Quels livres sur l'action collective en mesure judiciaire d'investigation éducative ?
Question d'origine :
bonjour,
je recherche des ouvrages ou article sur les actions collectives dans le social mais plus spécifiquement dans le cadre des mesures judiciaires d'investigations éducatives
Réponse du Guichet

Les informations sur les actions collectives dans le cadre des Mesures judiciaires d'investigations éducatives sont très parsemées et assez peu nombreuses. Les revues spécialisées seraient sans doute la meilleure source d'information.
Bonjour,
Le seul ouvrage imprimé que nous avons pu repérer est la série ci-dessous qui a comporté deux livraisons, en 1986 et 1989, étant entendu qu’il s’agit d’actions collectives dans le travail social en général. La Bibliothèque municipale de Lyon ne possède pas ces ouvrages et le lien proposé conduit vers la notice de la Bibliothèque nationale de France.
Tous les autres ouvrages comportant dans leur titre l’expression «actions collectives» se réfèrent au domaine judiciaire.
Actions collectives et travail social. 1, Contextes et réalisations/ Bernadette Blanc et des travailleurs du GEAC [Groupe d'étude des actions collectives], Paris : ESF, 1986
Actions collectives et travail social. 2, Processus d'action et d'évaluation/ Bernadette Blanc, Michèle Dorival, Renée Gérard, Suzanne Roux... [et al.], Paris : ESF, 1989
Voici par ailleurs quelques pistes de définition et d’information sur les actions collectives :
MEDINA Philippe, DUPUY Geneviève, CHAVANES Sophie, «Les actions collectives auprès des jeunes dans le cadre des mesures de réparation pénale», VST - Vie sociale et traitements, 2014/4 (N° 124), p. 101-104.
Extrait :
Description
* Déroulement du programme
(Malgré une année marquée et perturbée par la crise sanitaire, nous avons pu maintenir un bon niveau d'intervention. Seules les actions collectives en direction des jeunes et des professionnels ont été réduites, les accueils et les accompagnements individuelles ont été maintenues presque à hauteur de 2019)
- En direction des professionnels pour développer une culture et une pratique professionnelle partagée :
-- Stage croisé SP PJJ/ARPADE. Accueil des nouveaux arrivants de la PJJ
-- Coconstruction d’actions individuelles ou collectives
-- Animation de temps d’analyse de la pratique régulière ou ponctuelle
-- Session de sensibilisation sur demande des équipes
- En direction des publics :
-- Actions collectives de prévention et de promotion de la santé
--- 5 structures nous ont mobilisées pour des actions collectives, dont
---- Mission Insertion : 6 jeunes+ 2 professionnels (1 débat annulé Covid19)
---- UEAJ Scolaire : 8 jeunes + 6 professionnels
---- UEAJ Professionnelle : 12 jeunes +7 professionnels (1 débat annulé Covid19)
---- UEMO Ouest : 2 débats annulés Covid19
---- SEEPM Lavaur : 8 jeunes + 3 professionnels (1 débat annulé Covid19)
---- Les 12 temps d'anal se de la pratique avec les équipes de l'UEAJ professionnelle et Scolaire annulés du fait de la crise sanitaire
-- Accueil écoute, accompagnement et orientation des publics jeunes (parfois de leur famille)
--- 69 Accueils et accompagnement dont : 67 jeunes et 2 Parents
-- Inscription de notre présence soutenue à l’EPM afin de permettre de poursuivre des accompagnements déjà engagés avant une incarcération, d’initier des accompagnements de mineurs et participer à leur projet de sortie. enfin de s’adresser au plus grand nombre des mineurs incarcérés sous la forme d’échange collectif coanimer ARPADE / SP PJJ et l’Unité de Soins de l’EPM
- Toutes les actions collectives sont coconstruites avec les équipes des différents services. Il y a toujours au minimum un professionnel de la PJJ lors de notre intervention. La coanimation est effective sur l'UEMO Ouest et le SEEPM. Il reste toujours difficile de mobiliser ce public jeune sur les actions collectives, l'absentéisme reste important
SECRETARIAT GENERAL DU COMITE INTERMINISTERIEL DE PREVENTION DE LA DELINQUANCE
2.3 - Les actions collectives
Parmi les différentes actions collectives menées par les équipes de prévention spécialisée (activités périscolaires, actions collectives solidaires, etc.), les chantiers éducatifs et les séjours éducatifs sont éligibles à un financement au titre du FIPD dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie nationale de prévention de la délinquance.
