Quel était l'usage du "cavalier" sur les chemins de halage et de contre halage ?
Question d'origine :
Bonjour,
Je m’intéresse à la construction du canal de jonction construit sur la commune de Sallèles d'Aude.
Je intéresse à la terminologie : sur ce cannal, il y a avait un chemin de Halage, un chemin de contre-Halage et un "cavalié" ou "cavalier" (quelle en est l'orthographe). La distinction entre halage et contre halage se fait par rapport au courant, mais comment identifier le cavalié ?
existait il systématiquement (le cavalié) : quel en était l'usage historiquement : n'était-ce qu'un simple talus sans usage ?
D'avance merci pour votre réponse.
Réponse du Guichet
Cet amas de terre comme mentionné dans divers textes du XIXe siècle a effectivement son utilité et permet, entre autres, de faire en sorte que le chemin de halage soit insubmersible.
Bonjour,
Nous n’avons pas, sous la main, d’ouvrages abordant ces termes techniques et nous avons donc dû nous contenter des définitions apportées dans le Centre national de Ressources textuelles et lexicales :
Amas de terre que faisaient élever les ingénieurs militaires pour y dresser des batteries de canons afin de mieux dominer l'ennemi. Un cavalier destiné aux canons; forts à cavaliers. Ils [les cosaques] remuaient la terre sans relâche et élevaient des cavaliers qui dominaient les ouvrages des assiégés (Mérimée, Les Cosaques d'autrefois,1865, p. 123).
− P. ext., TRAV. PUBL. Amas de terre élevé au bord d'une route, voie ferrée, etc.
Le dictionnaire de l’Académie française donne cette définition :
Amas de terre, petit talus le long d’une route, d’un canal. –
Si nous n'avons rien trouvé du côté de la littérature contemporaine, de nombreux textes du XIXe siècle évoquent en revanche qu’est un cavalier;
Ainsi, dans Navigation intérieure, rivières et canaux · Volume 2 (1885), Paul Guillemain écrit :
A côté du chemin de halage se place le cavalier, monté avec les déblais, généralement en excès, que fournissent la cuvette et la fouille dans le coteau. Le rôle du cavalier est de renforcer la digue qui soutient, dans les conditions habituelles, les eaux du canal ; et de former au contraire digue de protection contre le cours d’eau, lorsque celui-ci déborde et menace d’envahir le canal. On lui donnera, du côté de la vallée une inclinaison de 1 mètre de hauteur pour 1,M50 de base, avec 4 mètres au moins de largeur en tête (la largeur du chemin de halage) si le chemin de halage est insubmersible. S’il est submersible, la largeur et la hauteur du cavalier devront être telles qu’il constitue une solide digue insubmersible, dépassant de 0m,60 à 1 mètre le niveau des plus hautes eaux connues.
Vous trouverez d'autres informations dans Programme, ou Résumé des leçons d'un cours de constructions avec des applications tirées spécialement de l'art de l'ingénieur des ponts et chaussées par Joseph Mathieu Sganzin, 1867.