J'aimerais trouver des autrices de la génération beatnik et une bibliographie s'y rapportant.
Question d'origine :
Bonjour,
J'aimerais trouver des autrices de la génération beatnik, et une bibliographie s'y rapportant.
A part Joyce Johnson.
Merci beaucoup
Réponse du Guichet
Voici quelques références pouvant vous renseigner sur l'histoire de ce mouvement culturel contestataire.
Bonjour,
Voici pour mémoire une brève définition du concept et de son histoire :
" Dans le domaine des études culturelles (Cultural Studies), une contre-culture se définit comme une sous-culture partagée par un groupe d'individus se distinguant par une opposition consciente et délibérée à la culture dominante.
Selon le sociologue britannique Dick Hebdige « aucune sous-culture n’échappe au cycle qui mène de l’opposition à la banalisation, de la résistance à la récupération . Si la culture populaire se réfère à la tradition, à l’héritage, le terme contre-culture se définirait plus comme un phénomène émergeant d'une opposition à la culture dominante, formée d’éléments de la culture populaire.
Pour Théodore Roszak, la contre-culture se base sur des principes rejetant la « culture typique » ou la « culture majoritaire » grâce à un ensemble de valeurs, de codes, de manifestations culturelles et artistiques.
Le terme « contre-culture » désigne l’ensemble des cultures « alternatives » des jeunes de la classe moyenne – les hippies, les « flower children », les yippies – ayant émergé au cours des années 1960 et connu leur apogée pendant la période 1967-1970. Comme le soulignent Hall et al. (1976), la contre-culture peut être distinguée des sous-cultures [...] par la forme explicitement politique et idéologique de son opposition à la culture dominante (intervention politique, philosophie cohérente, rédaction de manifeste, etc.), par la création d’institutions « alternatives » (presse underground, communes, coopératives, boulots alternatifs, etc.). »
(Source : Wikipédia)
Dans les années 1970, le terme est utilisé pour caractériser l'explosion des mouvements contestataires de la jeunesse du monde libre envers la domination culturelle de la bourgeoisie. L'extrême gauche idéaliste et le maoïsme vont récupérer ces mouvements et l’insurrection des jeunes sera canalisée pour aboutir, en France aux Accords de Grenelle de 1968.
La conscience et la contestation du puritanisme sexuel et de l'interdiction de l'avortement entraînent des luttes pour la révolution sexuelle. Il s'agit de courants nés dans les années 1960 aux États-Unis (culture hippie notamment) et qui éclosent après Mai 68 en France.
En France, la contre-culture fut représentée par des organes de presse comme le magazine Actuel (première et deuxième époques), le quotidien Libération (première époque) puis Catalogue des Ressources, la librairie Parallèles, le Novamag et les Éditions Alternatives, les premières radios libres, les labels de musique indépendants, les Éditions des femmes, etc.
Selon l'époque, on peut aussi associer le terme contre-culture à divers mouvements ou tendances :
La musique contestataire a eu un rôle majeur dans la diffusion de ces idées. On peut citer en exemple le bebop, le free jazz, le chant de révolte, chanson engagée, le rock indépendant, le heavy metal, le punk rock, le reggae, le hip-hop, la techno avec le mouvement des free parties.
On retrouve également la notion de contre-culture dans le cinéma underground et les arts de la rue. Elle est présente dans les comics underground.
On peut voir dans l'activisme et le militantisme politique (le mouvement hippie, l’anarchisme, le féminisme) une forme de contre-culture.
Cette forme de culture à recourt à des moyens de communication alternatifs utilisant comme support le sticker, le tract ou flyer, les fanzines et les webzines, l'affichage politique ou culturel et ou encore les arts graphiques (les graffitis, la peinture murale, l'art postal).
Le terme contre-culture peut également évoquer des mouvements underground comme la Beat Generation, le do it yourself, le mouvement freak, le mouvement punk, le mouvement skinhead, etc...
Si l'on peut dater le début de ce mouvement à la publication de The True Believer en 1951, il se développera surtout quatre ans plus tard en 1955 avec Rosa Parks et le Boycott des bus de Montgomery. C'est en 1960, avec l'élection John Fitzgerald Kennedy , que ce mouvement se lance réellement pour culminer en 1968-1969 puis régresser après la fin de la guerre du Viêt Nam en 1972-1973 et l'arrivée de Jimmy Carter à la Maison-Blanche en 1977. L'assassinat par Mark Chapman le 8 décembre 1980 de John Lennon, dernière personnalité connue incarnant ce mouvement clôturera donc cette période de liberté enchantée quasi-absolue et empreinte d'un certain idéalisme (source Wikipedia).
