Existe-t-il des mentions de Nicolas Marie Désavinières dans vos ouvrages ?
Question d'origine :
Bonjour,
Hormis l'article du Censeur sur ses "activités" de cambriolage dans les années 1824 à 1827 existe-t-il des mentions de Nicolas Marie Désavinières dans les ouvrages de la BML ? Il n'y a pas de dossier de Cour d'Assises pour 1837 aux Archives Départementales (je pense que les interrogatoires des témoins auquel il est fait allusion auraient été intéressants). Et de toute façon il est mort avant le début du procès au cours duquel son complice principal a été condamné à 10 ans de travaux forcés). J'ai regardé toutes les mentions de son nom dans la presse régionale numérisée, le Censeur, (Numélyo), le Salut Public (Lectura Plus), le journal du Commerce de la ville de Lyon et du département du Rhône (Retronews) et n'ai rien trouvé de plus détaillé et renseigné que l'article du Censeur : https://collections.bm-lyon.fr/BML_01PER0030215672?page=3&query[]=D%C3%A9savini%C3%A8res&hitTotal=5&hitPageSize=10
Merci.
Praline
Réponse du Guichet
Vous avez déjà fait de nombreuses recherches que nous avons essayé de compléter à partir de nos ressources documentaires (presse de l’époque, ouvrages sur le sujet). Toutefois à l’instar des grands criminels dans la région lyonnaise qui ont fait beaucoup couler d’encre dans la presse et qui ont fait l’objet de plusieurs travaux publiés, la vie des petits malfaiteurs tels que Nicolas Marie Désavinières est peu documentée mis à part quelques mentions dans la presse.
Nous avons donc poursuivi vos recherches dans la presse lyonnaise du XIXe, précisément dans Le Courrier de Lyon qui n’est pas accessible en ligne, seulement en local sur un poste informatique dans la salle de la documentation régionale.
Nous avons relevé deux informations concernant le sieur Nicolas Marie Désavinières :
- Courrier de Lyon du vendredi 4 décembre 1836 dans la Rubrique Cour d’Assises. Etat des affaires qui seront jugées dans le 4e trimestre de l’année 1836 : «Nicolas Marie Désavinières: tentative de vol, vols ou complicité de vols commis la nuit dans des maisons habitées à l’aide de fausses clés et d’effraction».
- Courrier de Lyon du 27 janvier 1837 dans la Rubrique Décès les plus notables survenus du 16 au 20 janvier : «Nicolas Marie Désavinières, 52 ans, fabricant d’étoffes, célibataire, place de Roanne».
Ainsi Nicolas Marie Désavinières habitait donc dans le 5e arrondissement, place de Roanne, actuellement place Paul Duquaire en rive droite de la Saône sur le quai Romain Rolland, sur laquelle est installée le Palais de Justice.
Finalement l’article dans le Censeur du 22 juin 1837 que vous avez trouvé sur Numelyo est davantage intéressant en relatant avec précision l’affaire Désavinières-Pitton concernant des vols répétés à l’aide de fausses clés de 1816 à 1836, date de la dernière arrestation de Nicolas Marie Désavinières qui le mènera devant les juges de la Cour d’Assises, avec son complice Pitton.
A partir des indications des lieux des délits commis (notamment dans des magasins de la Presqu’île dans le 1er arrondissement - rue du Plâtre, rue Clermont) indiqués dans le Censeur nous avons fait des recherches dans le Guide de Lyon des faits divers de l’antiquité à nos jours, classés par arrondissement et par rue. Il était fort peu probable que les vols de Désavinières soient recensés dans cet ouvrage, ce qui s’est confirmé.
Aussi, nous vous conseillons de poursuivre vos recherches aux archives départementales du Rhône qui détiennent les archives de la justice et des prisons, notamment les registres d’audience des crimes et délits et les dossiers des enquêtes de police. Toutefois, il s’agira de vérifier si la période est couverte pas ces archives.
Enfin si vous souhaitez approfondir le sujet, notamment sur les aspects des délits et des vols dans la société lyonnaise du XIXe, nous vous proposons la lecture de l’essai de l’historien Alexandre Nugues-Bourchat, La police et les Lyonnais au XIXe siècle : contrôle social et sociabilité.