Comment les habitants près de la centrale du Bugey perçoivent le risque d'accident ?
Question d'origine :
Je me demandais comment les habitants près de la centrale du Bugey percevaient le risque d'accident, est ce qu'ils touchent une éventuelle prime pour être exposé ? Pourquoi certains ont ils plus peur de la centrale nucléaire que des 8 sites SEVESO présents à proximité ? Est ce que les habitants proches de la centrale sont plus au courant des risques qu'ils encourent que les Lyonnais par exemple ? Quels seraient les dégâts envisageables si un incident survenait dans la centrale du Bugey ? Est-il plus sûr de vivre proche d'une centrale nucléaire ou d'une centrale à charbon par exemple ?
Merci d'avance
Réponse du Guichet
Nous répondrons à votre dernière question.
Bonjour,
Nos collègues de la documentation régionale vous répondront concernant la centrale du Bugey et nous nous limiterons à votre dernière interrogation, bien que cette question nécessite finalement de choisir entre la peste et le choléra :)
En effet, toutes deux présentent des dangers et font l’objet de nombreux débats. Bfmtv s’interroge de savoir pourquoi les centrales à charbon sont si polluantes ?
De son extraction à son utilisation, le charbon est en effet une source importante de pollution. Ainsi "l'extraction mais aussi le transport du charbon vont générer des poussières à l'origine de maladies respiratoires" note Michel Dubromel. Il ajoute qu'à "chaque fois que l'on brûle du charbon, cela créé du gaz carbonique".
Les centrales à charbon "génèrent des particules fines, et une pollution atmosphérique qui peut voyager sur des centaines de kilomètres", déclare également Arnaud Gauffier qui explique que des rejets importants en Pologne ou en Allemagne peuvent arriver jusqu'en France.
(….)
Si d'autres énergies sont également sources de pollution, "de toutes les énergies fossiles, le charbon est le combustible le plus polluant et la première cause du réchauffement climatique", écrivait l'ONG OXFAM dans un rapport de 2015.
(….)
Il est plus difficile d'évaluer la différence de pollution entre le nucléaire et le charbon, car si côté pollution atmosphérique, elle est moindre pour le nucléaire, c'est sur le long terme que cette énergie est critiquée, car les déchets nucléaires représentent un risque très important pour les sols.
Pour ce qui est des centrales nucléaires, futura-sciences.com rappelle que celles-ci sont au quotidien peu polluantes sauf en cas d'accident.
Le seul cas possible de pollution majeure est un accident grave, de type fusion du cœur ou rupture des tubes de générateur de vapeur. Dans la première hypothèse, l'eau chaude qui s'échappe par la brèche du circuit primaire dans l'enceinte de confinement se vaporise instantanément et peut être relâchée dans l'atmosphère. Dans la seconde, l'eau du circuit primaire passe dans le circuit secondaire, qui peut laisser échapper de la vapeur d'eau contaminée avec rejet de gaz radioactifs dans l'environnement. En France, de rares accidents avec fusion partielle du coeur se sont produits en 1969 et 1980, n'entraînant pas un risque radiologique important hors du site nucléaire selon l'IRSN.
Pour en savoir plus sur les risques nous vous laissons consulter :
Parlons nucléaire en 30 questions / Paul Reuss, 2023
Le nucléaire (presque) facile ! [Livre] : tout ce qu'il faut savoir sur cette énergie / Thomas Blosseville ; illustrations de Marine Joumard, 2023.
Le site canadien Parlon sciences
Enfin le dessous des cartes a consacré diverses émissions à l'énergie dont le charbon.
Bonne journée,
Réponse du Guichet
Il faut faire confiance aux solides capacités de résilience humaine : on finit toujours par s'habituer aux circonstances quand on n'a pas le choix. En l'occurence, rien ne force les habitants qui vivent au pied de la centrale d'avoir en tête en permanence la perspective d'un accident. Est-ce du déni ? La comprehension objective des risques ? Le fait que jusqu'ici il ne s'est rien passé ?
