Question d'origine :
Bonjour,
Pouvez vous m'aider à identifier cet ex-libris trouvé sur un livre " histoire du vicomte de Turenne de 1769 provenant d'une librairie chez Devilly à Metz.
Il devait s'agir d'un artilleur aux initiales CF.
Merci pour votre aide
Bernard Dieulot
Réponse du Guichet
Le propriétaire de cet ex-libris est Jean Claude Joachim Faultrier (1726-1802), lieutenant-colonel d'artillerie et baron de Corvol.
Bonjour,
Le propriétaire de cet ex-libris est Jean Claude Joachim Faultrier (1726-1802), lieutenant d'artillerie et baron de Corvol.
Nous avons pu l'identifier en établissant la description héraldique précise de ses armoiries : d'argent, au lion de gueules chargé d'une fasce de sable, chargée d'une étoile du champ posée à senestre, à la bordure componée de gueules et d'or. La consultation des instruments d'identification classiques (Manuel de l'amateur de reliures armoriées, Nouvel armorial du bibliophile, Dictionnaire des figures héraldiques,...) n'ayant donné aucun résultat, nous avons cherché en ligne les éléments de notre blasonnement, et trouvé les armoiries de la famille Faultrier, correspondant en tout point à notre description. Il n'y avait plus qu'à ressérer l'étau sur un membre de cette famille dont la carrières militaire se reflétait dans le choix des attributs iconographiques présents sur l'ex-libris (canons, boulets d'artillerie...).
Jean Claude Joachim Faultrier (1726-1802), lieutenant-colonel d'artillerie, commandant d'artillerie de Saint-Domingue et baron de Corvol est bel et bien notre personnage.
Ses armoiries sont présentées dans le numéro de janvier 1906 de la revue Archives de la Société des collectionneurs d'ex-libris et de reliures, avec un rappel biographique sur leur propriétaire :
"Voici un Ex-libris d'autant plus intéressant qu'il est anonyme. C'est celui de Jean-Claude-Joachim de Faultrier de Corvol. Cet officier d'artillerie servit la France et son Roi pendant plus de cinquante ans, prit part à quatorze campagnes et assista à quatre batailles et autant de sièges. Entré très jeune comme surnuméraire au corps royal de l'artillerie, en 1737, il y fit toute sa carrière; commissaire extraordinaire en 1744, capitaine en 1752, chevalier de Saint-Louis en 1758, colonel en 1778, brigadier en 1781, il était com- mandant de l'école de Metz en 1782, et maréchal de camp en 1788. Né a Paris, paroisse Saint-André-des-Arcs, le 2 février 1726, de Joachim- Michel-Eusèbe de Faultrier, baron de Corvol, et de Madeleine de la Porte, il appartenait à une vieille famille bourguignonne, maintenue plusieurs fois dans sa noblesse. Pendant la plus grande partie de sa carrière militaire, il résida à Metz où son régiment était en garnison et où il s'était marié, paroisse Saint-Gorgon, le 22 mars 1753, avec Marie Fort, née en 1734, de Simon Fort, écuyer, conseiller du Roi, lieutenant de la Maréchaussée, seigneur de VilIers-I'Orme, et de Barbe-Catherine Willotte. De cette union, naquirent treize enfants, dont six garçons. En 1792, quatre étaient sous les drapeaux, capitaines au corps royal de l'Artillerie. L'un d'eux, le baron Simon de Faul- trier, parvint au grade de général de brigade en 1806 ; un autre de ses fils, François de Faultrier, général de division d'artillerie, mourut à Nordlingen en 1805. Leur père vivait encore en 1798."
Le fait que Faultrier et ses héritiers aient passé une grande partie de leur existence à Metz, où vous avez acheté l'ouvrage - qui est la biographie d'un homme de guerre - vient corroborer l'identification, de même que la présence du collier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis présent sur l'ex-libris et dont Faultrier avait été reçu membre en 1758.
A ce titre, nous reproduisons ci-dessous un extrait de L'Histoire de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis évoquant Faultrier de Corvol (t. III, p. 380).
Enfin, le style iconographique rocaille (ou rococo) de ces armoiries, exactement contemporain de la période d'activité de Faultrier, est un indice supplémentaire achevant de confirmer l'identification.
Les dates de naissance et de décès sont données dans le Répertoire général des ex-libris français (t. VIII, p. 23, n° F0227).
Nous espérons avoir pu répondre à votre curiosité.
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