Quels documents sur le totalitarisme pourriez-vous me recommander ?

Bonjour, 

L'ouvrage "Le vocabulaire de l'Histoire" du lexicographe et historien Yves Tessier (Vuibert, 2008, 2ème édition) propose cette définition du mot "totalitarisme" :

n.m. - Régime politique de pays qui, à rebours des démocraties, ne connaissent qu'un parti unique, une interdiction de toute opposition politique, une idéologie officielle s'imposant à tous, un encadrement des individus dans des structures étatiques limitant leurs libertés dans la vie quotidienne, embrigadant la jeunesse, persécutant les religions, censurant les écrits, etc. 

"Les mots de l'Histoire" de l'historien Jacques Boudet (R. Laffont, 1990) apporte des éléments supplémentaires. Il retrace l'histoire de cette notion forgée par les intellectuels, pour définir ce système de domination politique inédit qui s'est développé à partir de la première partie du XX siècle : 

VOC. L'adjectif totalitario a été créé par Mussolini vers 1925, pour qualifier la primauté de l’ Etat fasciste : "Tout pour l’ Etat, tout par l’ Etat". Jacques Bainville l'utilise "entre guillemets" dès juillet 1933, dans "l'Allemagne" :"Désormais un seul parti a droit à l'existence en Allemagne. Il va de soi que c'est le parti national-socialiste. De même le fascisme en Italie, le bolchevisme à Moscou. C'est une nouvelle forme de société politique. L’État Dieu ne souffre pas de dissidence (...) La conception "totalitaire" s'achève d'ailleurs par l'épuration". 

Modernité : Mais "totalitarisme" ne s'est répandu dans le vocabulaire international que vers 1950, pour désigner un système de domination politique moderne différent des despotismes et des tyrannies déjà connus par l'Histoire. C'est un ouvrage de l'Américain Carl J. Friedrich, Totalitarian Dictatorship and Autocracy, écrit en collaboration avec Zbigniew Bzrezinski, qui en vulgarisa l'usage. Celui-ci distinguait six critères du totalitarisme : 1) Une idéologie officielle, c'est à dire un corps officiel de doctrine couvrant tous les aspects de la vie humaine ; 2) Un système de parti unique conduit par un "dictateur" ; 3) Un système de contrôle policier ; 4) La concentration de tous les moyens de propagande ; 5) La concentration de tous les moyens militaires ; 6) La contrôle central et la direction de l'économie tout entière. 

Confusion : La notion du totalitarisme, système de domination politique totale, disposant des techniques de la modernité et usant en même temps des plus anciens moyens de la terreur policière, a fini par englober aussi bien le fascisme mussolinien, le national socialisme hitlérien et le stalinisme. Cette assimilation paraît plus exacte au pamphlétaire où à l'essayiste qu'à l'historien, même si ces régimes avaient entre eux des dénominateurs communs. D'autre par, limiter l'emploi du mot totalitaire au seul régime stalinien, ainsi que l'a écrit Raymond Aron dans l'un de ses derniers articles semble fallacieux. 

Quels critères distinguent le totalitarisme de l'autoritarisme et surtout, quels régimes peuvent objectivement s'y apparenter ? Si pour la philosophe allemande Hannah Arendt dans son ouvrage Les origines du totalitarisme (1951), seuls deux pays seulement avaient connu un véritable totalitarisme, l'Allemagne nazie et l'URSS de Staline, d'autres penseurs en élargissent aujourd'hui la liste : l'Italie de Mussolini, la Corée du Nord de Kim-Il-Sung, la Chine de Mao ou l'Iran de Khomeini etc. Plus récemment, le régime des talibans en Afghanistan ou Kim-Jong-Un en Corée, mais aussi, en France, le régime de Vichy sous Pétain présenteraient au moins de nombreux critères totalitaires. Voir à ce titre l'article Wikipédia sur le Totalitarisme. 

Si aujourd'hui le totalitarisme est même devenu un concept décrié par d'éminents spécialistes pour son omniprésence dans notre appréhension du XXème siècle et ses aspects trop abstraits ou superficiels (voir cette conférence organisée par le média alternatif Le Vent se Lève : Johann Chapoutot, Sophie Wahnich : En Finir Avec Le Concept De Totalitarisme ?), nous décidons néanmoins de vous fournir une série de documents un peu plus conventionnelle, mettant en avant des ouvrages classiques sur les totalitarismes européens, mais aussi des textes récents qui illustrent les dernièrres avancées de la recherche au sujet de l'Italie fasciste, de l'Allemagne nazie et de la Russie communiste entre les années 1930 et les années 1950. 

