Quand a été décidé le principe de l'abandon de la poursuite de l'axe de l'avenue Félix Faure ?
Question d'origine :
quand et qui a décidé du principe de la poursuite de l'axe de l'avenue Félix Faure ?
quand et qui a décidé du principe de l'abandon de la poursuite de l'axe de l'avenue Félix Faure ?
Ce que je nomme poursuite de l'axe de l'avenue Félix Faure" se lit sur la carte ci jointe.
L'implantation du garage Citroen comme celle de l'immeuble 1960 rue Jangot, ou encore les ancienne "dents creuses" désormais reconstruite témoigne de cette volonté urbaine.
Mais qui a décidé de l'abandonner ? et par quelle décision collective ? J'ai hâte de vous lire !

Réponse du Guichet

Le projet d'axe routier prolongeant l'avenue Félix Faure jusqu'au pont de l'Université a été planifié par la municipalité d'Edouard Herriot dans les années 1930, mais n'a jamais vu le jour. Cependant, des immeubles ont été détruits, laissant de nombreuses dents creuses dans ce quartier de la Guillotière.
Suscitant l'opposition des comités d'habitants, la création de la percée est finalement abandonnée à la fin des années 90 par la Communauté urbaine de Lyon et la Ville de Lyon, au profit d'un axe piéton.
Dès le début des années 2000, des réflexions sont engagées par la Métropole et la Ville pour la requalification du secteur Mazagran-Depéret.
Après de nombreuses contestations et amendements, le projet de l'îlot Mazagran piloté par l'actuelle Métropole de Lyon voit enfin le jour avec des travaux envisagés pour les premier et deuxième trimestres 2025 et une livraison en 2028.
Bonjour,
Vous souhaitez en savoir plus sur le projet urbain lyonnais de la "percée Félix Faure" appelée aussi "diagonale Moncey" qui devait prolonger l’actuelle avenue Félix-Faure (qui s’arrête aujourd’hui à l’avenue Jean-Jaurès) jusqu’à la rue de l’Université, mais qui n'a pas vu le jour. Par qui et quand ce projet a t-il été pensé puis abandonné ?
L'avenue Félix-Faure est une importante voie des 3e et 7e arrondissements de Lyon. Traversant le 3e arrondissement d'ouest en est, l'avenue relie l'avenue Jean-Jaurès à la place des Maisons-Neuves, aux confins de Lyon et Villeurbanne. L'index des noms de rues des Archives de Lyon nous donne les informations historiques suivantes :
Dénommée en 1900. A absorbé la rue du Château et le cours de Villeurbanne en 1900.
Sources : Délibération du Conseil municipal du 24 avril 1900.
Origine nom : Président de la République française de 1895 à 1899. Né à Paris le 31 janvier 1841, il y est mort en 1899.
Tenant Place des Maisons-Neuves et aboutissant Cours Gambetta (3e arrondissement)
Tenant Cours Gambetta et aboutissant Avenue Jean-Jaurès (7e arrondissement, anciennement 3e)
Le projet d'axe routier prolongeant l'avenue Félix Faure jusqu'au pont de l'Université a été planifié par la municipalité d'Edouard Herriot dans les années 30 mais ne voit pas le jour.
À l’époque, la « percée Félix Faure », transversale, était pensée pour casser l’urbanisme d’une ville « en quadrillage », explique Christophe Margueron, architecte des bâtiments de France en charge du 7e arrondissement, pour le site Rue89Lyon.
Cette grande artère qui devait permettre de rejoindre les quais du Rhône et de désengorger le transit sur l’avenue Jean Jaurès ne voit pas le jour. Cependant, les acquisitions immobilières ont continué à se faire, les baux commerciaux n’ont pas été renouvelés, les immeubles ont été détruits, laissant de nombreuses dents creuses dans ce quartier de la Guillotière (Brind’Guill’ ).
Certains de ces immeubles vétustes ou insalubres ont été démolis. Les dents creuses qui en résultent, mettent en évidence plusieurs murs pignons aveugles. Les parcelles ont fait l’objet d’aménagement sommaire et ont été dédiées à des usages transitoires de stationnement ; l’ensemble participant à donner une image peu valorisante du quartier. [...]
