Question d'origine :
Bonjour, je suis à la recherche de renseignements concernant un livre partition du compositeur Nicolas Kouroff. Je trouve peu d'informations sur lui sur internet, à part que cela aurait été un musicien actif dans les années 30, en France.
Je possède un livre de lui, "Irène", dédicacé de sa main, mais ne parlant pas le russe, mes investigations ne peuvent aller bien loin. Pouvez-vous m'aider, ou m'indiquer à qui je pourrais m'adresser ? Ci-joint quelques photos du livre en question.
D'avance, un grand merci. Cordialement, Yann.




Réponse du Guichet

Nicolas Kouroff, ou de Kouroff (ou "Kouroff" tout court), ou Nikolai Kurov... Si nous n'avons pas trouvé de dates ou de notice biographique sur ce musicien, quelques renseignements glanés dans la presse et vos photographies nous permettent d'esquisser (en pointillés et avec quelques réserves) l'image d'un musicien et chef d'orchestre russe exilé en France.
Bonjour
Nous n’avons pas trouvé d’article ou de notice catalographique consacrés à Nicolas Kouroff (..ou Nikolai Kurov selon la translittération adoptée).
Cela signifie qu’il n’y a pas d’œuvre de/sur ce musicien conservée dans les principales bibliothèques françaises, et que son empreinte comme compositeur n’est sans doute pas - du moins à ce jour - considérée comme majeure.
En revanche, une recherche dans la presse ancienne numérisée sur le site Gallica nous apporte quelques informations sur lui.
Les Annonces de la Seine du 25 mars 1936 mentionnent Nicolas de Kouroff comme «compositeur, chef d’orchestre, demeurant à Clichy (Seine), bd Victor Hugo, n°97».
Il semble avoir été lié à l’industrie du cinéma, puisqu’il était selon Les Annonces… sociétaire de la Société Parisienne des spectacles cinématographiques. Par ailleurs, plusieurs compte-rendus de concerts tenus dans des cinémas du sud de la France (Gaumont à Toulouse, Cinéma des Arènes et Colisée à Nîmes..) dans les années 1920-1930 citent «Kouroff» (sans préciser de prénom) comme chef d’orchestre, et parfois désignent la phalange dirigée comme «Orchestre Kouroff». S'agit-il de la même personne ? On tendrait à le croire.
On peut du moins supposer qu’il faisait partie de ces russes exilés à la suite de la Révolution de 1917, puisqu’on trouve son nom dans une annonce pour un concert au Théâtre Taxim d’Istanbul «en soutien au fonds pour les réfugiés Russes», le 24 novembre 1921. Notons qu’il y apparaît en tant que Nicolas Kouroff, sans particule.
Signalons également que Nicolas de Kouroff apparaît comme affilié à la SACEM sur la liste de l’American Society of Composers, authors and publishers de 1936. Mais la recherche en ligne sur le répertoire de la SACEM ne nous rapporte pas d'oeuvres à son nom.
Concernant votre partition, une collègue russophone que nous remercions vivement nous apprend qu’il s’agit d’une édition datant probablement d’avant la Révolution russe, au vu de sa graphie ancienne. L’œuvre est une comédie musicale en 4 actes intitulée Irène. La musique est de Nikolai Kurov et le livret a été écrit par L. Munshtein.
Elle nous signale également cet article intitulé A Sick Genius? The Critical Reception of Alexei Stanchinsky consacré à l'oeuvre du compositeur Alexei Stanchinsky, au sujet duquel Nikolai Kurov a écrit une critique en 1914 dans un journal moscovite.
La dédicace manuscrite de votre partition s’adresse peut-être (au vu de nos capacité de déchiffrage) à Serge Bessière (1913-1983) musicien avec qui il partage parfois l’affiche de certains programmes (dans l'Ouest Eclair pour des mélodies).
En espérant que ces informations concernent bien toutes la même personne.. Il faudrait pour aller plus loin chercher dans le Web russophone, ce qui n'est pas malheureusement pas dans nos possibilités. Citons tout de même cet article intitulé Живой музей "Дача Константина Коровина" consacré au peintre Constantin Korovine (1861-1939), et traduit par Google. Il y est question de la résidence du peintre, acquise en 1897, et qui vit défiler jusqu'en 1917 ses amis "l'actrice Lyubov Orlova, les compositeurs Sergei Rachmaninov et Yuri Sakhnovsky, l'écrivain Maxim Gorki (...) le critique musical Nikolai Kurov (...)"
Bonne journée