Je cherche des informations sur l'embarcadère et le chalet du parc de la Tête d'Or
Question d'origine :
Bonjour,
-L'embarcadère du Parc de la Tête d'Or: architecte, construction, choix de la faïence....
- Chalet du parc de la Tête d'or en Béton, inauguré en 1967: architecture, modernité
En vous remerciant, Danièle
Réponse du Guichet

L'embarcadère a déjà fait l'objet d'une réponse du Guichet du Savoir, nous vous invitons à la consulter. En ce qui concerne le chalet du parc, nous avons trouvé quelques informations utiles, mais qui restent succinctes.
Bonjour,
Plusieurs questions ont été posées concernant les sujets que vous nous soumettez.
J'aimerais avoir des renseignements sur l'embarcadère du parc de la tête d'or : dans cette première réponse très détaillée, que nous vous invitons à consulter, nous pouvons lire notamment :
L’emplacement de l’embarcadère figure dès 1856, sur le plan des frères Bühler, créateurs du Parc de la Tête d'Or. A partir de 1911, Monsieur Bourjaillat, fermier du lac, est autorisé à faire circuler des canots sur le lac. Le premier embarcadère est remplacé en 1913 par un construit en béton armé dont l’architecte est Etienne Curny.
Le site Patrimoine-lyon.org précise que dès 1856, l’emplacement de l’embarcadère figure sur le plan des frères Bühler, les créateurs du Parc. En 1901, il s’agissait simplement de "baraquements en bois" construits lors de l'ouverture du parc de la Tête d'Or. Ces derniers ont été modifiés en 1913 mais c’est à partir de 1861 qu’un service de barques et petits bateaux a été inauguré.
Le Dictionnaire historique de Lyon consacre, à la page 959, un article au parc de la Tête d’Or. Voici ce que nous y trouvons : Après la création d’un service de bateaux sur le lac, inauguré en juillet 1861, un premier embarcadère en bois, prévu par Bühler, est élevé en 1876. Il est remplacé, en 1913, au même endroit, par l’actuelle construction en béton armé, due à l'architecte Étienne Curny, constituée de deux bâtiments bas, car ne devant pas casser la perspective, dotés de terrasses et décorés, sur les façades opposées au lac, de céramiques ornées de motifs floraux.
Puis, à propos des faïences ornementales :
Le bulletin n°104 édité par la Sauvegarde et embellissement de Lyon décrit l’embarcadère du Parc de la Tête d’or. Nous y apprenons que les panneaux en céramique aux motifs floraux sont signés E. Muller Ivry-Port. Vous trouverez une photo de l’embarcadère du lac de la Tête-d'Or sur notre base Photographes en Rhône-Alpes et une autre sur le site de l’Inventaire général en Auvergne-Rhône-Alpes.
Dans notre base numérique Photographes en Rhône-Alpes, nous trouvons quelques vues de cet embarcadère et de ses faïences, à différentes époques
Parc de la Tête-d'Or : décor de céramique du garage à bateaux
Parc de la Tête-d'Or : décor de céramique du garage à bateaux
Vues de Lyon. - Lyon, Parc de la Tête-d'Or. - La Pirogue et l'embarcadère
Votre deuxième question porte sur le chalet du parc, qui a été inauguré le 30 mai 1967. Nous trouvons moins de sources, mais nous pouvons tout de même vous dire que les architectes en sont Charles Dambrun et Jean Duthion, et qu'ils ont choisit un style moderniste pour ce bâtiment.
Le modernisme se définit comme des principes simples, tout comme ses formes. Un nouveau mode de pensée et de faire, une nouvelle approche de l’architecture, du design et de l’art. Une idéologie qui place l’homme et son confort au centre, et fait évoluer son cadre de vie en accord avec la modernité. Une industrie au service de l’expérimentation des matériaux et technologies innovantes de son temps. Le modernisme invite au retour à l’essentiel et propose des compositions géométriques basiques, sans décor superflu et avec un fonctionnalisme roi. Il instaure des principes clairs qui deviennent sa « marque déposée », des caractéristiques clés à sa reconnaissance. Le modernisme pur et dur.
Espérant avoir répondu à vos attentes, nous vous souhaitons une agréable journée.
