Savez-vous qui est le sculpteur de la porte de la Cour des comptes rue Saint-Honoré ?
Question d'origine :
Bonjour, savez-vous qui est le sculpteur de la porte de la Cour des comptes au 265 rue Saint-Honoré ? J'ai lu quelque part le nom de François Stahly mais je n'ai pas réussi à vérifier cette information. Merci par avance !
Réponse du Guichet
Cette porte massive aurait été construite en 1967 pour sublimer un accès latéral de l'institution, via un bâtiment annexe au Palais Cambon, situé au 265 de la rue Saint-Honoré. Si nous ne sommes pas parvenus à en identifier l'artiste, une réponse du département des archives de la Cour des Comptes devrait nous parvenir sous peu.
Bonjour,
Cette porte ne fait pas office d'entrée principale du Palais Cambon, dont occupe la Cour des Comptes depuis 1912, mais celle d'un bâtiment annexe, acheté par l'Institution entre 1948 et 1957 pour gagner en espace et qui donne sur la célèbre rue Saint-Honoré (d'après la plaquette patrimoniale de la Cour, premier lien Google). Le journal Le Monde souligne les attributs futuristes ou psychédéliques de cette porte massive dans un article déambulatoire consacré aux curiosités architecturales de la ville de Paris. 1967 et son "Summer Of Love", année psychédélique par excellence, serait aussi l'année de création de ce bel objet d'art comme l'indique la légende de la photo qui la représente en annexe, bien qu'aucun.e artiste ne soit mentionné.e.
Alors que l'ensemble patrimonial que compose la Cour des Comptes, de son somptueux écrin, joyau néoclassique lauréat d'un concours d'architecture, ses œuvres d'art où son bâtiment des archives (tour Chicago) font l'objet d'une documentation détaillée, que ce soit dans les livres : La Cour des comptes / préface de François Hollande (Documentation française, 2014), La Cour des comptes de Jean Raynaud (PUF, 1998) ou La Cour des comptes / ouvrage collectif (Nane, 2014) ou en vidéo : Journées européennes du Patrimoine (vidéo YouTube), nous ne trouvons aucune indication sérieuse portant sur la création de cette porte latérale. Rien de probant également dans cet ouvrage pourtant spécialisé sur le sujet : L'art de la porte à Paris / photographies de Claude Abron (Éditions du Puit Fleuri, 2021).
Parfois, des particuliers sur Instagram ou Pinterest interloqués par sa singularité évoquent un artiste. Nous avons vu revenir à plusieurs reprises le nom du sculpteur François Stahly, mais pour l'instant, nos recherches sur internet et dans nos collections ne nous permettent pas de confirmer cette intuition.
Nous avons donc contacté directement la Cour des Comptes par écrit. Pierre Moscovici ne devrait pas intervenir sur ce dossier, mais leurs équipes ont eu la gentillesse de nous répondre que notre demande avait bien été prise en compte et transférée au département des archives. Ils soulignent néanmoins qu'un délai de 72h sera surement difficile à tenir.
Nous reviendrons vers vous dès qu'une réponse nous sera apportée.
Bonne journée,
Complément(s) de réponse
Bonjour,
Nous revenons vers vous car nous avons reçu un retour de la Cour des Comptes, dont le service des Archives s'est rendu aux Archives nationales de Pierrefitte-sur-Seine pour y consulter un dossier de commande dans le cadre du 1% culturel relatif à la Cour des comptes. Voici ce qu'ils ont trouvé dans ce dossier :
Dans ce dossier se trouvait :
- Le rapport de l’architecte du bâtiment Saint-Honoré, Claude Aureau, au ministre des Affaires culturelles en date du 28 mars 1966 dont voici ci-dessous un extrait.
«Ferronnerie.
Ce lot est relatif à l’exécution de la porte d’entrée de la Cour des comptes au n° 265 rue Saint-Honoré. […] Le souci de concilier le caractère brillant de cette artère parisienne vouée au commerce de luxe à la rigueur un peu sévère de l’édifice officiel a déterminé l’étude d’une porte sobre dans sa conception mais chatoyante par ses matériaux alliant le bronze à la diversité des dalles de verre éclaté.
La réalisation d’un tel ouvrage devait être confié à un artiste possédant une riche connaissance de ces matériaux ainsi que les moyens réels d’exécution. La notoriété et la sensibilité du Maître Verrier Max Ingrand s’expriment dans cette œuvre présentée avec sa collaboration.[…]»
- Le procès-verbal de la Commission de la création artistique, séance du 23 mai 1966 dont voici un extrait:
« Paris (Seine) – Palais de la Cour des comptes.
[…]
Architecte: M. Aureau, présent.
Artiste: M. Max Ingrand, maître-verrier.
[…]
A l’entrée du Palais, rue Saint-Honoré, une porte en bronze et dalles de verre éclaté de 3,30m de large x 3,20m de haut. […]
M. Aureau indique que son choix a été déterminé par un souci d’homogénéité de cette porte avec le parti architectural d’une part et avec le caractère particulier de la rue Saint-Honoré d’autre part.
[…]
Le choix des matériaux employés, bronze et verre, est en soi heureux.
[…]»
- Le devis rédigé par l’artiste, Max Ingrand, le 14 mars 1966 où il détaille les caractéristiques techniques de son œuvre.
Nous les remercions vivement pour leurs précieuses recherches qui nous permettent enfin de mettre un nom sur l'artiste qui a façonné cette porte imposante située rue Saint Honoré !
Bonne journée,