Où était situé l'ancien cimetière de la Madeleine dans le quartier de la Guillotière ?

Bonjour, 

Sur le cadastre napoléonien (1824), on peut déjà se faire une idée de l'emplacement du cimetière par rapport au chateau de la Motte (aujourd'hui sur la bute du parc Blandan) :

A propos de l'emplacement du cimetière de la Madeleine, on peut également lire dans Ancien cimetière des hospices de Lyon dit cimetière de la Madeleine : 1695-1866 :

En 1696, les hôpitaux commencèrent à inhumer dans le terrain dont ils avaient fait choix. Celui-ci se trouvait à la Guillotière entre le château de la Motte et l’ancienne maladrerie de la Madeleine. Contiguë à la chapelle de la Madeleine, fondée au XIVe siècle et servant de succursale à Saint-Michel d’Ainay, cette chapelle n’avait rien de commun avec la maladrerie. Ce terrain avait pour limites, en se reportant au plan actuel [1907] de Lyon : au nord, la rue du Souvenir [Il s'agit probablement d'une erreur; il faut lire "rue du Sauveur"] ; à l’est, la rue du Repos qui la sépare du fort de la Motte ; au sud, le chemin de la Mouche [actuelle rue Camille-Roy] ; à l’ouest, la rue de la Madeleine et la route de Vienne. On peut se faire une idée exacte du cimetière tel qu’il se trouvait dans la première moitié du XIXe siècle, c’est-à-dire cent cinquante ans environ après sa création, en se reportant à la description, qu’en a laissée F.-Z. Collombet en 1838 (1) : « A quelques minutes de l’église de la Guillotière, au midi et - presque dans les champs il se trouve un triste lieu enclos de murs et offrant une grandeur égale à peu près à celle de notre Place des Terreaux. C’est le cimetière de la Madeleine, la grande fosse où l’on entasse des générations qui vécurent pauvres... » (Page 403). Ce terrain de forme rectangulaire était clos de murs ; à l’entrée se dressait une porte monumentale en pierre de style néo-grec, formée de deux pilastres doriques supportant un entablement avec inscription et par dessus un fronton avec acrotères, orné au centre d’une croix incluse dans une couronne de feuillages retenus par des bandelettes. Deux superbes vantaux de bronze servaient de clôture. Sur l’entablement extérieur on lisait l’inscription suivante :

HIC PAUPER GRATUS DEO

IN OPES ÆTERNAS

MISERIAM CONVERTIT

Sur la partie regardant le cimetière, une seconde inscription:

ANIMAS PAUPERUM TUORUM

NE OBLIVISCARIS IN FINEM

Cette porte fut‘ érigée en 1823. A l’intérieur du cimetière et dominant l’horizon, sur un haut piédestal de pierre, se dressait une immense croix de pierre blanche aux arêtes serties de perles et olives en bronze, et aux bras terminés par des têtes d’anges à quatre ailes du même métal. Sur le piédestal on lisait :

DA CHRISTE NOS

TECUM MORI

TECUM SIMUL DA SURGERE

M. D. CCC. XXVIII.

De la croix, au centre du cimetière, partaient quatre allées le divisant en quatre rectangles : c’était la partie réservée aux morts des hôpitaux. Le long des murs et contre les parois, se trouvaient quelques pierres tumulaires, quelques croix élevées à des sœurs et à des frères des hospices, à des majors, à des aumôniers et à des bienfaiteurs.

 

Source : Ancien cimetière des hospices de Lyon dit cimetière de la Madeleine : 1695-1866, p.2

Voilà donc, reporté sur le plan parcellaire de 1920 (plan de secteur 21 au 1/2000, qui présente peu de différence avec la topographie actuelle), l'emprise définie par la partie soulignée de l'extrait ci-dessus - pour vous situez : le fort de la Motte qu'on devine à droite est aujourd'hui devenu le Parc Blandan.

Sur le plan de secteur au 1/500, secteur 266 (1865), l'emprise du cimetière est clairement visible. Si on superpose les deux plans, on peut se faire une idée très précise de la situation du cimetière (en bleu) par rapport à la nouvelle topographie de la ville :

La rue Garibaldi traverse l'emplacement du cimetière juste avant de couper la rue Camille-Roy.

Le cimetière de la Madeleine se situait donc ici, à l'emplacement du 360 rue Garibaldi :

Bonne journée,