Tout d'abord pour une vision globale de l'information institutionnelle produite au sujet des risques des centrales nucléaires, et notamment celle du Bugey, reportez vous à notre précédente réponse à cette question : centrales nucléaires, qui vous éclaircira sur « les dégâts envisageables si un incident survenait dans la centrale du Bugey ».
On peut y ajouter la lecture de cet article du Progrès, publié à l'occasion d'un exercice grandeur nature, qui permet de se rendre compte des différents dispositifs mis en en œuvre en cas d'incident :
« Le scénario est fictif et non connu des participants. Nous n'avons défini que les objectifs. »
Face à presse, Alain Litaudon, le directeur de la centrale du Bugey joue le jeu en livrant le peu d'infos dont il dispose depuis 8 heures, lorsqu'il a été alerté par le directeur de crise. Un accident technique a mis le réacteur à l'arrêt avec perte d'eau dans le circuit de refroidissement, suivie d'une surchauffe et d'un risque de rejets radioactifs dans l'atmosphère.
Derrière la vitre surplombant le simulateur de la salle de commande de la centrale, on assiste au ballet tranquille des ingénieurs et des techniciens EDF autour des pupitres et des écrans. Registres de documentation technique à la main, ils appliquent le PUI (Plan d'urgence interne), destiné à ramener l'installation dans un état sûr et à limiter les conséquences de l'accident.
En parallèle, on enclenche le PPI, le Plan particulier d'intervention placé sous la responsabilité du préfet. Lui est destiné à protéger les populations, les biens et l'environnement à l'extérieur du site. Le PCO, le Poste de commandement opérationnel de la préfecture installé au centre de secours des pompiers à Lagnieu, en est l'un des acteurs. La sous-préfète, Chantal Guelot, supervise ce QG éphémère où se côtoient services de secours, Samu, gendarmes, conseil général ou personnel de l'IRSN, l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire. « Le PCO est là pour appliquer les directives du préfet », rappelle celle qui veille au respect des consignes dans une ambiance plus proche d'un téléfilm plan-plan à la française que d'un blockbuster américain.
source : Centrale du Bugey : un scénario catastrophe où chacun joue son rôle, Le Progrès (Lyon) L'Ain et ses pays, mercredi 29 janvier 2014
En second lieu, il convient de définir ce qu'on entend par « près de la centrale du Bugey », puisqu'il existe un périmètre officiel circoncisant la proximité avec la centrale; il est définit par le Plan particulier d'intervention. Ce périmètre a d'ailleurs été récemment étendu :
Le Plan particulier d'intervention (PPI) de la centrale nucléaire de Saint-Vulbas dans l'Ain, à 40 kilomètres de Lyon, a été modifié le 18 juin. Son périmètre qui comprenait les communes jusqu'à 10 kilomètres alentour, passe à 20 kilomètres, comme pour toutes les centrales nucléaires de France. Il inclut désormais huit communes du Rhône, à savoir Meyzieu, Genas, Saint-Bonnet-de-Mure, Saint-Laurent-de-Mure, Jonage, Pusignan, Colombier-Saugnieu et Jons.
Cette intégration a plusieurs conséquences. Ces villes devront d'ici deux ans mettre en place un Plan communal de sauvegarde (PCS) comme toutes les communes figurant à l'intérieur du périmètre du PPI. Ce qui implique de devoir par exemple en cas d'obligation de mise à l'abri mettre des locaux à disposition pour les personnes ne résidant pas dans la commune, désigner des lieux de regroupement en cas d'évacuation et relayer la décision du préfet de procéder à la prise d'iode si nécessaire.
source: Huit communes passent dans le périmètre de la centrale du Bugey, Le Progrès (Lyon), Rhône, samedi 21 septembre 2019
Concernant une éventuelle prime, nous n'en avons pas trouvée trace au cours de nos recherches; s'il existe un avantage financier à habiter à Saint-Vulbas, la commune dont la centrale dépend, il est indirect. D'après un rapport de l'Insee (rapport Insee Auvergne Rhône-Alpes n°10) :
L’influence de la centrale sur le territoire est aussi financière. En 2017, la centrale du Bugey s’est acquittée de 78,9 millions d’euros d’impôts et taxes locales dont 5,1 millions d’euros de taxe foncière.