Source : Métropole de Lyon (15 février 2011)
Juste derrière l’îlot Mazagran, le garage Citroën est ainsi construit en respectant ce projet d’avenue. Cela explique sa position particulière, en biais, par rapport à la rue de Marseille. La percée devait passer à ses pieds.
Depuis le pont [de l'Université], édifié en 1904, on perçoit dans la perspective le garage Citroën et son carrefour avec la rue de Marseille, où l’avenue Félix-Faure, grand axe moderne de la Rive Gauche, aurait dû aboutir. Il s’agit d’une percée inachevée qui a laissé subsister un quartier et les rues de l’ancien quartier Saint-André et de la place Mazagran.
Source : le quartier des universités et l’inachevée avenue Félix Faure (Site Promenades architectures de Lyon)
Le dossier De l'îlot à la métropole. Relocalisation de la politique et politisation de la métropole à Lyon de Thomas Zanetti rend compte de l'opposition que rencontre la création de la percée Félix Faure chez les comités d'habitants et de commerçants dans les années 1990 :
Dans les années 1990, c'est [...] la création d'une percée urbaine qui rencontre l'opposition de plusieurs comités d'habitants et de commerçants. La création de la percée sera finalement abandonnée en 1998, après avoir entraîné la démolition de 200 logements.
La Communauté urbaine de Lyon et la Ville de Lyon décident en effet d'abandonner ce projet d'axe routier au profit d'un axe piéton, et pour ce faire procèdent à la démolition de certains immeubles et à l'acquisition de parcelles le long de cet axe. Il en résulte des espaces perçus comme délaissés mais représentant un fort potentiel pour créer des espaces de "respiration".
Durant les années 1930, la municipalité d’Édouard Herriot a initié un projet politique de grande ampleur visant à réaliser de nombreux projets lyonnais qui ont transformé l’image de la ville. Dans le quartier de la Guillotière, un axe routier prolongeant l'avenue Félix Faure jusqu'au pont de l'Université était prévu et planifié. Cette « percée » ne verra jamais le jour et les deux collectivités décident d’abandonner le projet d’axe routier au profit d’un axe piéton qui participerait à la requalification du quartier de la Guillotière.
A cet effet, la Communauté urbaine de Lyon et la Ville de Lyon procèdent alors aux acquisitions des parcelles le long de cet axe et à la démolition de certains immeubles. Ces espaces sont perçus comme des délaissés bordés par des pignons aveugles de constructions restantes. Ils représentent un fort potentiel pour la recomposition du quartier et pour la création d'espaces de « respiration ». [...]
Les réflexions engagées au cours de cette dernière décennie font état : d’une absence d’espaces publics et d’espaces verts sur le secteur ; d’une offre de stationnement tendue malgré les poches de stationnement aménagées suite aux démolitions ; d’un habitat ancien dégradé, voire indigne ; d’une activité économique et commerciale présente et dynamique le long des grands axes mais faible à l’intérieur de la zone.
L’intervention publique s’avère nécessaire pour requalifier globalement le quartier à travers la création d’espaces publics de proximité.
Source : Métropole de Lyon (15 février 2011)
La création d'espaces publics de proximité dans ce quartier devient un enjeu pour La Métropole et la Ville de Lyon en 2011, à travers le projet Mazagran-Déperet : le secteur Mazagran-Depéret est localisé dans le 7ème arrondissement de Lyon, au sud de la Grande rue de la Guillotière. Il est délimité au sud-ouest par le square Depéret et la rue de l’Université, au nord-est par les rues Montesquieu et Gryphe. Depuis deux décennies, des réflexions sont engagées par la Métropole et la Ville pour la requalification du secteur Mazagran-Depéret, comme le rappelle La Métropole de Lyon dans son dossier de concertation préalable (15 février 2011) :
Le Grand Lyon et la Ville de Lyon envisagent de réaliser un projet de requalification du secteur Mazagran-Depéret situé dans le quartier de la Guillotière, dans le nord du 7ème arrondissement de Lyon. [...] Le présent document a pour but d’apporter les éléments permettant la compréhension des objectifs poursuivis par la Communauté urbaine de Lyon et la Ville de Lyon.