 Bonne préparation. 

Ouvrages généraux : 
 

• Les totalitarismes / Bernard Bruneteau (Armand Colin, 2014) : "Forgé et développé dès l'entre-deux-guerres, le concept de totalitarisme a servi à qualifier les régimes politiques inédits qui, en Russie, en Italie puis en Allemagne, ont allié système de parti unique, idéologie globalisante et terreur. Utilisé de façon polémique au temps de la guerre froide, il reste toujours controversé pour certains historiens qui critiquent son caractère réducteur et par trop descriptif. Il apparaît pourtant difficile à remplacer comme instrument d'intelligibilité du tragique XXe siècle. Etablissant la généalogie du concept, l'ouvrage montre le poids des circonstances dans son élaboration progressive et précise les perspectives méthodologiques de son utilisation. Il étudie ensuite les conditions de possibilité historique du phénomène totalitaire en passant en revue ses ressorts intellectuels, sociaux et politiques. Il décrit enfin des totalitarismes réels à partir des pratiques, tout à la fois différenciées et convergentes, de l'Italie fasciste, de l'Allemagne nazie et de l'URSS stalinienne. Cette édition revue et augmentée d'un ouvrage devenu un "classique" sur le sujet rend compte des débats historiographiques les plus vifs et les plus récents."
   

• Démocraties, régimes autoritaires et totalitarismes, de 1900 à nos jours : pour une histoire politique comparée du monde développé / Serge Berstein (Hachette Supérieur, 2013) : "Une histoire comparée des régimes des pays développés au XXe siècle."
   

• Fascisme et totalitarisme / Ernst Nolte ; édition établie et présentée par Stéphane Courtois (R. Laffont, 2008) : "Cet ouvrage, contenant les textes fondamentaux du philosophe et historien allemand contemporain Ernst Nolte, dresse le panorama de l'ensemble des mouvements fascistes, de la Norvège à l'Espagne et de la Grande-Bretagne à l'URSS. Inclut une longue autobiographie où l'auteur rappelle les moments principaux de son itinéraire tant personnel qu'intellectuel".
  
   
• L'homme nouveau dans l'Europe fasciste (1922-1945) : entre dictature et totalitarisme / sous la dir. de Marie-Anne Matard-Bonucci [et] Pierre Milza (Nouvelles études contemporaines, 2004) : "Le projet d'invention d'un «homme nouveau» est la marque d'une culture politique commune aux mouvements et régimes fascistes apparus dans l'Europe de l'entre-deux-guerres. Souvent perçue comme l'une des caractéristiques des idéologies totalitaires, cette volonté d'exercer un contrôle absolu sur les individus, de transformer les caractères et les âmes a été négligée par beaucoup d'historiens. Pourtant, l'intention se traduisit par de multiples réalisations structurant le paysage politique - encadrement de la population, invention de méthodes et d'une «pédagogie» nouvelles, usage massif de la propagande - qui ne furent pas seulement destinées à standardiser et «mettre en uniforme» les individus mais à les remodeler, sur le plan physique et moral, à partir de valeurs et d'idéaux. Formation, éducation, rééducation, régénération, renaissance, «rachat des âmes», palingénésie : la multiplicité des vocables est à l'image de la diversité des projets. Une diversité prenant sa source dans le rapport entre modernité et tradition, dans le poids des cultures nationales, dans la capacité de ces régimes à inscrire leur expérience dans la durée, dans leur marge d'autonomie sur la scène internationale."

Théories et concepts :
 

• La nature du totalitarisme  / Hannah Arendt ; traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Michelle-Irène Brudny de Launay (Editions Payot et Rivages, 2018) : "Dans le sillage immédiat de son ouvrage majeur, "Les Origines du totalitarisme" (1951), Hannah Arendt rédige deux textes qui éclairent et approfondissent celui-ci. "La nature du totalitarisme" (1954) traite de la spécificité du régime totalitaire par rapport aux régimes autoritaires (tyrannie, despotisme, dictature), offre un développement sur la pensée de Montesquieu, et aborde les thèmes de l'idéologie de la terreur et de la solitude."
   

