Je cherche des informations sur le quartier Saint Clair à Caluire-et-Cuire
Question d'origine :
Bonjour,
J'aurais aimé avoir des informations les plus complètes possibles sur le quartier Saint Clair à Caluire: son Histoire, ancienne et plus récente, des informations géographiques et géologiques sur ce site, d'éventuelles anecdotes sur ce quartier... Merci!
Réponse du Guichet

Bonjour, vous souhaitez connaître l'histoire générale du quartier Saint-Clair, voici plusieurs informations et sources qui pourront vous aider pour vos recherches :
Le quartier Saint-Clair, également appelé quartier Soufflot, du nom de l'architecte qui l'a créé, a vu le jour au milieu du 18e siècle. Face à l'exode rural et au développement des manufactures qui attirent de plus en plus de populations en ville, le Consulat décide d'augmenter la capacité d'accueil de Lyon. L'objectif de libérer Lyon de ses remparts et d'en faire une place commerciale incontournable est également en ligne de mire.
Dans Tolozan, Soufflot, Morand, et les autres...: le quartier Saint-Clair (dit Soufflot) : de la place Tolozan à la rue de Provence, édité par l'association Sauvegarde et embellissement de Lyon, nous pouvons lire p. 10 :
Dès 1738, l'objectif est l'édification d'un vaste port allant de la rue Puits-Gaillot au bastion Saint-Clair afin d'y installer des manufactures (dont les bâtiments seront exposés au grand air) et de réaliser un quai depuis le pont de la Guillotière jusqu'au bastion pour ouvrir une voie en direction de Genève afin d'éviter de passer par la montée Saint-Sébastien. Faute de moyens ce projet sera limité au quai de Retz.
En 1742, les Dames de Saint-Pierre, propriétaires d'un tènement de maisons, de vignes et de la chapelle Saint-Clair, souhaitent les vendrepour financer les travaux d'entretien de leur couvent. Avec l'appui et l'accord du cardinal Pierre Guérin de Tencin (pour qui il construira lepalais archiépiscopal en 1750), J.G Soufflot s'associe à Mrs Milanois, Breton et Desraisses pour acquérir les terrains. Trois immeubles sont alors construits place Chazette entre 1744 et 1745 et servent d'inspiration pour le futur quartier Saint-Clair.
Début 1746 le consulat demande à J.G Soufflot "de lever les plans du bras du Rhône à Saint-Clair pour construire un port et de prendre le nivellement du fleuve pour placer les moulins". Par sa déclaration du 22 octobre 1749 le Consulat décrit précisément ses intentions et l'a plus qu'un seul interlocuteur : la Compagnie J.G Soufflot crée le négociant Léonard Milanois et l'architecte Melchior Munet.
[...]
Cependant l'idée d'un vaste port est abandonnée, les terrains sont divisés en sept ilots traversés par trois rues de 24 pieds de large. Compte tenu de la densité de l'habitat, avec l'accord du Consulat, la Compagnie crée une rue transversale, la rue Royale.
Toujours dans ce même ouvrage, très complet, nous pouvons lire, concernant l'architecture du quartier et la nature du terrain :
En raison de la nature du terrain, les immeubles construits sur pilotis en bois épousent la déclivité de la pente avec des caves voûtées s'appuyant sur des piliers. Côté Rhône, elles sont de faible hauteur, contrairement à celles côté rue Royale.
A la fin du 19e siècle, l'endiguement du Rhône a accéléré le courant du fleuve, dont le lit se creusa, mettant ainsi à nu des pilotis qui commencèrent à pourrir : en 1880, de gros travaux très onéreux sont entrepris pour y remédier.
Les appartements en U s'articulent autour d'une cour centrale, dotée d'une pompe. Dans la plupart des cas, les étages sont desservis par un escalier droit à mur noyau et ajouré (volées droites et paliers), mais il existe cependant quelques exceptions (comme aux 3, 11, 13, 15 du quai Lacassagne).
L'utilisation de la pierre de taille et le traitement des soubassements en bossage se généralisent. Les fenêtres en anse-de-panier sont abandonnées au profit de fenêtres rectangulaires à chambranle apparent simple ou à crossettes, parfois surmontées de frontons et pourvues de volets intérieurs ou jalousies. Le toit à étage attique s'impose au détriment de celui à mansart. Les façades donnant sur le quai s'inspirent de ce que l'on appelle "un décor à la grecque" agrémenté de médaillons et de guirlandes de végétaux (chêne, laurier, fleurs). Certains appartements sont dotés de balcons en pierre, à balustres ou à ferronnerie géométrique, soutenus par des consoles ornées de glyphes, de gouttes. Aucune contrainte architecturale ne s'impose, mais l'appartenance des propriétaires d'une même classe sociale entraine une certaine unité.
En effet, dans cette dernière information, on devine que le coût de la propriété dans ce quartier était élevé, on retrouve donc une population assez homogène, d'entrepreneurs, architectes ou professions libérales. Dans la rue Royale, davantage dévolue au commerce et à la desserte, l'architecture y est plus simple et on trouve peu de balcons.
Pour ce qui concerne les origines plus lointaines de ce quartier, on a retrouvé en 1989 des vestiges d'aménagement des berges du Rhône datant de l'époque gallo-romaine. Les restes d'une épave datée de 30 après J-C ont été découverts, qui aujourd'hui reposent dans les réserves du musée de Saint-Romain-en-Gal.
Le nom de Saint-Clair provient d'une recluserie, la recluserie de Saint-Clair du Griffon présente au 14e siècle, à côté d'une chapelle consacrée à Sainte-Blandine datant du 13e siècle, sous la montée Saint-Sébastien. Saint-Clair était le patron des verriers, des tailleurs et des couturières, il est également invoqué pour soulager les maladies des yeux.
La recluserie de Saint-Clair est réservée aux hommes et dépend des Dames de Saint-Pierre. Sa chapelle garde les reliques de Saint Blaise de Sebaste, évêque et martyr mort en 316. Elle sera détruite en 1562 lors de l'insurrection protestante, reconstruite en 1656 pour être finalement vendue pendant la Révolution. Les habitants n'ayant plus d'église à proximité de leur quartier, la construction d'un nouvel édifice est demandée en 1807. La paroisse, ainsi que le quartier prennent le nom de Saint-Clair.
Vers 1930, la circulation automobile augmente, avec elle les embouteillages et les nuisances. La municipalité cherche une solution pour y remédier. En 1937, Lucien Chadenson et Antoine Thiollière, ingénieurs Ponts et chaussées et de la ville proposent un projet : le tunnel de la Croix-Rousse. Il est adopté en 1939. Les travaux vont durer 13 ans et Edouard Herriot l'inaugurera le 19 avril 1952. Une partie du quartier Saint-Clair, la plus au nord sera détruite pour permettre les travaux, ainsi que l'église Saint-Charles côté Saône et plusieurs immeubles des pentes sous la rue des Fantasques.
Vous pourrez retrouver toutes ces informations dans le petit fascicule précité.
Si vous souhaitez en savoir plus sur la construction de ce quartier, vous pouvez également consulter L'oeuvre de Soufflot à Lyon : études et documents, mais également un pdf réalisé par la Ville de Lyon, Le quartier Saint-Clair, dit Soufflot, ainsi que diverses réponses déjà faites par le Guichet du Savoir sur cette question, et s'attenant à quelques points plus précis comme des bâtiments remarquables :
Bureau des commis au Bastion Saint-Clair
Nous n'avons pas trouvé de précision sur la géologie ou sur des anectodes particulières dans ce quartier.
En espérant avoir répondu à votre question, nous vous souhaitons une excellente journée
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