Source : Métropole de Lyon (15 février 2011)
L'action foncière publique conséquente au sein de ce secteur, résultant de l'ancien projet "percée Félix Faure", offre des possibilités de créations d'espaces végétalisés.
Retrouvez page 5 l'état des lieux en images du foncier maîtrisé par la Communauté urbaine de Lyon.
Retrouvez page 7 le plan Chalumeau de 1935 sur lequel on voit le prolongement de l'avenue Félix Faure.
Les fonciers acquis constituent une réelle opportunité pour amorcer une requalification globale du secteur. [...]
Dans le secteur d’intervention du projet Mazagran-Depéret, l’intention du prolongement de l’avenue Félix Faure a conduit la Communauté urbaine à développer une politique d’acquisition foncière par l’inscription sur les documents d’urbanisme d’emplacements réservés pour place publique, mail planté. Ces propriétés représentent un fort potentiel pour la recomposition du quartier et offrent des possibilités de création d'espaces publics végétalisés au cœur d'un quartier très dense et minéral. [...]
Dans le périmètre d’intervention, l’îlot d’Amaranthes, œuvre de l’artiste Emmanuel Louisgrand et de la galerie Tator élève une structure métallique orange qui accueille un jardin partagé géré par l’association Brin d’Guill. Ce jardin et les douze acacias qui l’accompagnent sont la seule présence végétale dans le paysage de la rue et concentrent les rencontres et les animations existantes sur le quartier. En développant des espaces publics qualitatifs et supports d’usages, la Communauté urbaine et la Ville de Lyon amélioreront le cadre de vie des habitants.
Source : Métropole de Lyon (15 février 2011)
Au début des années 2000, cette percée Félix-Faure est encore défendue par les Architectes des Bâtiments de France (ABF). Pour respecter la volonté des ABF, elle est prise en compte dans le projet porté par la majorité de Gérard Collomb, et présenté au conseil de quartier en 2015. Pourtant, cette transversale historique n'est pas du goût des promoteurs... et des habitants, comme le rappelle l'article du site Rues89Lyon du 5 février 2024.
Au début des années 2000, cette percée Félix-Faure, aussi appelée (par erreur ?) «percée Moncey», est encore un peu dans les tuyaux. «Mais ce n’était pas franchement du goût des promoteurs», se souvient Jean-Marie Ducard, qui était adjoint à l’urbanisme du 7e arrondissement à cette époque, de 2001 à 2014. Pour respecter la volonté des ABF, elle est prise en compte dans le projet de Gérard Collomb…en taille réduite.
Or, cette transversale historique n’est pas au goût des habitants. À force de multiples réunions, les collectifs finissent par proposer un projet avec des lots d’habitation et des petits jardins. L’idée était d’éviter la constitution de bâtiments tournés vers une sorte de grande cour intérieure, peu appréciée, pour quelque chose plus à l’image « faubourg » du quartier. Cette configuration, qui ne prend pas en compte la percée, ne convient pas à l’Architecte des bâtiments de France. Dans son rôle, il rappelle l’importance patrimoniale des lieux. Pour Christophe Margueron, il y a le risque de perdre une partie «de l’histoire» du quartier.
Source : Avec le nouvel îlot Mazagran, un air de fin de lutte contre la gentrification à la Guillotière (Site Rue89Lyon, 5 février 2024)
Et le projet Collomb 2015 se voit contesté par des collectifs :
À l’époque, le nouvel Îlot Mazagran doit voir la construction de 120 logements, pour 7 600 m2 de surface plancher, dont 36 logements sociaux, une crèche privée et une salle de sport.
Un ensemble qui hérisse les collectifs entre la privatisation d’un lieu qui était destiné à devenir un « espace public », la fin de l’histoire urbaine du quartier, et le manque d’espaces collectifs. « La taille des immeubles projetée, tant en hauteur qu’en épaisseur, est en rupture avec les caractéristiques et l’histoire de la Guillotière », écrit le collectif dans une lettre ouverte en 2018.
