Comment vivaient les conducteurs de tramways lyonnais vers 1884 ?
Question d'origine :
Bonjour,
Pouvez vous me dire quelles étaient les conditions de vie des conducteur de tramway tirés par des chevaux à Lyon, courant des années 1884 et ss. (horaires, conditions d'engagemen, salaires ). Je pense à mon arrière grand père qui se rendait tous les jours à Vaise pour le recrutement journalier des candidats.
Un grand merci pour votre attention.
Sylvie Wegelin
Réponse du Guichet
Les quelques informations recueillies nous laissent penser que les conditions de vie des cochers n'étaient pas évidentes.
Bonjour,
Nous n'avons trouvé que peu d'informations sur les conditions de vie des cochers et qui plus est à Lyon.
Jean Arrivetz indique dans l'ouvrage Lyon du tram au tram indique que
"La journée de travail du cocher et du receveur était alors couramment de 14 heures".
La consultation de l'ouvrage les transports à Lyon : du tram au métro nous permet de savoir qu'en 1891 les cochers constituent un syndicat. Suite au rejet de celui-ci par le patronat, une grève éclate et débouche sur : la reconnaissance du syndicat, la journée de travail se limitant à 12 heures.
L'article "La folle histoire des transports lyonnais" publié dans La Tribune de Lyon rappelle que :
C’est en 1837 que le premier système de transport urbain lyonnais est créé : il se compose alors d’omnibus à chevaux conduits par des cochers. La mise en place de ce système se justifie par l’augmentation de la taille de l’agglomération lyonnaise et de sa population au cours du XIXe siècle. Mais ce premier système est loin d’être au point, puisqu’il n’y a pas d’organisation entre les différentes compagnies d’omnibus, et les cochers en viennent à se disputer les clients à transporter.
Pour ce qui est du salaire, les Annales de la Société d'agriculture, sciences et industrie de Lyon .. (1887) précisent :
Avec la traction par cehvaux, le service de chaque voiture en demande douze, à raison de quatre heures par jour, par attelages de deux, en tenant compte des repos nécessaires et des indisponibilités. Un seul cocher suffit, dont le salaire est de 6 francs par jour.
En 1890, dans le département de la Seine cochers, conducteurs d’omnibus, cammionneurs gagnent 5,75 frans par jour pour 16 heure de travail (source : Noisy le Grand et son histoire. Cette étude présente d'autres chiffres permettant de cerner le coût de la vie).
En 1927 et au niveau national, le salaire du conducteur par jour est de 30 francs soit 9000 francs pour 300 jours de travail (L’utilisation et l’alimentation rationnelles du cheval : prix de revient de la traction hippomobile et de la traction automobiletre :L'Utilisation et l'alimentation rationnelles du cheval. T. I. Rapports présentés au Congrès de l'utilisation rationnelle du cheval. Paris, 8-9 juillet 1927).
En guise de comparaison, nous vous laissons consulter des réponses précédentes portant sur d'autres métiers, sachant que les évolutions salariales peuvent être très importantes d'une année à une autre :
Salaire canuts
salaire médecin
salaire tisseuse
salaire moyen en 1886
Nous vous indiquons aussi l'étude Les Ouvriers de la région lyonnaise (1848-1914) par Yves Lequin.
Divers documents reviennent sur la règlementation du métier de cocher dont :
Annuaire administratif et commercial de Lyon et du département du Rhône, 1847.
Par ailleurs, nous vous laissons consulter la Thèse de doctorat d’Histoire moderne de Louis Baldasseroni Du macadam au patrimoine.modernisation de la voierie et conflits d’usages, l’exemple de Lyon, fin XIXe’-fin XXe siècles (2019)
les Archives départementales du Rhône conservent un fonds Travail et main d'oeuvre dans le Rhône 1800-1940 comportant des documents relatifs aux cochers.
Vous pourriez aussi consulter aux Archives municipales de Lyon le fonds de la Société lyonnaise des transports en commun (sous-série 38 Ph).
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