Combien y a-t-il d'emplois dans les organisations professionnelles agricoles ?
Question d'origine :
Bonjour le guichet du savoir (belle initiative au passage !!),
auriez-vous une idée, même approximative du nombre d'emplois que recouvre ce que l'on appelle des organisations professionnelles agricoles. Approximation, car j'ai bien conscience du caractère flou des frontières de cet agglomérat d'institutions... Merci de votre aide et sans rancune si vous ne parvenez pas à me répondre.
merci
Anna
Réponse du Guichet
D'après l'enquête SUMER agricole 2010, Le secteur des Organismes Professionnels Agricoles (OPA) représente 30 % (180 123) de la population salariée agricole effectuant plus de 120 jours de travail par an. La Mutualité Sociale Agricole pourra peut-être vous apporter des données plus récentes.
Bonjour,
Commençons par préciser ce que sont les organisations professionnelles agricoles :
Les organisations professionnelles agricoles (OPA) rassemblent l'ensemble des structures créées ou gérées par et pour les agriculteurs.
Les organisations professionnelles agricoles peuvent être scindées en grandes catégories : syndicalisme, coopération, crédit et mutualité, développement, chambres d’agricultures
Source : Wikipedia
Il est souvent souligné, à juste titre, que l’ensemble que constituent les organisations professionnelles agricoles (OPA) est particulièrement difficile à appréhender pour un profane. Cela tient à leur nombre, à leurs inter-relations, à leurs variations territoriales, à leur histoire et aux évolutions contrastées qui les caractérisent aujourd’hui, tant en ce qui concerne leurs statuts que leurs activités. Cela tient aussi au fait que nombre d’entre elles entretiennent des liens multiples avec des instances publiques ou parapubliques.
On a pu proposer, il y a une vingtaine d’années, la définition suivante de la Profession : « Conglomérat d’organisations professionnelles agricoles qui s’autodésignent usuellement par ce vocable. » Il s’agit d’un ensemble de structures articulées et hiérarchisées de manière complexe, dont la représentation nationale est assurée par la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA), le Centre national des jeunes agriculteurs (CNJA), la Confédération nationale de la mutualité, de la coopération et du crédit agricoles (CNMCCA) et l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture (APCA). Ces quatre organisations ont longtemps disposé, dans la plupart des instances existantes, de l’exclusivité de représentation des agriculteurs [1][1]Serge Cordellier, in Pierre Coulomb, Hélène Delorme, Bertrand…. [...]
Il est d’usage de classer les OPA par grandes familles : syndicalisme, coopération, crédit et mutualité, développement, chambres d’agricultures. Notons qu’il existe également en agriculture des organisations et institutions qui s’adressent spécifiquement aux salariés d’exploitation : des syndicats (sections des confédérations syndicales de salariés), des organismes paritaires (Anefa – Association nationale pour l’emploi et la formation en agriculture), des organisations de développement (FNAsavpa – Fédération nationale des associations des salariés agricoles pour la vulgarisation et le progrès agricoles, aujourd’hui partie prenante de Trame) et de formation continue (Fafsea – Fonds d’assurance formation des salariés de l’agriculture). Ces organisations sont généralement oubliées dans les analyses de la profession agricole, alors que cette strate de population active augmente constamment en part relative du travail agricole (près de 15 % aujourd’hui).
Les OPA présentent un certain nombre de caractères communs :
- formellement, elles regroupent des agriculteurs sur la base du libre consentement et du volontariat et sont gérées par leurs représentants élus sur des bases démocratiques (élections générales ou par organisation) ;
- elles sont en charge des questions collectives concernant la mise en œuvre de la profession d’agriculteur ;
- elles sont en majorité juridiquement indépendantes entre elles, même si leur gouvernance relève parfois de l’interdépendance – c’est ainsi par exemple que les élections des dirigeants des chambres d’agriculture et de la MSA s’effectuent principalement sur la base de listes syndicales ;
- elles sont organisées à de multiples niveaux territoriaux qui se combinent : local (communal et/ou cantonal), départemental, régional, national, et parfois aussi international (européen, mondial). Mais l’échelon départemental et l’échelon national dominent.
Mais, au-delà de ces caractères communs, les organisations professionnelles forment un champ très diversifié et même hétérogène :
- juridiquement : une OPA peut avoir un caractère juridique privé (syndicat, association, coopérative, mutuelle…), ou être apparentée au domaine public (chambre d’agriculture, Adasea, Safer…) ;
- en termes de champ d’intervention : une OPA peut demeurer strictement cantonnée au secteur agricole (syndicats d’agriculteurs ou de salariés de l’agriculture) ou être diversifiée et s’adresser au reste du milieu rural, voire au-delà (CER-France, associations de comptabilité et gestion) ;
- en termes de compétences : une OPA peut être généraliste ou spécialisée (notamment par filière) ;
- en termes de mission/finalité : une OPA peut avoir une finalité de défense collective d’intérêts (syndicats généralistes ou spécialisés, associations…), d’organes consultatifs (chambres), de représentation publique (syndicats, chambres d’agriculture…), de services (chambres, centres de gestion…), d’organisation économique (coopératives de production, de services, de crédit, groupements de producteur, syndicats d’appellation, interprofessions…), d’organisations sociales (mutuelles) voire même d’explicitation de la politique publique de l’agriculture (chambres) ;
- en termes de fonctionnement : pour mettre en œuvre ses activités ou services, une OPA peut se placer de façon plus ou moins explicite dans des dynamiques publiques. On a vu, par exemple, comment un groupement de développement, une chambre d’agriculture, un syndicat ou une coopérative ont pu contester ou participer à la mise en œuvre des contrats territoriaux d’exploitation à la fin des années 1990 ; ceux-ci étaient alors un élément novateur de la politique publique de cette période. On voit aussi des centres de gestion, ou des organismes de contrôle des performances s’insérer dans des dynamiques marchandes.
Source : Cordellier, Serge, et Roger Le Guen. « Organisations professionnelles agricoles : histoire et pouvoirs », Pour, vol. 196-197, no. 1-2, 2008, pp. 64-79.
Si nous comprenons bien votre question, vous désirez savoir approximativement combien de personnes sont employées par ces structures.
Un document de la Mutualité Sociale Agricole (MSA) publié en mai 2015 dans le cadre de l'enquête SUMER agricole 2010 (surveillance médicale des expositions aux risques professionnels) nous fournit les informations suivantes :
Le secteur des Organismes Professionnels Agricoles (OPA) représente 30 % (180 123) de la population salariée agricole effectuant plus de 120 jours de travail par an.
Il regroupe les organismes de mutualité agricole (MSA, Groupama…) (28 025 salariés ; 16 %), du crédit agricole (74 436 salariés ; 41%) et d’autres organismes professionnels agricoles (chambres d’agriculture, organismes de services d’aide à la personne…) (77 662 ; 43%).
Nos recherches ne nous ont pas permis de trouver de chiffres plus récents, en revanche on trouve dans Persée des données datant de 1987, publiées dans la revue Economie rurale : 200 000 employés environ correspondant à 150 000 équivalents temps plein.
Vous pourriez tenter de contacter la Mutualité Sociale Agricole pour obtenir des données à jour.
Bonne journée.