• L'esprit du totalitarisme : de Mussolini à Daesh / Antoine Delestre, Clara Lévy (Editions de l'Aube, 2016) : "Une réflexion sur le totalitarisme d'un point de vue sociologique. Les auteurs proposent une analyse des aspects communs aux multiples organisations totalitaires, les modalités d'action et de réaction des individus qui y font face, etc. Version réactualisée, allégée et plus accessible."
   

• La logique totalitaire : essai sur la crise de l'Occident / Jean Vioulac (PUF, 2013) : L'ouvrage définit le totalitarisme comme essence même de la modernité occidentale, à partir des catégories fondamentales de la totalisation que sont l'Etat, la démocratie, le capitalisme et la technologie, en même temps qu'il saisit cette totalité comme accomplissement de l'histoire de l'Occident."
   

• Pour un contrepoint intéressant, attention parfois aux logiques partisanes que cette analyse sous-tend : Pour en finir avec le totalitarisme / Roger Martelli (Montreuil, 2012) : "L'existence d'un "totalitarisme" fondant dans un même ensemble le fascisme italien, le nazisme allemand et le communisme soviétique est en France une idée reçue, au point d'être enseignée. Pour en finir avec le totalitarisme est un indispensable contrepoint à l'histoire du XXe siècle telle qu'elle est enseignée aujourd'hui. Sans ignorer les ressemblances entre le bloc germano-italien et l'exemple soviétique, cette enquête documentée interroge la genèse et les enjeux de ce concept contesté, qui ne rend pas compte de la réalité d'un siècle brutal et occulte une question pourtant fondamentale: la propension totalitaire qui a marqué le XXe siècle n'est-elle pas la résultante tragique des carences originelles et de l'échec du libéralisme politique ?

Sur l'Italie fasciste : 
 

• Le parfait fasciste : amour, pouvoir et morale dans l'Italie de Mussolini / Victoria De Grazia ; traduit de l'américain par Anne-Marie de Grazia (Editions de la maison des sciences de l'Homme, 2023) : "A partir de lettres de famille et de documents judiciaires, l'étude restitue l'histoire d'Attilio Teruzzi, un officier militaire, qui épousa une Juive américaine chanteuse d'opéra dont l'union fut bénie par Mussolini lui-même. Engagé dans la cause fasciste et devenu commandant des Chemises noires, il répudie sa femme avant de donner un enfant à une autre femme juive et étrangère."
   

• Totalitarisme fasciste / Marie-Anne Matard-Bonucci (CNRS Editions, 2018) : "Une étude sur le fascisme en Italie s'attardant sur le rôle et la place de la violence dans cette idéologie et dans ses pratiques, sur l'impact du projet fasciste sur la société, la culture et dans la vie quotidienne des Italiens et sur la présence du racisme et de l'antisémitisme dans le régime mussolinien."
   

• Dictionnaire de l'Italie fasciste / Philippe Foro (Vendémiaire, 2014) : "Ce dictionnaire présente une analyse en profondeur des différents aspects du régime fasciste qui a dominé l'Italie de 1922 à 1945 : politiques, institutionnels, diplomatiques, militaires, sociaux, économiques et culturels. Il s'attarde également sur les inspirateurs de ce mouvement et sur son ambition de faire de l'Italie une grande puissance". 

Sur l'Allemagne nazie : 

• Le monde nazi : 1919-1945 / Johann Chapoutot, Christian Ingrao, Nicolas Patin (Tallandier, 2024) : "Une histoire globale du nazisme, dont la contre-culture paranoïaque et radicale s'est forgée dans les traumatismes du début des années 1920. Dès 1933, quand Adolf Hitler est nommé chancelier du Reich, les nazis développent une vision du monde fondée sur une cohérence raciste et un élan utopique, en utilisant le contexte de crise de la République de Weimar pour subjuguer les foules". 
   

• Ils ont vécu sous le nazisme / Laurence Rees ; traduit de l'anglais par Jean-François Sené (Perrin, 2009) : "Exploitant de multiples entretiens avec des Allemands" ordinaires " ayant connu le nazisme, Laurence Rees fait descendre le lecteur au coeur du système, de ses applications concrètes dans les familles, au bureau, à l'armée. Il raconte "vue d'en bas" l'histoire d'une conquête du pouvoir, puis des territoires et son échec - avec les illusions, les mensonges souvent, les enthousiasmes parfois, et, après coup, la perplexité toujours. Mieux qu'une vie quotidienne, ce livre est un long travelling documenté et fascinant sur l'Allemagne des années noires."
   

