Auriez-vous un résumé de l'ouvrage "Hitler conduit le bal" de Georges Anquetil ?

Bonjour,

Georges Anquetil (1888-1945) s'est fait connaître comme journaliste polémiste sous le pseudonyme Georges Denfer. Propriétaire de plusieurs journaux et magazines, il a également tenté une brève carrière d’avocat.

Il reçut à Genève le grand prix international de Littérature contre la guerre (Marianne, 29 mars 1939) pour son ouvrage Hitler conduit le bal dans lequel il rassemble une documentation fournie à charge contre Hitler et le nazisme.

Nous vous proposons deux présentations de sa somme contre le nazisme, extraites de journaux de l'époque :

Dans ce gros volume de plus de six cents pages, M. Georges Anquetil a réussi, sous le titre de « Hitler conduit le bal » (Editions de Lutèce) – variante de celui d’un de ses précédents ouvrages ayant obtenu un tirage exceptionnellement élevé, « Satan conduit le bal » - une documentation extrêmement variée et abondante, qui en fait, tout à la fois, un instrument de travail pratique pour les professionnels des questions de politique extérieure, et un enseignement pour les profanes, tout de même curieux de leur temps, mais à qui des lectures au jour le jour ne permettent pas de discerner certains enchaînements de faits, qui leur donnent toute leur signification, sans oublier les futurs historiens de cette époque à qui « Hitler conduit le bal » fournira, sans autre peine que de le feuilleter, des renseignements indispensables, dont la recherche leur prendrait beaucoup de temps, et sans la certitude de toujours aboutir.
Le but que s’est proposé M. Georges Anquetil est défini par cette épigraphe empruntée à M. Jacques Bardoux, membre de l’Institut, dont nous avons eu maintes fois, à signaler ici les sages avertissements : « pour aider au redressement de la France, il faut apporter des faits qui puissent éclairer les esprits et déchirer les légendes. »
Entre autres, M. Georges Anquetil a souligné, notamment, la propagande nazie en France, les éditions tronquées de « Mein Kampf » répandues chez, où, comme par hasard, on ne trouve pas trace de l’animosité haineuse du Führer contre la France. Il a aussi, tour à tour, examiné la question de savoir si le droit et l’honneur nous commandaient une autre attitude envers la Tchéco-Slovaquie ; si le passé et le souci de notre sécurité nous permettent d’ajouter foi aux déclarations pacifiques d’Hitler ; il a également traité notre position devant les réclamations coloniales allemandes ; abordé les questions de l’Ukraine et de Memel ; du pacte franco-russe. Il n’a pas omis d’exposer les griefs invoqués contre le communisme, allant jusqu’à la demande toute récente de la dissolution de ce parti, etc. En un mot il n’a rien négligé pour informer ses lecteurs de tout ce qui touche aux problèmes qui se sont imposés ou s’imposent encore à nous, et dont la solution est plus ou moins épineuse.
Tout cela est accompagné de commentaires fortement motivés, qui viennent opportunément résumer les déductions à tirer des pièces produites. Ces commentaires sont de la meilleure encre de M. George Anquetil, qui s’affirme, une fois de plus, avec « Hitler conduit le bal », un ardent polémiste et un observateur sagace, ne laissant rien passer de ce qu’il y a un intérêt capital à fixer, tant pour le présent immédiat que pour le proche avenir, et le plus lointain.
J. N.

source : Le Petit Bleu de Paris, 7 février 1939

« Hitler conduit le bal »
Sous ce titre qui rappelle celui d’une de ses œuvres qui connut un immense succès, M. Georges Anquetil a rassemblé, ordonné et commenté en vigoureux polémiste – une documentation considérable sur le problème essentiel de notre époque, paix ou guerre. Les lecteurs mêmes qui n’adhèreraient pas aux thèses de M. Anquetil – dont l’ambition est d’avoir écrit « un Anti-Mein Kampf » - approuveront ses conclusions sur la nécessité d’une France forte et loueront son énorme labeur et son talent.

source : L’Homme libre, 14 février 1939

Ce livre va être interdit, classé parmi les Ouvrages littéraires non désirables en France en 1943.

Recherché comme activiste, Georges Anquetil va être arrêté puis déporté au camp de Buchenwald en Allemagne, où il meurt le 1er mars 1945.

source : Le républicain Lorrain

Bonne journée.