Or, la mobilisation semble porter ses fruits. Le projet patine.
Source : Avec le nouvel îlot Mazagran, un air de fin de lutte contre la gentrification à la Guillotière (Site Rue89Lyon, 5 février 2024)
Après le départ de Gérard Collomb en 2018 au ministère de l'Intérieur, David Kimelfeld, à la tête de la Métropole de Lyon reprend le dossier et l'amende tout en prenant en compte l'avis de l'ABF :
« [Les ABF] nous ont demandé de prendre en compte la diagonale Moncey », admet Béatrice Vessilier (EELV), vice-présidente de la Métropole de Lyon en charge de l’urbanisme. À l’époque, la « percée Félix Faure », transversale, était pensée pour casser l’urbanisme d’une ville « en quadrillage », explique Christope Margueron, architecte des bâtiments de France en charge du 7e arrondissement. [...]
Des ateliers de « co-construction » sont lancés avec les collectifs pour délimiter un nouveau projet. [...]
En 2024, les premières études pour une démolition (avant reconstruction) devraient débuter à l’Îlot Mazagran. Un peu coincés par les architectes des bâtiments de France, les écologistes ont revu le projet de la précédente majorité en incluant plus de logement social. Un nouveau projet qui n’est pas la révolution attendue par certains collectifs de la Guillotière, et qui pose des questions pour les actuels habitants. [...]
Une «dé-densification» est à noter avec 46 logements en moins (sur 120 initialement),40 % de logement social dans le projet (contre 30 % initialement) et un projet intégrant 10 % de logement Bail réel solidaire, l’arme de la nouvelle majorité pour rendre ses projets urbains plus accessible aux classes moyennes. Initialement privée, la crèche sera finalement publique.
Quid du projet de requalification du quartier aujourd'hui ?
Le Progrès de Lyon du 26 juin 2024 (disponible sur Europresse) nous dit que l’association de riverains Gulyver a saisi le tribunal administratif, au sujet du dossier Mazagran. Elle souhaite notamment avoir accès aux documents sur l’OAP (Orientations d'Aménagement et de Programmation) Mazagran. La demande d'accès a par ailleurs abouti.
L’association estime que les pouvoirs publics n’engagent pas les moyens nécessaires pour régler la situation de la place Mazagran, théâtre depuis plusieurs années de trafics de drogues et de nuisances jour et nuit.
Dans un communiqué de presse ce lundi 24 juin, Gulyver indique que « la Ville de Lyon et la Métropole de Lyon refusent toujours de transmettre les documents administratifs demandés par notre association, cela malgré des avis favorables de la Cada (Commission d’accès aux documents administratifs).
L’association va donc engager une procédure en justice, « afin que les exécutifs locaux transmettent ces documents (études de bruits, étude de prévention situationnelle, nombre de verbalisations dressées sur le secteur, dossier sur l’OAP Mazagran et projet de requalification de la rue Cluzan) ».
La Tribune de Lyon du 17 octobre 2024 (disponible sur Europresse) nous apprend que les travaux revus et corrigés vont pouvoir commencer :
Les furieux débats sur le projet immobilier de l’îlot Mazagran remontent au mandat précédent, sous une Métropole présidée par David Kimelfeld et pilotée, sur les dossiers urbanistiques, par Michel Le Faou. Avant que le sujet sécuritaire de la place Mazagran elle-même ne concentre les appels à l’aide des riverains, l’îlot Mazagran avait mobilisé contre la gentrification menaçant le quartier. En 2018, le collectif Habitons Mazagran se battait déjà contre un projet qui mettait à mal l’identité « faubourienne » de l’endroit, avec ses bâtiments de différentes hauteurs. Immeubles trop hauts, démolitions nombreuses, obligation imposée par les Architectes des bâtiments de France d’inclure un point de vue vers l’immeuble Citroën pour respecter la perspective Moncey…
À l’occasion de la 3e révision du Plan local d’urbanisme, de nouvelles orientations ont été envisagées dès 2021 pour «rénover plutôt que détruire », avant que tout ne se mette en stand-by avec l’occupation du 42 rue Béchevelin par l’Espace communal de la Guillotière. Les forces de l’ordre y ayant mis fin début octobre, la Métropole peut désormais annoncer que les travaux sont envisagés pour les premier et deuxième trimestres 2025 pour une livraison en 2028. Le concours de maîtrise d’oeuvre a été lancé du côté de Grand Lyon Habitat (GLH).