• Rêver sous le IIIe Reich / Charlotte Beradt ; trad. de l'allemand par Pierre Saint-Germain (Payot, 2004) : "De 1933 à 1939, l'auteure, opposante de la première heure au régime hitlérien, recueillit les rêves d'hommes et de femmes ordinaires afin de mesurer combien le nouveau régime malmenait les âmes. Ce n'est qu'en 1966 qu'elle publia le résultat de cette expérience. Une approche analytique de la domination totale."

A propos de l'URSS et du stalinisme : 
 

• Le bonheur totalitaire : la Russie stalinienne et l'Allemagne hitlérienne en miroir / Bernard Bruneteau (Cerf, 2022) : "Spécialiste des totalitarismes du XXe siècle, l'auteur soumet à son expertise la société mondialisée et technologisée. Observant que fascisme et nazisme ont promis le bonheur par la terreur, il décrypte le meilleur des mondes contemporain en montrant que la démocratie repose sur les mêmes mécanismes de reconnaissance et de gratification"
   

• Alpinistes de Staline / Cédric Gras (Stock, 2020) : "Portrait des frères Abalakov, deux alpinistes russes, qui gravissent dans les années 1930, les vertigineux pic Staline et pic Khan Tengri, au nom du pouvoir. Victimes des purges staliniennes, ils représentent l'héroïsme et l'idéal communiste, ainsi que l'alpinisme russe du XXe siècle". 
   

• Histoire du goulag / Juliette Cadiot ; Marc Elie (La Découverte, 2017) : "Cet ouvrage aborde l'histoire du goulag notamment le développement du travail forcé, son impact dans les dynamiques de croissance extensive et de modernisation de l'URSS, son influence sur la société stalinienne. Il revient également sur la privation de liberté, la mise en place de liens sociaux spécifiques au sein du goulag et l'influence de ce système pénitentiaire sur l'histoire du XXe siècle."

Témoignages et littérature : 

• Les dépossédés / Steve Sem-Sandberg ; traduit du suédois par Johanna Chatellard-Schapira (R. Laffont, 2015) : "Revient sur l'histoire du ghetto de Lodz créé en 1940 et liquidé en 1944 par Himmler et sur la figure controversée de Chaim Rumkowski. Nommé par les nazis à la tête du Conseil juif pour servir d'intermédiaire, ce dernier, dans le but de sauver ses compatriotes, imposa une cadence de production éreintante aux prisonniers pour démontrer toute leur utilité, éliminant de lui-même les improductifs."
   

• La ferme des animaux / George Orwell ; traduit de l'anglais par Jean Quéval (Gallimard, 2015) : "Un certain 21 juin eut lieu en Angleterre la révolte des animaux. Les cochons dirigent le nouveau régime. Snowball et Napoléon, cochons en chef, affichent un règlement : «Tout ce qui est sur deux jambes est un ennemi. Tout ce qui est sur quatre jambes ou possède des ailes est un ami. Aucun animal ne portera de vêtements. Aucun animal ne dormira dans un lit. Aucun animal ne boira d'alcool. Aucun animal ne tuera un autre animal. Tous les animaux sont égaux.» Le temps passe. La pluie efface les commandements. L'âne, un cynique, arrive encore à déchiffrer :«Tous les animaux sont égaux, mais (il semble que cela ait été rajouté) il y en a qui le sont plus que d'autres.»
   

• Si c'est un homme / Primo Levi ; trad. de l'italien par Martine Schruoffeneger (Fayard, 1990) : "On est volontiers persuadé d'avoir lu beaucoup de choses à propos de l'holocauste, on est convaincu d'en savoir au moins autant. Et, convenons-en avec une sincérité égale au sentiment de la honte, quelquefois, devant l'accumulation, on a envie de crier grâce. C'est que l'on n'a pas encore entendu Levi analyser la nature complexe de l'état du malheur. Peu l'on prouvé aussi bien que Levi, qui a l'air de nous retenir par les basques au bord du menaçant oubli : si la littérature n'est pas écrite pour rappeler les morts aux vivants, elle n'est que futilité."(Angelo Rinaldi)."
  