2.3.1 Les chantiers éducatifs
De manière générale, les chantiers éducatifs sont mis en place par les éducateurs de prévention spécialisée comme un outil parmi d'autres au sein d'une palette d'interventions possibles. Ils s’inscrivent dans une démarche globale et se situent aux premières marches du parcours d’insertion socioprofessionnelle quand les jeunes n’ont encore ni le désir ni la constance de l’engagement. Ils sont donc en amont des chantiers d’insertion.
Les chantiers éducatifs sont prescrits par l'éducateur de rue qui a repéré ou connaît et suit le ou les jeunes au(x)quel(s) il propose d'y participer. Ils s'inscrivent dans un processus plus large que la seule participation au chantier, entre un temps d'information en amont sur les conditions du travail à effectuer et/ou de préparation du chantier et un temps d'évaluation des résultats en aval et/ou, plus largement, de suivi des jeunes. Ces chantiers sont menés avec un groupe de jeunes encadrés par un éducateur et poursuivant différents objectifs individuels et collectifs.
Les chantiers éducatifs se distinguent des chantiers d’insertion. Alors que les premiers se situent en amont, les seconds relèvent de l’insertion par l’activité économique.
En effet, les chantiers d’insertion sont des dispositifs conventionnés ayant pour objet l’accueil, l’embauche et la mise au travail par des actions collectives de personnes sans emploi rencontrant des difficultés sociales et professionnelles particulières. Les personnes embauchées dans ce cadre sont des salariés à part entière, recrutés dans le cadre d’un véritable contrat de travail.
Les chantiers éducatifs sont mis en place par des associations de prévention spécialisée en partenariat avec une association intermédiaire qui exerce la fonction d’employeur des jeunes avec des contrats d’usage.
Leur mise en œuvre ne doit pas entraver les modes d'intervention habituels développés par les associations de prévention. Ils doivent être clairement positionnés, comme un moyen de prévenir la marginalisation plus que de préparer à l'entrée dans la sphère du travail. En effet, les chantiers se situent bien en amont des autres dispositifs d’insertion professionnelle.
Le terme de chantier éducatif renvoie à une activité de production, de biens ou de services, réalisée par un groupe de jeunes encadrés par un éducateur, rémunérés en échange du travail fourni. Les objectifs poursuivis n'en restent pas moins diversifiés. Il importe que l’aspect symbolique de l’action soit recherché.
Le plus souvent ces chantiers sont réalisés dans le cadre de commandes de collectivités locales ou de syndicats intercommunaux, de conseils généraux, de bailleurs sociaux, d'associations locales ou de l'association même dont dépend l'équipe de prévention, voire de particuliers.
Exemple d’action locale : Des chantiers pour remobiliser et accompagner vers l’employabilité
Pour accompagner des jeunes en grande difficulté à s’inscrire dans les parcours d’insertion sociale et professionnelle « classiques », une action multi-partenariale a été mise en place entre l’équipe de prévention spécialisée de l’ADSEA de l’Ain, un organisme de formation (ALPES), une association intermédiaire Ainter’Job (pour assurer la fonction employeur) et la ville de Bourg en Bresse.
Il s’agit de proposer :
- des temps de mises en situation de travail (chantier de nettoyage des berges et du lit de la Reyssouze, la rivière qui traverse la ville),
- un temps de formation (une journée par semaine) sur une alternance de temps collectifs et de temps individualisés sur l’acquisition de compétences clés (lecture, écriture, mathématiques…),
- un suivi individualisé concernant le parcours professionnel et/ou des aspects plus personnels (problèmes de santé, papiers d’identité…).
