Jean Moulin a-t-il fait déposer les vitraux de la cathédrale de Chartres ?
Question d'origine :
Bonjour
bonne et heureuse année merci pour votre travail de fourmis
ma question
j'ai entendu dire lors d'une visite à la cathédrale de Chartres que lors de la guerre de 40 Jean Moulin qui était procureur a Chartres aurait fait dépose tout les vitraux de la cathédrale j'aimerais plus de précision si possible
merci cordialement
Réponse du Guichet
Jean Moulin a effectivement eu affaire avec la dépose et la préservation des vitraux de la cathédrale de Chartres pendant la Seconde Guerre Mondiale. En tant que préfet d'Eure-et-Loire, il a autorisé le transfert des vitraux vers la Dordogne où ils ont été protégés dans la carrière de Fogrenon.
Bonjour,
Le site de l'office du Tourisme de Chartres relate ces faits :
Au cours des deux guerres, les verrières ont toutes été descendues et déposées. [...] Pendant la seconde guerre, il a fallu moins de deux semaines pour descendre l'intégralité des verrières, les numéroter et les mettre dans des caisses. Ce travail titanesque a eu lieu entre le 25 août et le 4 septembre 1939. Tout avait déjà été programmé et préparé en amont. Les caisses avaient été réalisées avec un isolant et du liège. Un chiffre qui donne à réfléchir : les vitraux de la cathédrale, ce sont plus de 900 caisses.
Dans un premier temps, les vitraux furent conservés dans la crypte (au niveau de l'actuel baptistère, côté sud). Ensuite, les troupes allemandes se rapprochant de Chartres, il fut décidé du transport des caisses direction le Périgord, à 20 km de Brantôme. Cette région étant truffée de grottes et de galeries, le lieu semblait idéal pour cacher les précieuses caisses. Ce sont les carrières souterraines du château de Fongrenon, près du village de Cercles (en Dordogne) qui furent choisies.
Seules 539 caisses purent quitter Chartres depuis la gare de Berchères-les-Pierres (où se situe la carrière d’où viennent les pierres de la cathédrale). Les autres restèrent dans la crypte. C'est Jean Moulin, alors préfet de Chartres qui organisa le transport. Un gardiennage assurait leur sécurité sur place dès leur arrivée.
Pendant la guerre, c'est du vitrex qui remplaça la couleur de nos vitraux. [...]
Il fallut attendre octobre 1948 pour les voir de nouveau pour notre plus grand plaisir.
On retrouve sur France Bleu Dordogne un autre article retraçant l'histoire.
Un historien,Thierry Baritaud, a "étudié le sujet pour une exposition organisée par le Centre international du vitrail de Chartres" (L'Echo Républicain). Dans le document La dépose des vitraux de la cathédrale de Chartres, il donne des détails sur cette histoire.
Bonne journée,