   
• Aucun de nous ne reviendra / Charlotte Delbo (Editions de minuit, 1970) : "Charlotte Delbo était une des 230 femmes qui, dans Le Convoi du 24 janvier, partirent en 1943 de Compiègne pour Auschwitz. Aucun de nous ne reviendra est, plus qu'un récit, une suite de moments restitués. Ils se détachent sur le fond d'une réalité impossible à imaginer pour ceux qui ne l'ont pas vécue. Charlotte Delbo évoque les souffrances subies et parvient à les porter à un degré d'intensité au-delà duquel il ne reste que l'inconscience ou la mort. Elle n'a pas voulu raconter son histoire, non plus que celle de ses compagnes ; à peine parfois des prénoms. Car il n'est plus de place en ces lieux pour l'individu."

Documentaires : 

• L'archipel du goulag, le courage de la vérité / réal. et scénario de Jean Crépu ; scénario de Nicolas Miletitch (Ladybirds film, 2024) :"Cinquante ans après le choc provoqué en Occident par la parution à Paris "L'Archipel du Goulag" d'Alexandre Soljénitsyne, que reste-t-il de ce livre dans les mémoires ? Quelle trace a-t-il laissé dans le monde occidental et aussi en Russie ? Cette formidable dénonciation du totalitarisme, de la tyrannie et du monde des camps nous parle-t-elle encore aujourd'hui avec la même puissance ?"
  
   
• Opération : marche sur Rome / réal. et scénario de Valentino Misino (Beliane, 2023) : "Les annales reportent conventionnellement la date du 28 octobre 1922 comme le jour de la marche sur Rome. Certaines sources décrivent vingt-six mille fascistes armés, stationnés dans la campagne romaine, prêts à faire irruption dans la capitale. D'autres chroniqueurs ne limitent le nombre des chemises noires qu'à quatorze, quinze ou seize mille. Indépendamment de leur quantité, c'est la valeur symbolique de l'action de marcher sur Rome qui compte : les miliciens du Parti national fasciste ont pour but, en premier lieu, d'impressionner le gouvernement libéral à la tête de l'Italie, puis de faire pression sur la classe dirigeante, notamment sur le Roi et sur les forces de l'ordre. Un putsch révolutionnaire ? Un coup d'état au nom de la "vraie" nation italienne ? Ce film apporte une nouvelle analyse de l'acte de naissance symbolique de la nation fasciste italienne."
  
   
• Goulag : une histoire soviétique / réal. de Patrick Rotman ; scénaristes Patrick Rotman, Nicolas Werth, François Aymé (Arte Editions, 2020) : "Pourquoi et comment l'URSS a-t-elle créé avec le goulag, un système de camps de travaux forcés où 20 millions de prisonniers ont été exploités et broyés ? En expliquant les mécanismes du goulag, cette série raconte son évolution à travers les destinées hors norme de nombreux protagonistes, bourreaux et victimes, personnages célèbres et anonymes, avec une alternance du commentaire en voix off et de témoignages filmés. Pour la première fois, l'histoire du goulag est décryptée en images avec des sources documentaires souvent inédites (archives et témoignages filmés, photos, dessins, documents déclassifiés, tatouages...) et l'expertise de Nicolas Werth, historien reconnu du goulag."
  
   
• 1918 - 1939 : les rêves brisés de l'entre-deux-guerres / un film de Jan Peter et Frédéric Goupil (Arte Editions, 2018) : "Pour des millions de personnes, le 11 novembre 1918 marque un nouveau début. La paix a transformé l'Europe en un laboratoire où sont expérimentés des idées, des espoirs et des projets de société tous inédits. De là s'élève une époque vivante, contradictoire et palpitante, la genèse du monde dans lequel nous vivons aujourd'hui. La série racontera comment et pourquoi, en l'espace de vingt et un ans, les mentalités ont changé au point d'ouvrir la voie à des dictatures, à la discrimination violente des minorités et même à une nouvelle guerre."
  
   
• Ma vie dans l'Allemagne d'Hitler / un film de Jérôme Prieur (Arte Editions, 2018) : "1939 : Harvard lance un grand appel afin de recueillir des témoignages sur la vie quotidienne dans l'Allemagne nazie. Du monde entier, des exilés leur répondent. Tous ont connu l'Allemagne d'Adolf Hitler, tous l'ont fuie, tous racontent : les Juifs persécutés, les opposants harcelés, l'information muselée, la société mise au pas. Comment, au jour le jour, un pays sombre dans la dictature... Une fresque tout en archives, une plongée intime et bouleversante dans l'Allemagne du Troisième Reich, la métamorphose de la société allemande à travers deux cent soixante manuscrits, pour plus de vingt mille pages de témoignages d'Allemands qui ont été obligés de fuir le pays ou contraints d'y rester..."

Bonne journée,