Le nombre de démolitions a été réduit, l’Atelier du Chat Perché, lieu de rencontre totémique du quartier, sera relocalisé ailleurs dans l’arrondissement et remplacé par le garage existant aujourd’hui. "On garde ainsi l’option “faubourienne” avec la mixité d’usages et de hauteurs", souligne Béatrice Vessiller.
Le projet en détail. Porté par UTEI et GLH, le projet d’îlot est passé de 120 à 74 logements, dans des immeubles d’un à sept étages (22 mètres maximum). La crèche sera finalement publique. Une nouvelle salle municipale verra le jour. Il y aura plus d’appartements abordables (43 sur 73), dont 7 en bail réel solidaire et 30 en locatif social. La traversée verte de l’îlot pourrait être ouverte en journée et fermée le soir.
Sur le détail du projet Mazagran, vous pouvez consulter le site de la Métropole Grand Lyon.
Pour consulter les dossiers d'urbanisme relatifs au projet "percée Félix Faure", n'hésitez pas à contacter les Archives de Lyon et les Archives de la Métropole. Les références sont à retrouver sur FranceArchives portail national des Archives : Lyon (Rhône, France) -- Avenue Félix Faure.
En savoir plus sur l'avenue Félix Faure avec l'Inventaire général en Auvergne-Rhône-Alpes :
Le projet de relier la place de l'Abondance (place Aristide-Briand) à l'avenue de Saxe (actuelle avenue Jean-Jaurès) remonte à 1895. Mais la réalisation va se faire peu à peu, les expropriations à réaliser étant nombreuses. La jonction entre la place Aristide-Briand et l'avenue Jean-Jaurès est achevée en août 1907.
Le projet de relier la place de l'Abondance à l'avenue de Saxe remonte à 1895 : le 25 septembre 1896, des habitants du quartier (industriels, négociants, propriétaires, commerçants) déposent une pétition, pour l´achèvement de la rue du Château, entre la place de l´Abondance (place Aristide-Briand) et l´avenue de Saxe (actuelle avenue Jean-Jaurès), ce projet étant déposé à la voirie depuis 1895. La pétition est renouvelée le 27 août 1897 (AC Lyon. 321 WP 094).
Le 19 janvier 1897, l´ingénieur en chef de la ville présente un rapport sur ce percement : la 1ère partie entre la place de l´Abondance et la rue de Vendôme (rue Jean-Marie-Chavant) a reçu un commencement d´exécution sur toute la traversée des terrains appartenant aux hospices, par suite au traité d´échange intervenu entre la Ville et les hospices le 1er décembre 1894. Les autres terrains restent à acquérir. Pour la 2e partie entre la rue Vendôme et la grande rue de la Guillotière, outre les terrains qui vont être cédés par les hospices, il reste deux parcelles à acquérir. Enfin, dans la 3e partie entre la grande rue de la Guillotière et l´avenue de Saxe, la ville possède déjà la parcelle de l'angle sud-est ; il lui reste à acquérir 6 portions d´immeubles (Ibid.).
Les acquisitions de parcelles et démolitions d'immeubles sont réalisées jusque dans les années 1920 (AC Lyon, 741 WP 064), l'avenue étant prolongée entre la rue Vendôme et l’avenue de Saxe (déclaration d'utilité publique en 1911), puis entre la rue Vendôme et l’avenue Jean-Jaurès (idem en 1919).
L'avenue Félix-Faure est une importante voie des 3e et 7e arrondissements de Lyon, en France. Traversant le 3e arrondissement d'ouest en est, l'avenue relie l'avenue Jean-Jaurès à la place des Maisons-Neuves, aux confins de Lyon et Villeurbanne.
