Qui était Myrha, qui a donné son nom à une rue du 18ème arrondissement de Paris ?
Question d'origine :
Bonjour,
Pouvez vous me communiquer la biographie d'un Monsieur MYRHA , vraisemblablement Polonais qui a donné son nom à une rue du 18 eme arrondissement de PARIS. Je vous en remercie.
Réponse du Guichet

Nous n'avons malheureusement pas trouvé de personnes du nom de Myrha à mettre en lien avec le nom de la rue de Montmartre.
Bonjour,
Nous ne savons d'où vous tirez votre information relative à un polonais du nom de Myrha mais nous n'avons trouvé aucune information le concernant. Par ailleurs, à propos du nom de la rue, divers ouvrages et sites mentionnent qu'il pourrait faire référence à la fille de l'ancien maire de Montmartre... mais là encore, des doutes persistent car des sources anciennes indiquent que le nom découlerait du "propriétaire".
Ainsi, dans le Dictionnaire historique des rues de Paris (1970), Jacques Hillairet écrit
Cette rue, ouverte en 1841, entre les rues Stephenson et des Poissonniers, sous le nom de Constantine a été rattachée, en 1868, à la rue Frédéric, ouverte en 1847, entre les rues des Poissonniers et de Clignancourt.
L'ensemble a été appelé, en 1868, Myrrha du nom d'une fille de Biron, ancien maire de la commune de Montmartre.
Nous retrouvons cette explication sur divers sites dont wikipedia, paristique.fr ou la Nomenclature officielle des voies de Paris.
Toutefois l'association Action Barbès remet en question ces explications :
La rue Frédéric est ensuite renommée rue Myrha. La date de changement de dénomination n'est pas connue, la première attestation historique du nom de rue Myrha date de septembre 1849. Officiellement, Myrha est le prénom de la fille de l'ancien maire Biron à qui la commune de Montmartre aurait rendu hommage. Certains commentateurs contestent cette attribution, et, en effet, plusieurs éléments viennent troubler cette certitude officielle : d'une part, il est plutôt étonnant que le conseil municipal républicain qui dirige alors Montmartre veuille rendre hommage à la fille de celui dont ils ont précipité la chute quelques mois plus tôt, d'autre part, dans les archives, le seul prénom de la fille de Biron que l'on puisse trouver est Marie, et non Myrha. Il serait nécessaire de pousser plus avant les recherches pour vérifier les origines de ce baptême. Qu'il fût celui de la fille de Biron ou non, l'origine du prénom Myrha vient du personnage de la mythologie grecque, la mère incestueuse d'Adonis. Au 19e siècle, le nom de la rue se retrouve écrit sous différentes formes : Myrha, Myrrha, Myrra, Mirrha ou encore Mirha.
L'affaire se corse. En effectuant des recherches dans les documents anciens, nous trouvons dans Montmartre (1897) de Georges Renault et Henri Chateau :
Précédemment rues de Constantine et Myrha. Nom de propriétaire.
Cette information est reprise dans le Nouveau dictionnaire historique de Paris (1908) par Gustave Pessard :
Rue Constantine, pour la partie située entre les rues Stephenson et des Poissonniers et rue Myrha pour le surplus, après avoir été prolongée en 1847 et en 1868, elle engloba la rue Constantine et garda dans toute son étendue le nom de Myrha, qui avait été donnée par le propriétaire en 1841.
Pour découvrir qui était ce fameux "propriétaire", il faudrait poursuivre les recherches aux Archives de Paris et peut être jeter un coup d’œil aux registres DQ18 1036, DQ 18 1055, DQ181058 (sommier foncier) ou encore au D1P4 781. Il faut néanmoins garder à l'esprit que certaines archives du XIXe siècle (recensement, délibérations) ont disparu lors d'incendies.
Pour conclure, l'ouvrage La Goutte d'Or : faubourg de Paris.. aborde les différentes modifications apportées au quartier sans pour autant donner des explications sur le nom de Myrha.