Comment les SDF lyonnais étaient-ils traités entre 1850 et 1900 ?
Question d'origine :
Bonjour, je voudrais savoir la façon dont les SDF lyonnais étaient traités entre 1850 et 1900.Ou étaient-ils hébergés?
Etaient-ils fichés, orientés vers des hôpitaux (antiquaille, chazeaux,hcl)? Existe-il des archives de police?
Merci pour votre réponse
Clami (bonnes fêtes de fin d'année et merci pour votre travail)
Réponse du Guichet
Bonjour,
Soyons clair, c’est un sujet sur lequel nous n’avons rien trouvé concernant la période qui vous intéresse.
Dans son Histoire de Lyon des origines à nos jours, André Pelletier n’évoque même pas les vagabonds au cours de son chapitre sur les groupes sociaux dominés à Lyon au XIXème siècle, passant directement aux ouvriers comme groupe humain au bas de l’échelle sociale. Mentionnons au passage la loi du 13 janvier 1850 qui vise à combattre le mal-logement des ouvriers.
Quant à José Cubero, dans sa passionnante Histoire du vagabondage du Moyen-âge à nos jours, à laquelle on ne peut pas reprocher d’être centrée sur Paris, il ne décrit pas la situation lyonnaise.
Le "sans-abrisme" lyonnais est en revanche correctement documenté après la seconde guerre mondiale, cf cet article. Dans l’introduction du livre d’Axelle Brodiez-Dolino Des sans-logis aux sans domicile le Foyer Notre-Dame des Sans-Abri à Lyon depuis 1950, on trouve de maigres repères concernant le 19ème siècle.
Le premier asile de nuit privé ouvre en avril 1880 (il n’est pas précisé l’endroit exact ni qui exactement pouvait en bénéficier). Il y a en cette fin 19ème une «rivalité» entre l’Église et l’État dans le domaine de la bienfaisance. Le Conseil supérieur de l’Assistance publique ne se met en place qu’en 1888 et la répression du délit de vagabondage (fixé par les articles 274 et 275 du code pénal, le punissant de 3 à 6 mois d’emprisonnement) ne s’assouplit qu’au milieu des années 1890.
La figure du mendiant, vu comme oisif et improductif dans la société, est associée à celle de sa répression, comme l’explique en détail cet article (qui n’évoque pas spécialement Lyon). On s’inquiète des vagabonds uniquement en fonction des crimes qu’ils peuvent commettre, le seul fait d’être sans domicile valant d’ailleurs présomption de délinquance. La représentation du mendiant étant très péjorative et repoussante, il n’est finalement pas étonnant de ne pas trouver traces d’institution leur étant venu en aide.
Bonne journée,
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