Elle doit son nom à Félix Faure (1841-1899), président de la République française de 1895 à 1899. Son nom a été attribué par délibération municipale du 24 avril 1900 (Maurice Vanario, Rues de Lyon à travers les siècles, Lyon, Éditions lyonnaises d'art et d'histoire, 2002, p. 122).
Jusqu'au 24 avril 1900, la voie porte le nom d'avenue du Château en raison de la proximité du château de la Buire (Louis Maynard, Histoire, légendes et anecdotes à propos des rues de Lyon, avec indication de ce qu'on peut y remarquer en les parcourant, Avenue Félix-Faure).
Source : Inventaire général en Auvergne-Rhône-Alpes
En savoir plus sur le bâtiment rue Jangot de 1960 (Dossier patrimoine de la Région Auvergne Rhône-Alpes)
Ensemble construit entre 1958 et 1960 par l'architecte Charles Rouchon, sur l'emplacement des ateliers de la fabrique de meubles Rambaudi, démolis en 1957. Les en-têtes des plans portent également le nom de B. Dervissoglou, architecte DPLG associé au cabinet de Rouchon (15 rue Pasteur), et de Jean C. Duboin, architecte DPLG à Saint-Claude (Jura). L'implantation du bâtiment et son plan en angle obtus sont déterminés par le projet de prolongement de l'avenue Félix-Faure. Les locaux administratifs du rez-de-chaussée sont initialement occupés par l'hôtel des impôts du 7e arrondissement. Après la fermeture du service vers 2010, ils sont affectés à l'association Locaux'Motiv.
Et pour aller plus loin...
Livres issus des collections de la bml :
Construire Mazagran [D.V.D.] / réal. de Laura Tangre
Lyon (Rhône, France) Quartier de la Guillotière
Rues de Lyon à travers les siècles [Livre] : XIVe-XXIe siècles / Maurice Vanario ; sous la direction de Henri Hours ; préface de Gérard Collomb
L'îlot d'amaranthes [Livre] : [projet artistique, Lyon, 2003-2007]
Les hommes de la ville [D.V.D] : 6 maires de Lyon de 1947 à 2007 / réal. de Guy Moyse
L'histoire de la politique municipale de Lyon sur 60 ans à travers ses 6 derniers maires en date en 2008.
Presse locale ancienne
La Construction lyonnaise N°15 1er août 1901
Le Conseil municipal ne paraît pas décidé à hâter la réalisation des projets d'amélioration de quartiers, et, par les dernières décisions qu'il vient de prendre au sujet du prolongement de l'avenue Félix-Faure [...] il semble, au contraire, qu'il ne prévoit pas, pour l'avenir, de suite favorable aux divers programmes arrêtés. [...]. Il y aurait, par exemple, à exécuter de suite le prolongement des avenues Félix-Faure et de Saxe, le percement des rues prévues autour de l'église de la Madeleine et du fort Lamothe, la rectification de la grande rue de la Guillotière, avec les percées qui doivent y aboutir, percées faisant suite aux voies existantes au nord du cours Gambetta, et le dégagement des divers carrefours. Mais la Municipalité a préféré procéder par demi-mesures, et, à propos de l'avenue Félix-Faure, elle a décidé de s'en tenir au prolongement compris entre-le cours Gambetta et la rue Vendôme,en permettant l'exhaussement d'immeubles importants rue de la Guillotière, immeubles qu'il faudra ensuite acquérir à un prix exorbitant pour l'achèvement du prolongement prévu. Cette manière de faire, si peu conforme aux véritables intérêts de la Ville, a été, d'ailleurs, vivement combattue par l'honorable conseiller municipal M. Chevrot. [...]Dans ces conditions, quand verrons-nous le commencement des améliorations si souvent promises aux habitants de la Guillotière ?