Ainsi, en moyenne, le produit de la fiscalité directe du secteur communal provenant des taxes « entreprises » est de 403 euros par habitant sur le territoire d’inscription de la centrale, contre 229 euros en moyenne sur l’ensemble de la région. La commune et l’intercommunalité où est installée la centrale sont celles qui en bénéficient le plus.
En contrepartie, les prix de l'immobilier ne sont pas à la hauteur de ce que la situation géographique de la région pourrait laisser espérer :
Les transactions immobilières, ici, relèvent du compte-gouttes. Deux ne viennent-elles pas, pourtant, de se réaliser ? « Ah oui, la grande maison voisine, ils ont mis deux ans à la vendre. Et les prix ont été négociés à la baisse. Un jour, des visiteurs ne sont même pas rentrés à l'intérieur. Ils ont fait demi-tour dès qu'ils ont vu la centrale. Ça fait peur, vous comprenez... » Finalement, l'habitation a trouvé preneur. « C'est un monsieur qui travaille à la centrale », nous dit-on.
source : « Je vis dans une zone à risque » , Le Progrès - Lyon 69L ; 01A Nord Isère, lundi 22 février 2016
Mais il s'agit là uniquement du marché aux particuliers. Grâce au différentiel fiscal exceptionnel des environs de la centrale, la région reste très attractives pour les entreprises.
« La Plaine de l’Ain est extrêmement séduisante, parce qu’on est très proche de Lyon sans être la métropole, avec un différentiel fiscal imbattable, grâce à l’énorme contributeur qu’est la centrale du Bugey », avait confié au Progrès le président du Pipa (Parc industriel de la Plaine de l’Ain) Jean-Louis Guyader. L’observation est bien sûr toujours vraie. Aujourd’hui, ce parc aindinois de 986 hectares abrite 178 entreprises, et il reste 160 hectares disponibles, sachant que le prix du m2est à 70 euros. « On vend à partir de 3 000 m2», précise la directrice Émilie Brot, même si le parc « a vocation à accueillir des entreprises de taille significative ». On y trouve des entreprises à très grosse emprise foncière comme Ceva Logistique, de grands sites industriels en termes de personnel comme K-Line. Carrefour reste le plus gros entrepôt logistique de cette ville dans la ville.
source : Ain. Le Parc industriel de la plaine de l’Ain plus que jamais attractif, Le Progrès (Lyon) Actu | Économie, mardi 17 octobre 2023
En terme de « compensation », les habitants vivant à proximité de la centrale reçoivent, gratuitement, des pastilles d'iode qui protègent la thyroïde en cas d'exposition radioactive :
Concernant cette prise d'iode, les habitants auront préalablement reçu des plaquettes comprenant les comprimés. Ceux habitant dans le périmètre jusqu'à 10 km les ont déjà reçues. Pour ceux habitant entre 10 et 20 km, la distribution préventive débute. La préfecture s'appuie sur les pharmacies des communes concernées. « Un courrier est envoyé aux habitants pour qu'ils puissent aller les chercher dans ces enseignes. »
source : Huit communes passent dans le périmètre de la centrale du Bugey, Le Progrès (Lyon), Rhône, samedi 21 septembre 2019
Accessible en ligne, la plaquette distribuée aux habitants revient de façon concise sur les risques et la façon de les affronter en cas d'accident : les bons réflexes en cas d’accident à la centrale nucléaire du bugey.
