Je souhaite connaître ce qui se trouvait après-guerre après-guerre dans le 7e
Question d'origine :
Bonjour,
Curieux de mon quartier, qui a beaucoup changé depuis le début des années 2000, je cherche à connaître de qui se trouvait après-guerre entre les rues Jean Jaurès / Gerland / Marie-Madeleine Fourcade et Clement Marot. J'ai entendu parlé d'anciennes tanneries et de fonderies dont un morceau du CTC et des usines Brossettes. Je cherche également si il existe des cartes postales ou vues aériennes de ce secteur.
Réponse du Guichet
Le quartier de Gerland a en effet opéré une profonde mutation au cours des dernières décennies du XXe siècle. Sa vocation industrielle, qui marque son histoire, a laissé place à un territoire riche, attractif et animé.
Le passé de Gerland est avant tout industriel. Les premières activités s'implantent le long du Rhône, dans le quartier de la Vitriolerie, occupé par l'Armée (quartier Général Frère).
Au début du XXe siècle, Tony Garnier, architecte lyonnais, a marqué de son empreinte le quartier en réalisant des constructions emblématiques, toujours présentes : les abattoirs, d'abord destinés à l'exposition universelle de 1914, et devenus aujourd'hui "Halle Tony Garnier" et le stade de Gerland.
Le percement de l'avenue Jean-Jaurès en 1908 et l'inauguration du Pont Pasteur, enjambant le Rhône, dans les années 1920, marquent un nouvel essor pour Gerland, qui s'urbanise peu à peu. Des ensembles de logements, dont la Cité Jardin, commencent à faire leur apparition. L'endiguement progressif du Rhône permet ensuite de libérer d'immenses terrains, autrefois occupés par des marais et par une multitude de ruisseaux, laissant peu à peu la place aux activités industrielles, dont notamment la création du Port Edouard-Herriot dans l'entre-deux-guerre.
Gerland se modernise après la seconde guerre mondiale. La construction complète d'une digue le long du Rhône, permet de stopper définitivement les nombreuses inondations qui participèrent pendant longtemps à l'insalubrité du territoire. De nouveaux équipements sont construits dans les années 1960 (palais des sports et piscine notamment), et le transfert des activités industrielles commence, libérant ainsi des espaces qui accueillent progressivement, au début des années 1970, des ensembles résidentiels. L'urbanisation se poursuit dans les années 1980. Peu à peu, les logements et les équipements publics remplacent les installations industrielles.
Les premières opérations d'urbanisme se développent dans les années 1990 et 2000. Gerland se structure autour de projets ambitieux, comme la ZAC du Parc de Gerland, la ZAC Porte Ampère, la ZAC Massimi, la ZAC du Bon Lait et la ZAC des Girondins.
L'îlot du Bon Lait est limitrophe à l'îlot qui vous intéresse. Il forme un quadrilatère de 8 hectares, limité par l'avenue Jean-Jaurès à l'est, la rue Clément-Marot au nord, la rue Félix-Brun à l'ouest et la rue André-Bollier au sud. Cet îlot se développe lui aussi sur d'anciennes friches industrielles et des bâtis anciens. Le Bon Lait a ainsi donné au secteur nord de Gerland, une nouvelle centralité, ambitieuse et contemporaine, favorisant la mixité sociale urbaine dans un environnement particulièrement agréable.
Ce projet urbain est réalisé en lien avec les aménagements existants - comme le quartier Massimy - et devient un véritable espace de transition entre des secteurs très différents. Il se développe dans une ambition forte de respect des enjeux environnementaux. Au terme de son développement en 2015, le Bon Lait développe environ 128.740 m2 de surface de plancher pour du logement, des activités, des équipements et du commerce.
Pour l'îlot qui vous concerne spécifiquement, il existe bien une carte présentant les industries lyonnaises en activité dans la ville au cour des années 1930. Cette carte, bien qu'un peu antérieure à la période qui vous intéresse, est consultable aux Archives municipales de Lyon sous la cote 2S/456.
Nous ne possédons qu'assez peu de photographies ou cartes postales sur ce quartier pour l'instant. Vous en trouverez quelques unes sur notre site "Photographes en Rhône-Alpes", autour des rues Clément-Marot et rue de Gerland et de l'avenue Jean-Jaurès. Pour les vues aériennes, il vous sera possible d'utiliser la cartographie de l'IGN, par le biais de leur application "Remonter le temps" disponible sur cette même page.
Enfin, nous vous conseillons la lecture de deux excellents ouvrages :
- Lyon, ville industrielle : essai d'une géographie urbaine des techniques et des entreprises / Michel Laferrère, 1960.
- Lyon, de la Guillotière à Gerland : le 7e arrondissement 1912-2012 / sous la direction de Dominique Bertin, 2012.