Nous vous proposons quelques titres présents à la bibliothèque, pouvant vous éclairer sur l'histoire de la contre-culture :
Contre-cultures ! / Christophe Bourseiller, Olivier Penot-Lacassagne
Golden sixties la révolution culturelle du XXe siècle / Robert Deliège
Hippie hippie shake : rock, drogues, sexe, utopies : voyage dans le monde merveilleux des sixties / Richard Neville
San Francisco : l'utopie libertaire des sixties / Steven Jezo-Vannier
Les diggers : révolution et contre-culture à San Francisco (1966-1968) / Alice Gaillard
Révoltes et utopies : la contre-culture américaine dans les années 1960 / Frédéric Robert
Révoltes et utopies : militantisme et contre-culture dans l'Amérique des années soixante / Claude Chastagner
Angry brigade : contre-culture et luttes explosives en Angleterre : 1968-1972 / Servando Rocha
Paradise Now. Mai 68 et les avant-gardes américaines / Robin Josserand
Souvenirs de la beat generation : les photographies d'Allen Ginsberg / Sarah Greenough
Beat generation : New York, San Francisco, Paris : [exposition, Paris, Centre Pompidou, Galerie 1, 22 juin - 3 octobre 2016] / [catalogue] sous la direction de Philippe-Alain Michaud
Enfin terminons par un édifiant aperçu des jeunes parisiens de 1966 disant appartenir au mouvement beatnik:
Bonne lectures !
Réponse du Guichet
Pour faire suite à la contextualisation historique du mouvement beatnik né dans les années 50, voici une liste des femmes qui ont marqué l’histoire de ce mouvement littéraire, social et contre culturel.
Bonjour,
Vous évoquiez évidemment Joyce Johnson, figure féminine de la Beat Generation notamment pour la publication en 1962 du roman Come and join the Dance, considéré comme le premier roman Beat écrit par une femme. Elle eut également une liaison amoureuse avec Jack Kerouac le «king of the Beats».
Dans Personnages secondaires elle décrit de l'intérieur les rebelles visionnaires de la Beat generation, sans oublier les personnages secondaires, ces femmes désireuses d'embrasser la vie. Un témoignage sur la vie artistique et le New York des années 1950.
Nous devons aux Éditions Bruno Doucey une excellente anthologie des voix féminines de la Beat Generation publiée en 2018 sous le titre Beat Attitude, femmes poètes de la Beat Generation par Annalisa Mari Pegrum et Sébastien Gavignet.
Nous vous invitons à le feuilleter car peu de choses ont été écrites sur l’histoire des femmes de la Beat Generation.
Voici les autrices que l’on y retrouve :
Vous pouvez trouver dans nos collection un recueil de poésie de cette dernière : Drive, recueil de poèmes de l'une des voix singulières de la Beat generation. Née dans une famille juive de Brooklyn, elle a épousé l'artiste afro-américain et membre des Black Panthers LeRoi Jones. Sa poésie évoque la route, l'évasion ainsi que la liberté et l'indépendance des femmes.
Vous trouverez dans nos collection Un jour commence , Poèmes et La Forme organique : essais
Vous trouverez dans nos collections Archives, pour un monde menacé.
Les poèmes de ce recueil couvrent les treize dernières années de l’œuvre de l'auteure américaine, dévoilant l'évolution de ses conceptions poétiques, mais également philosophiques et politiques, ainsi que son engagement féministe. Lifetime achievement décerné à A. Waldman pour l'ensemble de son œuvre (American book award 2015).
Nous vous invitons également à lire cet article qui donne la parole à deux de ces femmes qui ont marqué la Beat Generation, Ruth Weiss et Hettie Jones.
Femmes beat: Amérique, je t’ai tout donné, et maintenant quoi?
Enfin vous pouvez également consulter l’Anthologie poétique de la Baby Beat Generation, la seconde Renaissance de San Francisco établie par Mathias de Breyne qui donne à lire les voix de la génération qui a pris la relève des «pères et mères» beatniks dans les années 70. Vous y trouverez aussi des voix féminines comme Janice Blue et Kristen Wetterhanhn.
Bonne journée.