Qui est le créateur de la marque de pâtes Hartaut-Ghiglione en 1804 ?
Question d'origine :
Cher Guichet,
Les pâtes de la marque Hartaut-Ghiglione, marque lyonnaise, sont censés être la plus vieille marque française, et lyonnaise de surcroît. Crée en 1804.
Si Ange François Ghiglione qui est fabricant de vermicelles et de pâtes de Gênes au 35 montée des Carmélites en 1835 (il apparait à cette adresse sous le nom « Ghiglione et Touchebeuf » dans « l’Almanach des commerçants de Paris et des départements » de 1835. Quand il se marie en 1822 il habite rue Neyret (et ses parents sont à Port Maurice à coté de Gênes) puis il se remarie en 1829 (ses parents habitent désormais à Alicante, en Espagne) il est désormais rue des Capucins mais quelle que soit son adresse, il est né en 1792 et n’est donc pas à l’origine de la création de cette fabrique de pâtes puisqu’il avait 12 ans en 1804... C’est sa deuxième fille née hors mariage et légitimée par de deuxième mariage, Marie Antoinette, née en 1826 qui en épousant un monsieur Claude Hartaut, dessinateur de son état, en 1845 est semble-t-il à l’origine du nom de cette marque. Le site du Patrimoine du Ministère de la Culture rapporte « que le premier site de la marque est localisé dès 1871, 10 montée des Carmélites à Lyon". Mais alors qui a créé la fabrique de vermicelles et « pâtes de Gênes » en 1804 ?
Merci.
Praline
Réponse du Guichet
Les premières entreprises lyonnaises de pâtes alimentaires sont nées lors du déploiement de cette activité dans la première moitié de 19e siècle sur Lyon dans un paysage de petites et moyennes industries alimentaires. Nos recherches nous amènent sur la date de 1847 pour la création de la marque de pâtes Hartaut-Ghiglione.
Bonjour,
Nous avons d’abord trouvé deux dossiers en ligne présentant l’histoire de cette entreprise avec une date de création également en 1804:
Un dossier dressé par le service de l’inventaire régional du patrimoine concernant l’ Usine de pâtes alimentaires de la Société Générale de Pâtes Alimentaires de France Hartaut Ghiglione et Scaramelli puis pâtes Brun actuellement collège Vendôme
C’est en consultant le journal Le Courrier de Lyon du 13 septembre 1847 qui nous obtenons la date du 1er septembre 1847 pour la "création de la société Ghiglione et Hartaut par acte notarial signé dans l’étude de Me Trouvé quai d’Orléans, entre le sieur Ange-François Ghiglione , fabricant de pâtes de Gênes, demeurant au 35 côte des Carmélites et Claudius Hartaut aussi fabricant de pâtes de Gênes demeurant au 35 côte des Carmélites. Le siège de cette société est établi au 35 côte des Carmélites et le contrat est fixé à une durée de 10 ans".
Un autre article publié dans le Courrier de Lyon annonce que suite au décès de Sieur Ange-François Ghiglione, la société de fabrication de pâtes ayant existé entre Hartaut et Ghiglione sera dissoute aux termes d’un acte signé le 23 février 1852.
D’autre part, des recherches dans un ouvrage récent paru en 2023 sur l’histoire de l’industrie alimentaire en France, Vermicelles et coquillettes, nous donnent d’autres indications :
p.80 : A Lyon, les ouvriers italiens créent les premiers ateliers de fabrication de pâtes: Philippi en 1809, Zerega en 1822 puis Ghiglione et Sivori.
p. 103 : Une nouvelle génération de fabricants de pâtes émerge à partir des années 1920. A Lyon, les ateliers artisanaux les plus anciens sont repris par des entrepreneurs plus ambitieux comme Bertrand qui succède à Zerega.
Dans le Bottin de 1845 à Lyon, on dénombre 5 établissements. Fin 19e, Lyon rassemble 12 établissements pour 761 emplois.
Enfin, dans l’ouvrage, Les dynasties lyonnaises : des Morin-Pons aux Mérieux : du XIXe siècle à nos jours, seulement deux fabricants lyonnais de pâtes alimentaires se détachent du lot des firmes familiales qui ont traversé ce siècle : les fabricants lyonnais GIVORD et HOURS et la société RIVOIRE et CARRET. Il n’est pas fait mention de la société Hartaut-Ghiglione.
Aussi, pour observer le développement de cette industrie alimentaire qui à Lyon n’a pas laissé autant de traces et d’archives que d’autres industries comme celle du textile, de la chimie ou de la métallurgie, nous vous conseillons la consultation d’autres sources documentaires telles que les annuaires de statistiques des industries, du commerce, des almanachs et bottins du commerce tels que l’Annuaire du commerce Didot-Bottin. Paris, départements [Périodique numérisé] 1875 et que vous pourrez sûrement trouver aux Archives départementales du Rhône.
Bonne journée,