme des professionnels de santé, médecins ou psychologues par exemple, selon le degré de peur ressenti, peut s'avérer bénéfique.
D'après nos recherches, la peur de la mort peut apparaître dès qu'une personne est en âge de se la représenter. C'est donc dès l'âge de 7 ou 8 ans d'après l'article "Peur de la mort : nom, causes, solutions pour la vaincre" que celle-ci peut intervenir. Ce texte explique également que la peur de la mort est "saine et légitime". Elle permet la prudence et la fixation de limites au quotidien. Elle réapparait ensuite dans certaines circonstances, comme le signale le texte "La peur de la mort", comme lors de secousses en avion, ou lorsque nous sommes confrontés à la maladie ou à la mort d'une personne de notre entourage par exemple.
L'aide à apporter à la personne qui a peur de la mort pourra être différente selon son âge.
Lorsque un enfant a peur de la mort
Un enfant prend conscience de la mort vers l'âge de 7 ou 8 ans. A ce moment-là, s'il a besoin d'en parler, des livres existent pour vous aider si vous n'êtes pas à l'aise pour l'évoquer avec lui, par exemple lors d'un deuil, comme l'explique la psychologue Delphine Py dans l'article "Angoisse de mort et peur de mourir : une psychologue nous explique comment les affronter".
Lorsqu'un adulte a peur de la mort
La peur de la mort, chez un adulte, peut principalement se produire lorsqu'une personne ressent les symptômes d'une maladie et va consulter un médecin, ou lorsqu'un deuil survient dans son entourage proche ou est relayé dans les médias d'après l'article "La peur de la mort" de Claude Bersay.
Pour la rassurer, il existe différents moyens :
- Consulter un médecin, et réaliser des examens de santé qu'il lui aura prescrits, pourra rassurer la personne dans un premier temps.
- Si la personne doit subir une opération, s'informer au maximum du déroulement de l'intervention et des risques encourus pourra aussi la rassurer.
- Evoquer des moments de vies (temps passé avec ses proches, activité professionnelle, loisirs...) et les choses accomplies avec ses proches permet, toujours selon ces 3 articles, grâce au contact renouvelé avec son passé, de mieux appréhender l'avenir.
- Parler du thème de la mort et de nos angoisses liées à celle-ci avec notre entourage, et effectuer des démarches administratives en ce sens (testament, demande d'assurance décès...) peut parfois aider à réduire l'appréhension de la mort et de "l'après" pour certaines personnes.
- En accord avec ses croyances, une personne pourra aussi choisir de se tourner vers la religion ou une autre forme de spiritualité pour réduire ses angoisses et envisager "l'après" avec plus de quiétude, et ainsi profiter davantage du temps qui lui est imparti, même en fin de vie.
C'est parfois le sentiment de solitude, et le manque de personnes à l'écoute, ainsi que la souffrance liée à la fin de la vie, qui inquiètent le plus les personnes proches de la mort d'après l'article "La peur de la mort" de Claude Bersay. Être présent au maximum pour une personne en fin de vie, et faire tout son possible pour l'écouter et soulager ses douleurs, dans ce cas, est très important.
La peur de la mort, comme l'explique la psychologue Delphine Py dans le texte "Angoisse de mort et peur de mourir : une psychologue nous explique comment les affronter", peut dans certains cas, s'apparenter à une phobie. Elle s'avère très handicapante au quotidien, car elle peut entraîner de nombreuses situations d'évitements,comme la peur de prendre sa voiture par exemple, car cela pourrait conduire à avoir un accident, susceptible d'entraîner notre mort... Cette peur pathologique s'appelle la thanatophobie.
Elle peut s'exprimer par différents mécanismes de défense :
- des troubles obsessionnels compulsifs (T.O.C.)
- une hypocondrie
- des pensées négatives qui peuvent aller jusqu'à la dépression
- des troubles du sommeil
- des troubles alimentaires
- un trouble anxieux généralisé.
Pour lutter contre cela, la psychologue recommande de pratiquer la "pleine conscience", et de penser à l'instant présent, en essayant de profiter de la vie, tout en restant en accord avec ses valeurs et ses croyances.
Toutefois, une aide extérieure comme la mise en place d'un travail thérapeutique avec un psychologue ou un psychiatre peut s'avérer parfois très utile.
D'après Aline Nativel Id Hammou, elle aussi psychologue et interrogée dans l'article cité précédemment "Peur de la mort : nom, causes, solutions pour la vaincre", cette aide extérieure peut s'avérer tout à fait bénéfique, notamment si l'on utilise les thérapies cognitivo-comportementales (T.C.C.), qui permettent d'après l'article "Thanatophobie" de réduire et de supprimer les symptômes de la phobie en exposant la personne de façon progressive à l'élément qui déclenche sa peur, jusqu'à ce qu'elle réussisse à supprimer cette anxiété.
Les thérapies analytiques comme la consultation d'un psychologue ou d'un psychiatre permettent d'analyser sa peur "en la verbalisant".
Enfin des thérapies comme l'hypnose peuvent parfois permettre de comprendre l'origine de cette peur.
Ce suivi peut parfois s'accompagner de la prescription de médicaments anxiolytiques de façon temporaire, afin de soulager les symptômes anxieux.
En conclusion, nous pouvons retenir que le plus important est de se montrer à l'écoute de la personne et de l'aider au mieux dans les démarches qu'elle estimera les plus adaptées pour soulager sa peur de mourir.
Pour aller plus loin vous pouvez consulter les ouvrages de la Bibliothèque Municipale de Lyon sur le thème de la mort.
Bonne journée.
Cordialement.
L'équipe de la médiathèque du Bachut Santé.