Comment faisaient les bombardiers allemands pour se repérer et bombarder Londres de nuit ?

Bonjour,

Pour s’orienter dans le ciel, deux conditions doivent être remplies :

Tout d’abord, il est important que le pilote sache à tout moment déterminer sa position. Pour savoir où aller, il faut d’abord savoir où on est. D’autre part, il doit être capable de matérialiser une trajectoire lui permettant d’aller d’un point A à un point B.

(Source : Baptême de l'air)

Le principal outil de navigation est la carte, qui permet la préparation du vol au sol mais aussi la navigation en route.

Généralement, on distingue deux "régimes de vol" :

• Le vol à vue : l’avantage de cette navigation à vue est qu’elle ne nécessite pas d’appareils compliqués à bord de l’avion : une carte, une montre et une boussole suffisent amplement ! Mais pour cela, il est nécessaire d’être capable de voir dehors de façon convenable. La technique du cheminement consiste à suivre les lignes naturelles au sol visibles depuis les airs. Pour cette méthode, le pilote suit des repères caractéristiques facilement visibles et reconnaissables tels que les fleuves, les autoroutes, les côtes ou encore les voies ferrées. L’estime (technique du cap et montre) est aussi simple à mettre en œuvre : connaissant une position de départ, il s’agit de déterminer le cap à prendre et l’heure d’arrivée pour atteindre un point donné, le plus souvent un point caractéristique ou un aérodrome. L’heure étant déterminée principalement par rapport à la vitesse de croisière de l’avion.

• Le vol aux instruments : pour naviguer en toutes circonstances (nuit, nuages…) le vol aux instruments s’est développé. Ces techniques permettent de piloter un avion sans voir à l’extérieur et de se diriger grâce aux systèmes embarqués à bord ainsi qu’à des aides extérieures. Au cours de l’Histoire et au fil des avancées techniques, différents moyens de navigation en vol ont été développés, que ce soit le compas magnétique, l’horizon artificiel, les balises au sol (installations électriques surmontées d’une ou plusieurs antennes à l’usage exclusif de la navigation aérienne permettant la radio-navigation) ou encore les centrales inertielles. Pour plus d’informations sur les différents moyens de navigation développés au cours de l’Histoire nous vous conseillons de consulter le site ci-dessous: FlightSimCorner

Navigation de nuit pendant la Seconde Guerre Mondiale :

La question de la navigation de nuit s’est rapidement posée dès les débuts de la Seconde Guerre Mondiale, dans un contexte où l’utilisation de formations aériennes (pour effectuer tant du côté allemand qu’allié, des bombardements massifs sur les sites industriels, militaires ou autres afin d’affaiblir ou d’anéantir les ressources ennemies) fût primordial pour le succès de l’un ou l’autre des belligérants.

Dans ces conditions, la Royal Air Force (RAF) investit énormément dans l'entraînement de ses pilotes à la navigation, ajoute de nombreux équipements aux avions, en particulier un astrodôme pour permettre de faire le point astronomique et d'un espace éclairé pour que le navigateur puisse faire ses calculs. Ces équipements sont mis en service sitôt le début de la guerre et semblent donner a priori de bons résultats. Cependant, les bombardements nocturnes se révèlent à la longue être un échec en raison du nombre important de bombes qui tombent loin de leur objectif.

(Source : Wikipédia)

Ainsi, aux procédés classiques de navigation, à l’estime par exemple, succédèrent des méthodes de plus en plus sophistiquées. La radio-navigation du évoluer et l’utilisation des radars et des ondes courtes, qui peuvent donner des faisceaux d’ondes, permit de pratiquer avec plus de sûreté et de précision des missions de plus en plus lointaines.

La Royal Air Force développa de son côté le Système Oboe, un système de localisation des objectifs destiné au bombardement aérien sans visibilité.

Il était fondé sur la technologie des transpondeurs radio. Ce système a été employé la première fois en décembre 1941 à peu près à l'époque où le radar H2S  fit son apparition. Le oboe nécessite deux stations au sol distinctes, situées en Angleterre et suffisamment distantes l'une de l'autre, pour émettre un signal à un bombardier orienteur-marqueur Mosquito équipé d'un transpondeur. Le transpondeur réémet les signaux qui sont alors reçus par les deux stations au sol. En mesurant le temps que met le signal à faire l'aller-retour on peut déterminer la distance du bombardier par rapport à chacune des stations. Chaque station oboe définit par radiotélémétrie un cercle dont le rayon est déterminé de telle sorte que l'intersection des deux cercles se fasse au-dessus de la cible. Le Mosquito vole le long de la circonférence définie par une des stations — qu'on appelle Cat (« chat ») — et largue sa charge (soit des bombes, soit des dispositifs éclairants selon le type de mission) lorsqu'il atteint le cercle défini par l'autre station — qu'on appelle Mouse (« souris »). Il existait un réseau de stations oboe dans le sud de l'Angleterre, chaque station pouvant être opérée comme Cat ou comme Mouse selon les besoins

(Source : Wikipédia )

La Royal Air Force développa par la suite un autre système de radionavigation : le GEE, conçu pour améliorer la précision de la navigation des avions ce qui a permis d'augmenter l'efficacité des raids d'Avro Lancasters et de différents autres bombardiers.

Du côté Allemand, ceux-ci développèrent le système Knickbein, Wotant , Elekta et Bernhard basés sur les mêmes systèmes de faisceaux.

Pour plus de précisions sur les différents systèmes de radionavigation mis en place par la Royal Air Force et la Luftwaffe, nous vous invitons à consulter la page Wikipédia sur la Bataille des Faisceaux ainsi que le site France Crashes 39-45, qui détaillent les différents moyens techniques utilisés pour la navigation de nuit.

Bonne journée,