Complément(s) de réponse

Dans le n°121 de la revue de l'association Sauvegarde et Embellissement de Lyon, intitulée Dans l’ombre du parc de la Tête d’Or, des constructions remarquables, nous trouvons beaucoup d'informations concernant le chalet du parc, dit le chalet restaurant. Nous complétons donc notre réponse ici :
Dès l’ouverture du parc de la Tête d’Or en 1857, la nécessité d’y implanter un établissement où les promeneurs pourraient se rafraîchir, en particulier l’été, devient une évidence. Aussi, le 29 avril de l’année suivante, le cafetier Charles Grand signe un « traité » avec la Ville de Lyon lui offrant l’exclusivité d’un tel commerce pour un bail de 18 ans, en échange de quoi il s’engage à construire le bâtiment à ses frais, sur les plans de Denis Bühler. Dès le 29 octobre 1858, un autre « traité » l’autorise à compléter son chalet d’un second, afin d’installer un restaurant en complément(22) ; ce second édifice est ensuite complété d’une annexe en 1865. Les deux bâtiments à la pittoresque architecture de bois sont au départ reliés par une tente de toile rayée rouge et blanc qui disparaît dans un incendie en 1870, pour être remplacée par une toiture solide. Dès 1872, la pelouse située devant la façade sud, est adjointe à l’établissement, puis en 1876 un perron surmonté d’une marquise vient embellir l’accès au chalet. Par la suite, à chaque changement de bail, la Ville de Lyon impose à son nouveau locataire des travaux d’entretien et d’amélioration du chalet du parc. Le succès est au rendez-vous pour cet établissement en bordure du lac, à l’est, au fond d’une anse face à un élégant embarcadère. Il ne se dément pas avec les années. Au début des années 1960, le maire de Lyon, Louis Pradel, compte tenu de l’état vétuste du bâtiment, décide de lancer un projet de reconstruction, et un concours le 14 janvier 1963. Son règlement indique que « le nouveau chalet sera implanté non loin de l’ancien et à l’ouest en direction du lac, de telle façon que l’activité du chalet actuel ne soit pas interrompue pendant la durée des travaux(23) ». Le 27 mai suivant, le conseil municipal approuve le choix du jury de confier le projet aux architectes Charles Dambrun et Jean Duthion(24), pour un chantier qui débute par le remblai d’une partie de la lagune du lac. La composition du bâtiment « a été étudiée de façon à intégrer le plus possible l’établissement au paysage tout en préservant la quasi totalité de la haute futaie environnante (…). Ce nouveau chalet offrira un caractère de sobriété et de clarté(25) », validé par un permis de construire le 12 mai 1965. Implanté dans un axe majeur du parc, à proximité d’une rive du lac, l’architecture de ce nouveau chalet, par sa facture, s’inscrit dans la mouvance du Mouvement Moderne. Son plan s’organise en deux parties distinctes, et en élévation, sur deux niveaux. Une vaste toiture terrasse coiffe l’ensemble du bâtiment. Un volume, opaque, fermé par des murs en béton brut rassemble les fonctions annexes au restaurant. Le grand parallélépipède, conçu selon les principes du plan libre, abrite les salles de restauration. Sa structure est composée de dalles de béton armé qui reposent sur des piliers porteurs. L’enveloppe transparente, en panneaux de verre, procure un éclairage naturel aux espaces intérieurs, reflète le paysage, et offre depuis l’intérieur, des vues panoramiques exceptionnelles sur le lac. Un grand lustre en cristal, conservé aujourd’hui, surmonte l’escalier monumental qui permet d’accéder au premier niveau, au bar et aux vastes salles de réception. Les travaux de construction du bâtiment, prévu pour accueillir 580 personnes(26), s’achèvent en 1967 pour une réception provisoire le 8 mai, laquelle précède la démolition de l’ancien chalet puis l’aménagement des abords : la réception définitive des travaux a lieu le 11 septembre 1968, laissant au public l’accès à un café-bar, une salle de restaurant, plusieurs petits salons ainsi qu’une salle de réunion ou de danse. Le restaurant fonctionne jusqu’en 2013. À l’état d’abandon depuis près de 10 ans, il fait l’objet d’un appel à manifestation d’intérêt en avril 2022 afin de trouver une nouvelle vocation à ce lieu très présent dans la mémoire collective pour avoir accueilli des repas de mariages, des fêtes de familles et autres événements. Le projet de reconversion du lieu doit permettre la conservation du caractère architectural du bâtiment, d’apporter une réponse au programme « de sensibilisation du plus grand nombre à la biodiversité et l’éducation à la transition écologique », et préserver la quiétude du parc. Le projet retenu par la Ville de Lyon est porté par la Fondation Good Planet, présidée par le photographe Yann Arthus-Bertrand, mandataire de l’équipe composée également du promoteur Youse, des associations La Fabuleuse Cantine et La Maison Gutenberg, chargées de l’animation du lieu, et des architectes… Les activités qui seront développées au sein du bâtiment seront orientées autour de 3 thématiques : « l’écologie, la médiation de la transition écologique, l’alimentation durable, avec un tiers-lieu nourricier, les arts et la culture ». L’ouverture du lieu au public est prévue pour fin 2025(27) ; à l’occasion de la Biennale d’art contemporain de Lyon 2022, les salles du bâtiment servent à l’accueil d’œuvres artistiques.
Le Bulletin, Sauvegarde et Embellissement de Lyon, n°121, janvier 2023, p.34;35