Dossiers de presse de la BML
Photographes en Rhône-Alpes
Ancien garage Citroën, Lyon 7e : Construit en 1932 dans le style de l'architecture fonctionnaliste, le garage Citroën a été classé monument historique en 1995. Le fondateur de la marque, André Citroën, était à l'initiative de la réalisation censée répondre aux impératifs du travail à la chaîne. Le concepteur de cette construction fut Maurice-Jacques Ravazé, architecte en chef du Service architecture des Usines depuis 1923. Le fournisseur de la grande verrière, des portes métalliques, des rampes et balustrades ainsi que des cabines d'ascenseurs en tôle pliée était le ferronnier Jean Prouvé.
Par son histoire récente, la Guillotière est un quartier avec de nombreuses friches. C'était le cas de l'îlot d'Amaranthes qui est devenu une dent creuse au fil des démolitions, et a alors été utilisé comme parking. A partir de 2000, une réflexion est entamée par la mairie avec le conseil de quartier de la Guillotière, autour des nombreuses dents creuses du quartier, notamment par rapport au manque d'espace vert. En 2002, la galerie Roger Tator et l'artiste Emile Louisgrand répondent à un appel à projet de la mairie du 7ème arrondissement, en proposant sur l'îlot d'Amaranthes un projet artistique pouvant évoluer au gré des projets urbains. L'artiste a choisi une ligne graphique orange pour améliorer la visibilité de la structure. A l'origine, le jardin n'était d'ailleurs composé que de cette serre en tubes métalliques orange. En parallèle, en 2004 se monte l'association Brin d'Guill', gestionnaire d'autres parcelles puis de l'îlot d'Amaranthes. Ce partenariat va permettre de transformer l'espace artistique en lieu de vie et d'accueil du quartier. Le jardin a lui aussi évolué puisqu'il s'est étendu et organisé en parcelles avec des sentiers, permettant des cultures diverses (arbres fruitiers, légumes et fleurs). Il est rapidement devenu un lieu d'importance pour l'association mais plus largement un lieu symbolique du quartier, le lieu du lien.
Ce lundi soir, le conseil communautaire a acté une décision qui fait polémique dans le quartier de la Guillotière. En effet, dans le cadre du projet de requalification du quartier Mazagran, il est question de démolir un immeuble situé 52 rue Montesquieu. L'opposition d'une partie des habitants du quartier, et notamment du collectif « Les Guillotins », qui s'est formé récemment pour militer pour que la Guillotière reste populaire, n'y a rien fait. Lundi soir, le Grand Lyon a en effet adopté une rallonge de 800 000 euros pour réaliser les « travaux de démolition et de désamiantage des bâtiments 11 rue Jangot et 52 rue Montesquieu ». Source : Guillotière, la démolition du 52 rue Montesquieu votée, rues de Lyon (19 novembre 2023)
Mur peint, Eduardo Kobra, place Mazagran, Lyon 7e
Les Archives de Lyon
Photothèque de Jean-Paul Tabey : Vues sur l'avenue Félix Faure (80PH)
Les dossiers thématiques de la bibliothèque des Archives de Lyon :
3Cp/135 : Travaux et Projets d’Urbanisme jusqu'en 1969
3Cp/138 à 155 : Évolution des quartiers
3Cp/162 : Voirie urbain
Articles sur le Web
Ilot Mazagran : un projet qui suscite de l'inquiétude (Lyon capitale, le 09 mai 2011)
L'îlot Mazagran dans le quartier Guillotière (Lyon 7e) est depuis longtemps laissé à l'abandon. Le Grand Lyon organise ce lundi 9 mai une réunion de concertation préalable avec les habitants pour réfléchir à son avenir. Ce qui inquiète les habitants quant au devenir de leurs initiatives, parmi lesquelles le célèbre jardin d'Amaranthes.
Ce lundi 9 mai à 18h30, aura lieu la première réunion de concertation sur le projet de requalification du quartier Mazagran-Depéret. Mais les riverains n'ont pas attendu cette date pour se mobiliser. A l'automne dernier, habitants et associations se regroupent dans un collectif : Mobilizagran, réunissant une dizaine d'associations actives dans le quartier. C'est que depuis les années 1950 et le projet d'Edouard Herriot de prolongement de l'avenue Félix Faure jusqu'aux quais du Rhône, les projets se sont succédés sans jamais aboutir. En 2008, on en parlait déjà dans le projet d'intention de l'équipe municipale fraichement élue qui envisageait d'y développer des espaces verts de proximité. Fin 2010, les choses s'accélèrent : le Grand-Lyon aimerait faire aboutir l'idée avant la fin du mandat municipal (2014).
