Je recherche la toponymie de ces lieux-dits du Beaujolais
Question d'origine :
Bonjour,
Je vous contacte suite à divers échanges avec les archives de Villefranche sur Saône.
Auriez-vous svp des informations concernant la toponymie des lieux-dits ci-dessous ?
1. Saint-Amour Lieu-dit En Paradis
2. Chénas Lieu-dit Les Darroux
3. Fleurie Lieu-dit La Madone
4. Morgon Lieu-dit Côte du Py
5. Brouilly Lieu-dit Pisse Vieille
6. Moulin-à-Vent Lieu-dit Tour du Bief
7. Morgon Lieu-dit Corcelette
8. Fleurie Lieu-dit Les Moriers
9. Fleurie Lieu-dit La Roilette
Auriez-vous également le classement de 1874, réalisé par Antoine Budker, qui avait établi une classification fine des lieux-dits du Beaujolais ? Ø https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b53030003g#
Merci d’avance.
Cordialement.
Réponse du Guichet
Voici quelques détails relatifs aux histoires qui se cachent derrière le nom de ces lieux-dits viticoles du Beaujolais. Le classement fin de ces lieux dits est retrouvable sur la plateforme de la BML Numélyo, réutilisée et complétée par Vermorel dans son ouvrage "Les vins du Beaujolais, du Mâconnais et Chalonnais" (1894).
Bonjour,
Nous n'avons pas pu retrouver toutes les histoires qui se cachent derrière les noms de ces lieux-dits des vins du Beaujolais. Mais les sites des domaines viticoles ou les sites de négociants/producteurs apportent certaines informations précieuses sur leur toponymie et leur histoire :
- Saint-Amour, lieu-dit "En Paradis" : L'origine religieuse de la toponymie locale est afférente à la création de la commune. Un légionnaire romain du nom d'Amor aurait trouvé refuge dans ce village après avoir échappé à un massacre dans la région du Valais suisse en l'an 283. Devenu missionnaire, il aurait donné son nom à ce charmant village du Beaujolais. Sa conversion au christianisme serait même à l'origine de sa survie. La toponymie locale n'y échappe pas, bien que nous ne puissions expliquer l’origine précise du lieu-dit "En paradis". Peut-être qu'en contactant directement le domaine vous trouverez réponse à votre question.
Chénas, lieu-dit "Les Darroux" : Plus petite appellation du beaujolais en surface, le nom "Chénas" est lié aux plantations de chênes dans la commune. Le nom "Les Darroux" proviendrait peut-être des religieuses Ursulines de Mâcon qui possédaient un petit domaine sur ce territoire, vendu à la Révolution.
Fleurie, lieu-dit "La Madone" : Le nom "La Madone" évoque, aujourd'hui encore visible des visiteurs de la région. Il a été construit en 1870 suite à une promesse des vignerons de Fleurie en l'échange de la protection de la Vierge pendant la guerre franco-prussienne. Le village épargné, ils tinrent promesse et érigèrent ce sanctuaire qui, en hauteur, domine les coteaux des alentours qui prospèrent sous la bénédiction de Marie.
Morgon, lieu-dit "Côte du Py" : Doit son nom à un ancien volcan (puy), dont le granit et les côtes magnifient encore ce vin et lui donnent toute sa saveur si caractéristique
Brouilly, lieu-dit "Pisse Vieille" : Son nom s'accompagne d'une histoire locale assez réputée dans le Beaujolais. Elle relate les confessions d'une vigneronne pieuse confiant régulièrement ses pêchers au curé. Souvent anodins ou insignifiants, ce-dernier lui dit alors "Allez et ne pêchez plus". Un peu sourde, la vieille femme entendit "Allez et ne pissez plus". "Pécher" et pisser" se disant pareil en patois beaujolais. Fort intrigué son mari demanda des précisions au curé. Ayant enfin mit un terme à cet imbroglio, il libéra sa femme par ces morts : "Pisse vieille, pisse vieille, le curé l'a dit !", on imagine aisément la suite...
- Moulin-à-Vent, lieu-dit "Tour du Bief" : Ce petit document retrace rapidement l'histoire du domaine et nous apprend qu'en 1644, Claude de la Roche Cornon, qui se disait "Seigneur de la Tour du Bief" s'est séparé de son domaine au profit de Roland de Foudras et de son épouse Lucrèce de Sève, avant d'être acquis par la famille du Comte de Sparre, encore propriétaire de nos jours.
Fleurie, "lieu-dit Les Moriers" : Le nom de ce lieu dit est directement rattachée au nom du château qui se trouve sur ces terres viticoles. Une des héritières du domaine raconte le rachat de la propriété par son arrière arrière grand père.
- Fleurie, lieu-dit "La Roilette" : Une histoire de succession et de perte d'appellation déboucha sur la création d'une nouvelle marque. L'héritier Crozet utilisa alors le nom et l'image d'un de ses chevaux de course nommé "Roilette". La marque "clos du Roilette" fut déposée et publiée au journal officiel en 1924.
En ce qui concerne les lieu dit "Courcelette", nous vous encourageons à vous tourner directement vers les propriétaires afin d'avoir une réponse sur les origines ou l'histoire de ce nom.
Si vous souhaitez consulter la classification fine des lieux-dits du Beaujolais par Antoine Budker (1874), nous vous invitons à lire ce livre de Victor Vermorel, homme politique et sénateur du Rhône "Les vins du Beaujolais, du Mâconnais et Chalonnais" (1894), que vous pouvez retrouver en intégralité sur Numélyo. En amont du développement du livre, nous pouvons y lire ceci (p.26) :
"La classification de A.Budker, publiée en 1874, qui nous a paru la plus complète, est celle que nous reproduirons. Toutefois nous la complèterons en ajoutant certains crus ou cuvées qui ont omis ou constitués depuis. Pour cette addition nous avons eu recours aux renseignements qui nous ont été donnés par la tradition et qui ont fait autorité dans chaque commune ; mais nous déclinons à cet endroit toute responsabilité personnelle. Nous désignerons par A.B la classification de A .Budker" et par C.L., le classement local.
En espérant vous avoir apporté les informations qu'il convient et en vous souhaitant le meilleur dans vos recherches,