Sinon, de quelles données dispose-t-on pour estimer le ressenti des habitants quant aux risques auxquelles les expose la proximité du Bugey ? Les micro-trottoirs recueillis au cours de reportage tels que Énergie : vivre à côté d'une centrale nucléaire (France Télévision, JT de 13h du 18 avril 2022) ou "Bugey, on n'y pense pas" : comment vivent les habitants de Saint-Vulbas au pied de la plus vieille centrale nucléaire de France ? (France 3, 31 mars 2022), les témoignages grappillés au gré d'articles de presse ( « Je vis dans une zone à risque », Le Progrès - Lyon 69L 01A, lundi 22 février 2016 ) n'ont pas de vocation statistique, mais ils confirment en général l'intuition qu'on peut avoir quant aux capacités de résilience de l'espèce humaine : les habitants, à force d'habitude, finissent par oublier qu'ils vivent dans une zone à risque. Et pour ceux, anxieux (mais pas si nombreux apparemment : « Un peu plus de 57 000 habitants concernés, une petite centaine [seulement!] dans la salle des fêtes de La Balme-les-Grottes », lors de la dernière campagne d'information et de distribution de pastilles d'iode), qui souhaitent savoir ce qui se passe dans les coulisses, la Commission locale d'information (CLI) de la centrale du Bugey organise des réunions qui permettent de se tenir au courant des risques, et la lettre d'EDF, L'Essentiel informe régulièrement des mesures du niveau de radioactivité. Le mot d'ordre officiel, semble être d'observer une certaine transparence concernant les risques d'accident: « Le risque est extrêmement faible. Mais personne ne peut l'exclure complètement, donc il faut s'y préparer », dit Hervé Boyer, le directeur du service interministériel de défense et protection civile à la préfecture de l'Ain. (source: Lancement d'une nouvelle campagne de distribution de boîtes de pastilles pour les riverains du Bugey et de Saint-Alban/Saint-Maurice,Le Progrès - Lyon 69L ; 01A ; 69Z Nord Isère, samedi 23 janvier 2016 ).
Malheureusement ces témoignages ne traduisent que les préoccupations des personnes interrogées, sans certitude que ces avis aient la moindre valeur statistique. Pour se faire une idée plus générale de ces préoccupations, il faudrait se tourner vers les consultations, de plus grande ampleur, organisées auprès de la population des zones concernées à l'occasion des réexamens de la centrale, dont la dernière a eu lieu du 6 février au 8 mars 2023 : « Tous les dix ans, pour prolonger nos réacteurs, nous avons une obligation d’un réexamen périodique et de monter le niveau de sûreté à celui des meilleurs standards internationaux. Pour cela, nous réaliserons une enquête publique, du 6 février au 8 mars. Les habitants, au plus proche du site seront appelés à donner leur avis sur les dispositions proposées par EDF, dans le cadre du 4e réexamen. » (source: La centrale du Bugey va lancer une consultation des riverains, Le Progrès (Lyon) Edition de Dombes – Côtière de L’Ain Actu | la côtière, samedi 28 janvier 2023 ). Mais là encore, il s'agit d'enquêtes, réalisées sans soucis d'échantillonage objectif, et si le grand nombre de personnes interrogées permet de se faire une idée plus juste des opinions des habitants, ces réponses n'en reflètent qu'une partie : « 2 224 contributions ont été déposées, quel que soit le mode de dépôt, même si une bonne partie d’entre elles semble provenir de salariés d’EDF, de leurs proches ou d’entreprises ayant un intérêt à la pérennité de la centrale. » (source : rapport de la commission d'enquête).
L’enquête publique , visant à interroger les citoyens sur la prolongation des réacteurs n° 2, 4 et 5 de la centrale du Bugey au-delà de 40 ans, vient de toucher à sa fin. Boycottée par les antinucléaires de Sortir du nucléaire Bugey qui la jugent « hypocrite », l’enquête publique a remporté « un avis favorable sans réserve » par le groupe de travail. Une conclusion qui n’a manqué de faire réagir en CLI. GreenPeace s’est interrogé sur la bunkerisation des piscines d’entreposage, absente du dossier, « cela fait trois ans qu’on pose cette question sans réponse ». Avant de reprocher à SDN Bugey leur absence au groupe de travail : « C’est dommage pour nous, on aurait pu assister à des « discussions d’experts ». Vous êtes passés à côté de l’occasion d’enrichir le débat. »
source: « FR-Alert », ce nouveau dispositif qui informe d’un danger imminent, Le Progrès (Lyon) Edition de Dombes – Côtière de L’Ain, dimanche 19 mars 2023
N'oublions pas également que les risques sont étroitement surveillés et font l'objet d'enquêtes régulières qui participent sûrement à rassurer la population locale :
Pour l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), qui présentait lundi 22 juin, son bilan annuel, le bilan des centrales nucléaires françaises est « globalement satisfaisant » et « Bugey rejoint cette appréciation », disait Richard Escoffier, chef du pôle réacteurs à eau sous pression de la division de Lyon. Pour autant, la centrale, située à Saint-Vulbas, ne s'est pas vue décerner que des bons points par le gendarme du nucléaire français.
