Quelles étaient la signification et l'usage de ces stalles ?

Bonjour, 

Malgré d'importantes recherches dans nos collections en lien avec le mobilier d'assise des églises de France, nous ne sommes pas parvenus à trouver de signification particulière à cet ensemble de stalles disposé de part et d'autres du chœur dans l’Église Saint-Sulpice à Chateldon. 

Si nous pouvons être précis dans notre description, c'est que nous avons retrouvé la notice qui leur fut consacrée lors de l'inventaire général du patrimoine de l'Auvergne. Vous retrouverez la notice sur le site du Ministère de la Culture : IM63001417. Tout comme la notice originale de Jean-Paul Leclercq, en date de 1985 et entièrement numérisée avec photos des stalles à l'appui. 

Ces stalles sont faites en noyer et de style néo-classique, elles dateraient du début du XIXème siècle. L'auteur est inconnu et nous disposons de peu d'informations à leur sujet. Néanmoins cette remarque, qui laisse à penser que cet ouvrage sort du lot : "Ensemble de mobilier de chœur néo-classique, d'un travail soigné, et intéressant par la différenciation des sièges, qui exploite la morphologie des piliers". 

Effectivement, plusieurs signes trahissent la volonté de distinguer la personne assise côté chœur de la stalle, sur le siège principal : siège unique, plus imposant avec portillon personnel et miséricorde décorée. 

Nous sommes ici dans la plus pure tradition ecclésiale, où des dispositifs comme celui-ci structurent et distinguent des personnes et des espaces lors des cérémonies religieuses comme l'observent Pascale et Pierre Moulier dans Trésors des Églises du Cantal (Flandonnière, 2016) p. 13 :

Deux types de dispositifs structurent la société qui habite l'église : les clôtures et les barrières d'une part, les sièges de l'autre.  Ne dit on pas "prendre possession d'un siège" pour décrire l'appropriation d'un statut ? L'assise revêt ainsi un caractère hautement symbolique dans l'église. Le droit de s'asseoir, la hiérarchie des sièges, leur emplacement, leur forme et leur taille, rien n'est laissé au hasard. 

(...)

Les sièges du clergé répondent à une codification précise : l'évêque a son trône en sa cathédrale, les chanoines et le clergé ont leurs stalles, celle de l'évêque étant surélevée de trois degrés. La "stalle du célébrant" est réservée au célébrant le plus important. Le reste du clergé utilise les bancs à dossier, les stalles ou les tabourets. 

Nous ne pouvons extrapoler davantage sur leur signification et leurs utilisations liturgiques précises. D'autant que cette étude historique sur le couvent et l'église de Chateldon d'Anthony Roux précise que les archives manquent concernant l'église au XIXème, juste au moment de la fabrication de ce mobilier (p. 16). 

Et aucune stalle similaire ne nous est apparue à la consultation de ces ouvrages dans nos collections : 

• Cathédrale d'Amiens Les Stalles / Guy de Tourtier (Lescuyer Lyon, 1979) 

• Les stalles de l'église prieurale d'Ambierle / Bernard Michel (Musée Alice Taverne, 2010)

• Ameublement d'église, quotidien de la liturgie / Catherine Arminjon (Desclée de Brouwer, 2000). 

• Exultet, encyclopédie pratique de la liturgie / sous la direction de Louis-Michel Renier (Bayard, 2000)

• Objets religieux du culte catholique / (Éditions du patrimoine, 1999). 

• Le monde caché des miséricordes - suivi du répertoire de 400 stalles d'églises de France / Dorothy et Henry Kraus (Éditions de l'amateur, 1986). 

Rien de concluant non plus dans cet ouvrage pourtant spécialisé, bien que les stalles soient mentionnées : Châteldon entre dore et bois noirs / Inventaire général des monuments et des richesses artistiques de la France région d'Auvergne (cahiers de l'inventaire, 1986). 

Pour en savoir plus, peut-être pourriez vous vous tourner vers les archives départementales du Puy-de-Dome ou prendre directement contact avec la paroisse pour leur demander des précisions. 

Bonnes recherches,