Concernant les modalités de travail partenarial, des points hebdomadaires sont effectués par l’équipe pédagogique sur la situation individuelle des jeunes, puis transmis aux partenaires afin de permettre une grande réactivité. Un comité technique se réunit tous les deux mois avec les partenaires directement concernés par les jeunes (Ainter’Job, le service de prévention et la mission locale) afin de faire le point sur les parcours des jeunes, de les aménager si besoin et d’en construire les suites. Enfin, un comité de pilotage, plus institutionnel, a un rôle d’évaluation et d’analyse de l’action, et de construction de l’ingénierie.
Contact : Association Départementale de Sauvegarde de l’Enfant à l’Adulte de l’Ain - 526 rue Paul Verlaine- BP17- 01960 PERONNAS-04.74.32.55.91
Le développement de chantiers éducatifs permanents est recherché dans la mesure où ils permettent d’inscrire immédiatement, par exemple, les sortants de prison après analyse de la pertinence de cette étape pour eux à ce moment-là, et de leur adhésion à ce projet.
Si le FIPD n’a pas vocation à financer des postes d’éducateurs de la prévention spécialisée, il est prévu dans le cadre de la stratégie nationale de prévention de la délinquance qu’il puisse être mobilisé pour cofinancer des chantiers éducatifs et favorise leur développement.
2.3.2 Les séjours éducatifs
Les séjours éducatifs s’inscrivent dans une relation et un processus éducatif ; ils doivent faire l’objet d’échanges, de temps de préparation, de construction avec les jeunes. Conçus dans ce sens, ils permettent à des jeunes de faire l’expérience de la conception et de la mise en oeuvre d’un projet, donc de se projeter dans un avenir accessible.
Ces expériences permettent :
- de faire émerger et de valoriser les capacités des jeunes ;
- de se confronter à la vie de groupe, à son organisation, à sa gestion, à la négociation de sa place ;
- de renouer avec des valeurs comme le respect de l’autre, comme la solidarité et la communication ;
- d’oser devenir mobile géographiquement dans le cadre de projets humanitaires, citoyens, ou simplement dans le cadre d’une découverte de l’environnement et du patrimoine d’une région qu’il ne connait pas et faire des découvertes ;
- de développer le sentiment d’avoir une utilité sociale ;
- de se décentrer de ses problèmes quotidiens et de les retrouver différemment ;
- de revaloriser son image de soi auprès des autres jeunes, des habitants et des décideurs ;
- de redessiner avec l’enfant sa relation avec ses parents, et de travailler également avec les parents pendant le séjour de leur enfant sur leur relation avec lui et sur la phase de son retour du séjour (dans sa famille et sur son quartier) qui est une phase cruciale pour la durabilité des effets positifs du séjour qui n’est pas un « coup » ponctuel.
Enfin, voici un lien vers un rapport du Sénat de 2022 qui pourrait vous être utile dans nombre de ses chapitres:
Prévenir la délinquance des mineurs - Éviter la récidive
Rapport d'information n°885(2021-2022), déposé le
Ce rapport indiquant que:
La PJJ conserve néanmoins une mission d'aide à la décision des magistrats concernant les mineurs tant en matière civile qu'en matière pénale et assure, sur le fondement de l'article1183du code de procédure civile, la conduite des mesures judiciaires d'investigations éducatives (MJIE) destinées à recueillir des éléments sur la personnalité du mineur, sa situation familiale et sociale et les difficultés qu'il rencontre. Ces mesures représentent près de 20% de l'activité de la PJJ à la demande des juges. Elles sont assurées à 60% par le secteur associatif habilité.
Nous vous renvoyons également vers les publications de L’École nationale de protection judiciaire de la jeunesse
Vous trouverez la Direction territoriale de la protection judiciaire de la jeunesse (DTPJJ) de votre département grâce à cet annuaire.
Bonne journée,