Quels ouvrages traitent des représentations des maladies mentales dans l'art ?

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Le 10/09/2024 à 14h59 320 vues

Question d'origine :

Bonjour,

Je cherche des sources pour étudier les liens entre beaux-arts et représentations des maladies mentales.
Pourriez-vous s'il vous plaît me partager des références sur ce sujet ?

Je vous remercie par avance pour votre précieux travail.

Réponse du Guichet

gds_alc - Département : Equipe du Guichet du Savoir

Le 12/09/2024 à 15h11

Nous espérons que ces premières références vous permettront d'aborder le lien entre représentation des maladies mentales et Beaux-Arts.

Bonjour,

Nous vous proposons de premières lectures abordant le lien entre maladies mentales et Beaux-Arts. Vous pourriez ensuite vous tourner du côté de l'art brut dont nous citons que quelques ouvrages.

En élargissant le propos, l'étude du surréalisme devrait aussi vous apporter des pistes de réflexion.

Arts, folies, cultures : actes du colloque / Association scientifique de l'espace médical, publié par le Centre hospitalier de Montfavet, 2021 : Les contributeurs explorent les relations entre l'art et la folie en interrogeant le statut de l’œuvre d'art lorsque celle-ci est réalisée par une personne souffrant de troubles psychiatriques pouvant altérer sa conscience.

Éloge de la folie : illustré par les peintres de la Renaissance du Nord / Érasme ; traduction du latin et du grec, Claude Blum ; notes sur l'Éloge de la folie", Claude Blum ; revues et complétées par Jean-Christophe Saladin, 2018 : " Cette oeuvre satirique qui moque les travers de l’Église, des théologiens et des philosophes porte un regard amusé sur la folie des hommes, qui leur est un baume. Avec la reproduction intégrale des 82 dessins réalisés par Hans Holbein le Jeune pour la 3e édition de 1516 et près de 200 peintures, gravures et dessins d'art d'artistes de la Renaissance d'Europe du Nord".

Requiem pour la folie / Michel Thevoz, 2017 : "Au XIXe siècle, la folie a été rejetée de l'ordre social. De ce fait même, elle a produit des œuvres géniales en littérature ou en peinture. L'historien se demande si la folie, présente dans l'art contemporain, n'est pas aujourd'hui devenue licite, étudiée, admise et commercialisée".

Vertiges de la folie / Carine Filiber, 2012 : "Ce catalogue d'exposition, à travers près de deux cents objets, œuvres d'art et témoignages, explore beaucoup d'aspects de la folie, hier et aujourd'hui, ici et ailleurs. Elle montre également combien celle-ci a toujours été source d'inspiration".

Le génie et la folie : en peinture, musique et littérature / Philippe Brenot, 2011 : "L'auteur s'est penché sur ces destinées de créateurs, en qui se sont côtoyés le génie et la folie et il arrive à des conclusions surprenantes : les arts du langage et les arts non verbaux, plastiques et musicaux, ne sont pas égaux devant la folie. A cette étude d'une centaine de cas, a été adjoint un glossaire des principaux concepts et termes psychiatriques".

Images de la folie / Claude Quétel, 2010 : "Aucune maladie n'a été plus porteuse d'iconographie que la folie. Le mot lui-même a toujours été ambivalent, signifiant à la fois absence de sagesse et perte de la raison au sens médical du mot. Les artistes se sont engouffrés dans la brèche en jouant sur les deux tableaux. Des pures allégories de la folie comme La Nef des fous, on a cependant tôt fait d'arriver à des représentations où la pathologie a déjà sa place. C'est néanmoins avec la naissance de la psychiatrie, à l'orée du XIXe siècle, que les images de la folie se multiplient : peintures édifiantes, types d'aliénés, scènes de la vie asilaire... L'asile, voulu comme un instrument de guérison, se transforme en vision d'épouvante à travers les images-reportages de ses cours et de ses dortoirs, de ses médications et de ses appareils de contention. L'iconographie de la folie s'exprime aussi dans les représentations de maladies "vedettes" comme l'hystérie, dans le regard des artistes à diverses époques, dans les figurations d'une antipsychiatrie aussi ancienne que la psychiatrie elle-même. Enfin, les fous eux-mêmes font oeuvre dans l'expression de l'art brut...."

Les arts de l'hallucination / sous la direction de Donata Pesenti Campagnoni, Paolo Tortonese, préface Max Milner, textes Silvia Bordini, Stéphane Guégan, Tony James et al., conclusion Philippe Hamon, 2002 : "Le XIXe siècle tout entier s'est penché sur les rapports entre la représentation mentale, l'activité créatrice et les phénomènes hallucinatoires. Ce livre actualise la question en cherchant les prolongements de ce concept psychiatrique dans les domaines de l'esthétique, de la théorie littéraire et de l'étude des arts visuels".

L'art et la folie / Sophie de Sivry, Philippe Meyer, préface Robert Misrahi, 1999 : "L'auteur a cherché, dans la peinture et la littérature, le vertige qui s'empare des hommes et des femmes livrés à l'amour, à la création, à l'extase ou à l'exercice du pouvoir. Elle raconte le destin des hommes et des femmes qui ont traversé l'existence sur le fil du rasoir : Kokoschka, Artaud, Camille Claudel. Elle évoque en contrepoint les grandes figures romanesques de la folie".

La manière folle : essai sur la manie littéraire et artistique / Gérard Dessons, 2010 : "Essai sur la folie des œuvres en littérature, art et philosophie, moins celle de leurs auteurs que celle qu'y trouvent leurs critiques".

Concernant plus spécifiquement l'art brut, nous vous suggérons les lectures suivantes :

La folie en tête : aux racines de l'art brut / Andreas Altorfer, Astrid Berglund, Savine Faupin et al. sous la direction de Gérard Audinet, Barbara Safarova, 2017 : "Comme pour Entrée des médiums, en 2012, en s’ancrant dans la vie de Victor Hugo – la folie qui frappe son frère Eugène et sa fille Adèle –, l’exposition propose d’explorer la constitution d’un nouveau territoire de l’art. C'est l'occasion de présenter des collections d’œuvres d'internés constitués au cours du XIXe siècle par 4 psychiatres qui ont récupéré souvent en cachette, les œuvres des internés qu'ils suscitent parfois à des fins « d’art-thérapie »."

Les primitifs du XXe siècle : art brut et art des malades mentaux / Jean-Louis Ferrier, 1997 : "Nous fait découvrir l'univers déchiré, et recomposé dans leur création, d'une trentaine d'artistes, célèbres ou moins connus, sélectionnés pour la qualité plastique de leur production. Chaque univers artistique est analysé à partir de l'histoire personnelle de son auteur".

Art brut, psychose et médiumnité / Michel Thévoz, 1990.

Expressions de la folie : dessins, peintures, sculptures d'asile / Hans Prinzhorn, traduit de l'allemand par Marilène Weber, Alain Brousse, préface Jean Starobinski, 1984 : "Les créations artistiques anonymes recueillies derrière les murs des asiles d'Heidelberg et d'autres institutions et analysées par H. Prinzhorn, de 1919 à 1922, révèlent un pouvoir d'expression où l'on peut reconnaître les traits de l'art moderne"

Bonnes lectures,