En matière de sûreté nucléaire, il existe deux points à améliorer selon l'ASN : la gestion des essais périodiques et la conduite des réacteurs. L'autorité de sûreté pointe ainsi une « augmentation des arrêts automatiques des réacteurs » et un « manque de rigueur d'intervention », souligne l'ASN. Ces points de fonctionnement n'ont pas généré d'incident mais restent à améliorer. Le site de Saint-Vulbas se voit aussi reprocher une « fragilité persistante de prévention des fuites sur les conduites externes ». Sont en cause les fuites de tritium en 2013, 2015 et 2018 qui « ne peuvent pas provoquer d'accident nucléaire majeur mais sur lesquels la centrale doit rester vigilante », dixit Richard Escoffier.
source : Centrale du Bugey : la sûreté nucléaire en ligne de mire, Le Progrès (Lyon) Ain, mardi 23 juin 2020
Globalement, on ressort de toutes ces lectures avec le sentiment que les habitants ne sont pas excessivement préoccupés par leur cohabitation avec la centrale du Bugey, surtout que beaucoup bénéficient de sa présence, que ce soit en termes d'emplois ou de retombées financières. On peut même avancer qu'étant davantage informés des risques, ils sont moins enclin à les fantasmer que des personnes vivant hors de la zone d'emprise du PPI, et moins directement concernées.
Aujourd'hui, il semble que les débats autour des centrales elles-même ne trouvent pas d'écho particulier chez les habitants vivant à proximité. Si ceux-ci se mobilisent, ce serait plus contre l'installation du site d'Iceda à Saint-Vulbas, à proximité de la centrale de Bugey : « Ce projet d'installation de conditionnement et d'entreposage de déchets activés avait été lancé, il y a plus de dix ans, sur le site de Bugey. « La crise du Covid a eu un impact sur le démarrage d'Iceda », a souligné le représentant d'EDF face à des associations antinucléaires, comme SDN Bugey, qui considèrent caduc le décret d'autorisation de création. » (source: Iceda : une mise en service attendue à la fin de l'année, Le Progrès (Lyon) 69A, samedi 27 juin 2020.)
Pour répondre rapidement à votre dernière question qui mériterait peut-être un développement plus circonstancié de la part de nos collègues du département Science de la bibliothèque municipale de Lyon, on vous renvoie sur cet article de l'AFIS (Association Française pour l’Information Scientifique), Charbon ou nucléaire : concentrer ou diluer les déchets ?
Et puis :
[T]oute l’électricité consommée par la SNCF pour faire rouler ses trains toute l’année (et transporter 1,7 milliards de voyageurs !) est de 9 TWhe, ce qui correspond à moins de 200 kg de déchets radioactifs de haute activité en supposant que toute l’électricité soit d’origine nucléaire. Si cette électricité était produite avec du charbon, cela génèrerait environ 700 000 tonnes (sept-cent-mille tonnes) de cendres solides, généralement stockées à l’air libre, et à l’émission dans l’atmosphère de presque 1000 tonnes de suies et de particules fines. Ces déchets du charbon contiennent des produits plus ou moins toxiques et de durée de vie souvent illimitée tels que de l’arsenic, du plomb, du thallium, du mercure et même de l’uranium et du thorium, dont les quantités se chiffrent en tonnes ou même dizaines de tonnes.source : Déchets radioactifs : la vérité des faits et l’exactitude des chiffres
D'ailleurs, d'après Coal combustion : Nuclear resource or danger (A. Gabbard, Oak Ridge National Laboratory Review, 1993), des sociétés se sont même spécialisées dans la récupération d’uranium à partir des fumées des centrales à charbon... Mon opinion vaut ce qu'elle vaut, mais à choisir, au terme de ces lectures, je préfère vivre dans l'emprise d'une centrale nucléaire que dans celle d'une centrale à charbon !
En espérant avoir répondu à votre question, nous vous souhaitons une bonne journée.