Les besoins sont importants : manque d'espaces verts et de terrains de jeux, habitat délabré, zones à l'abandon... Mais l'absence d'aboutissement des projets municipaux a permis à des initiatives émanant des habitants d'éclore : le jardin partagé d'Amaranthes créé en 2003, accompagné de ses zones de compostage collectifs, café coopératif, place publique arborée utilisée pour des événements culturels, parkings improvisés sur les terrains vagues... Autant d'éléments que les membres du collectif Mobilizagran craignent de voir disparaître dans une grande coulée verte.
L’îlot Mazagran : faire la ville ensemble (Site officiel marie 7e)
De septembre 2019 à février 2020, plusieurs habitantes et habitants mais aussi acteurs du quartier se sont investis dans une démarche de concertation menée par la Métropole de Lyon. Les cinq ateliers de co-construction ont abouti à la production collégiale d’un cahier de préconisations sur l'évolution de ce projet et sur le devenir du quartier. A la demande des habitantes et habitants, une réunion publique d’information a eu lieu en visioconférence le 16 décembre 2020. [...] Ce processus de co-construction a permis de fixer des objectifs sur la mutation de l’ilot avec notamment une offre de logements sociaux renforcée, la lutte contre les ilots de chaleur urbains ou encore la conservation de l’identité patrimoniale du quartier. [...] Le projet définitif a été présenté aux personnes impliquées dans la concertation à l'automne 2023.
Brind’Guill’ (association qui gère 3 jardins partagés sur la place mazagran : Amaranthes, Silybes et Cluzan)
En 1923, alors maire de Lyon, Édouard Herriot lance l’idée de créer un boulevard routier qui ferait la jonction entre l’avenue Félix Faure et le Pont de l’Université, dans la perspective de désengorger le transit sur l’avenue Jean Jaurès. Mais le projet n’a jamais vu le jour. Cependant, les acquisitions immobilières ont continué à se faire, les baux commerciaux n’ont pas été renouvelés, les immeubles ont été détruits, laissant de nombreuses dents creuses dans ce quartier de la Guillotière.
Le premier jardin à voir le jour avec Brin d’Guill est la parcelle Mazagran (au 6 rue Mazagran, Lyon 7), en 2004. Il est situé juste à côté de l’Ilot d’Amaranthes, un jardin créé par l’artiste Emmanuel Louisgrand, dont le projet est porté par la Galerie Tator. En 2005, nous ouvrons la parcelle Cluzan (en face du 12 rue Cluzan, Lyon 7). Comme son aîné Mazagran, il s’agit également d’une dent creuse. En 2006, avec l’accompagnement de Bernard Maret de la cellule « Etude et essais » des Espaces Verts de la ville de Lyon, nous lançons l’opération des Petits Brins Zurbains. L’idée est de provoquer une végétalisation des rues en faisant des « micro implantations florales ». [...]
Peu à peu, les environs des jardins deviennent une place publique au fil des démolitions d’immeubles, des modifications de la voirie et des usages des habitants et occupants des lieux. En février 2011, le Grand Lyon décide d’aménager cet espace. C’est le début d’une « concertation publique » et d’un projet architectural qui a failli remettre en question le jardin d’Amaranthes devenu un emblème fort dans le quartier (lire « Un jardin qu’on croyait perdu »).
Bref, un processus assez chaotique, qui modifie largement la géographie des jardins de Brin. Désormais d’un côté, il y a l’îlot d’Amaranthes qui demeure, et de l’autre, les anciens jardins Cluzan et Mazagran qui sont supprimés et renaissent de leurs cendres dans une nouvelle bande de terrain jardinée en permaculture et baptisée Sylibes.
Les jardins communs d’Amaranthes ou l’émergence de l’indispensable fonction critique dans l’espace public local (Histoires Lyonnaises)
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