Question d'origine :
Bonjour. En 1956, le sculpteur français César a créé une œuvre en bronze (100 x 150 x 30) intitulée Le Grand Valentin. Cette œuvre est reproduite dans Collectif, Art et Sport. De Toulouse-Lautrec, Picasso, Magritte, Hockney aux Nouveaux Fauves, publié à l'occasion de l'exposition organisée par le Commissariat général aux Relations internationales de la Communauté française de Belgique, la ville de Mons et l'asbl Centre de création artistique de la ville de Mons qui se déroula du 23 mars au 3 juin 1984 au Musée des Beaux-Arts de Mons (Belgique), 288 p.
J'aimerais savoir à qui cette œuvre fait référence : un cycliste ? un autre sportif ? Lequel ?
Merci déjà pour vos réponses.
Réponse du Guichet
Il s'agit d'un hommage au parachutiste Léo Valentin, mort accidentellement le 20 mai 1956.
Bonjour,
L'ouvrage César : l'exposition = César : the exhibition / sous la direction de Bernard Blistène nous renseigne sur l’œuvre qui vous intéresse :
En 1956, Léo Valentin, l'un des plus célèbres "hommes-oiseaux", se tue accidentellement à Liverpool devant 100 000 spectateurs. Très marqué par cet événement, César réalise une série de figures en fer soudé affublées d'une ou deux ailes rappelant celles en bois dont s'équipait cet Icare des temps modernes pour planer. Trois sculptures furent réalisées sur ce thème en 1956, neuf en 1957, quatre en 1958 et trois en 1959. Témoignant d'une oscillation de César entre figuration du corps et abstraction de l'aile, cette série annonce les Plaques verticales que César va entreprendre l'année suivante.
Le dossier de presse de l'Exposition César (La rétrospective) de 2017-2018 au Centre Pompidou confirme cette genèse :
[1956] César s’installe au 31, bis rue Campagne-Première (Paris, XIVe arr.). Il se lie d’amitié avec l’historien de l’art Douglas Cooper, qui le présente à Picasso. À la suite du décès de Léo Valentin survenu lors d’un saut en parachute, il réalise une série de personnages en fer soudé prolongés d’une longue aile. César présente cinq sculptures dans le pavillon français de la Biennale de Venise.
Vous trouverez des reproductions de pièces de cette série (L'Aile, Valentin 2...) dans ces ouvrages :
César : la rétrospective : [exposition, Paris, Centre Pompidou, du 13 décembre 2017 au 26 mars 2018] / sous la direction de Bernard Blistène et Bénédicte Ajac
César : œuvres de 1947 à 1993 : [Marseille], Centre de la Vieille Charité, 11 juillet-12 septembre 1993 / [organisé par les] Musées de Marseille [et la] Réunion des musées nationaux
Quant à Léo Valentin, outre sa fiche Wikipédia, un article du Républicain lorrain de 2021 donne quelques détails biographiques :
Né en 1919 à Épinal, Léo Valentin s’illustre comme parachutiste pendant la Seconde Guerre mondiale. Engagé comme instructeur au Maroc après la débâcle de 1940, il part pour l’Angleterre en 1943 avant de prendre part à la libération de la France suite au débarquement de Normandie. Il est alors parachutiste au sein du 4e bataillon d'infanterie de l’air des Forces aériennes françaises libres.
À la fin du conflit, il devient moniteur à l’école des troupes aéroportées de Pau avant de battre le record de chute libre de jour, avec un lâcher à 7 260 mètres, puis celui de nuit à 5 200 mètres. C’est à ce moment-là qu’il met au point et perfectionne les techniques qui feront sa renommée, notamment la « position Valentin » qui permet de maîtriser la descente plutôt que de la subir. Dès lors, il délaisse la grande muette pour se produire dans des exhibitions et peaufiner son art. Il invente différents systèmes de membranes rigides qu’il fixe à ses bras et à ses jambes afin de pouvoir planer sur plusieurs kilomètres avant d’ouvrir son parachute. Son premier véritable saut ailé se déroulera alors à l’aérodrome Villacoublay. Certes, la technique demandait encore un peu de perfectionnement mais la légende de « l’homme-oiseau » est née ainsi. La suite, tout le monde la connaît désormais.
Bonne journée.